SOUMAÏLA CISSÉ, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA : "Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne"
L'Indépendant 2005-12-07, 21:54:54 GMT
Comme plusieurs grandes personnalités du continent africain, le président de la Commission de l'UEMOA, notre compatriote Soumaïla Cissé, a pris part au 23ème Sommet Afrique-France qui s'est tenu le week-end dernier à Bamako. Entre deux entretiens, il s'est confié, tout comme Yayi Boni, le président de la BOAD, à L'Indépendant.
L'Indépendant : M. le Président, l'Afrique a fait des progrès, elle affiche aujourd'hui une croissance de 5 %. Que faut-il faire pour plus de développement ?
Je crois que l'Afrique est en progrès malgré le tableau noir dressé souvent dans les médias. Il y a des zones de croissance, des organisations sous-régionales qui marchent très bien, comme l'UEMOA qui est cité en exemple. Donc, il y a des endroits où les choses vont bien.
Bien sûr cela n'occulte pas les difficultés qui existent dans notre sous-région, notamment la situation en Côte d'Ivoire. Je pense que nous allons surmonter cela, même si ça traîne un tout petit peu. Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne. A mon avis, il faut dépasser les moments de pessimisme pour voir ce qui marche, mais en toute responsabilité, essayer d'avancer dans ce sens là. C'est comme ça que je vois les choses.
L'Indépendant : Le président Chirac disait qu'il faut des financements innovants pour développer l'Afrique. Qu'en pensez-vous ?
Oui, il faut des financements. Quant on sait que les montants octroyés à d'autres pays sont largement supérieurs à ceux accordés à l'Afrique. Les défis chez nous sont plus élevés. Aujourd'hui, nos Etats bénéficient de l'aide publique au développement sur laquelle les pays membres de l'OCDE s'étaient engagés à mettre 0,7 % de leur PIB. Même si cet engagement était pris, il est évident que cela ne suffirait pas. C'est comme cela que le président Chirac a proposé une taxation sur les billets d'avion. Avec cette taxation, nous pourrions compter sur la mobilisation, chaque année, d'environ 200 millions d'euros. Je dois vous dire que ces contributions étrangères ne doivent pas occulter les efforts que nous devons faire à notre niveau. Il faut que le monde entier considère l'Afrique comme une priorité.
Le développement de l'Afrique ne passe-t-il pas par la mise en commun de certains projets ?
Quant on est 53 pays, il est évident qu'on ne peut pas avoir un seul pool de décision. Il faut aujourd'hui que chaque sous-région soit éclatée, organisée. Il faut renforcer l'intégration régionale parce qu'il y a des problèmes qui transcendent les pays. On peut faire cas, entre autres, des problèmes d'environnement, de santé, parfois aussi même des problèmes de route. Il nous faut avoir des politiques économiques qui se ressemblent et des aspects de convergence. C'est pourquoi, au niveau de la Commission de l'UEMOA, nous avons mis en oeuvre un programme économique régional d'une durée de cinq ans. Ce programme doit permettre de booster nos différentes économies pour que nos pays puissent en profiter davantage.
Propos recueillis par Sory Ibrahim Guindo
vendredi 3 août 2007
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