vendredi 3 août 2007

LE PANAFRICANISTE

SOUMAÏLA CISSÉ, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA : "Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne"
L'Indépendant 2005-12-07, 21:54:54 GMT
Comme plusieurs grandes personnalités du continent africain, le président de la Commission de l'UEMOA, notre compatriote Soumaïla Cissé, a pris part au 23ème Som­met Afrique-France qui s'est tenu le week-end dernier à Bamako. Entre deux entre­tiens, il s'est confié, tout comme Yayi Boni, le président de la BOAD, à L'Indépendant.
L'Indépendant : M. le Président, l'Afrique a fait des progrès, elle affiche aujourd'hui une crois­sance de 5 %. Que faut-il faire pour plus de développement ?
Je crois que l'Afrique est en progrès malgré le ta­bleau noir dressé souvent dans les médias. Il y a des zones de croissance, des organisations sous-régiona­les qui marchent très bien, comme l'UEMOA qui est cité en exemple. Donc, il y a des endroits où les cho­ses vont bien.
Bien sûr cela n'occulte pas les difficultés qui exis­tent dans notre sous-région, notamment la situation en Côte d'Ivoire. Je pense que nous allons surmonter cela, même si ça traîne un tout petit peu. Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne. A mon avis, il faut dépasser les moments de pessi­misme pour voir ce qui mar­che, mais en toute respon­sabilité, essayer d'avancer dans ce sens là. C'est comme ça que je vois les choses.
L'Indépendant : Le président Chirac disait qu'il faut des finance­ments innovants pour développer l'Afrique. Qu'en pensez-vous ?
Oui, il faut des finance­ments. Quant on sait que les montants octroyés à d'autres pays sont large­ment supérieurs à ceux accordés à l'Afrique. Les dé­fis chez nous sont plus éle­vés. Aujourd'hui, nos Etats bénéficient de l'aide publi­que au développement sur laquelle les pays membres de l'OCDE s'étaient enga­gés à mettre 0,7 % de leur PIB. Même si cet engage­ment était pris, il est évi­dent que cela ne suffirait pas. C'est comme cela que le président Chirac a pro­posé une taxation sur les billets d'avion. Avec cette taxation, nous pourrions compter sur la mobilisation, chaque année, d'environ 200 mil­lions d'euros. Je dois vous dire que ces contributions étrangères ne doivent pas occulter les efforts que nous devons faire à notre niveau. Il faut que le monde entier considère l'Afrique comme une priorité.
Le développement de l'Afrique ne passe-t-il pas par la mise en commun de certains pro­jets ?
Quant on est 53 pays, il est évident qu'on ne peut pas avoir un seul pool de décision. Il faut aujourd'hui que chaque sous-région soit éclatée, organisée. Il faut renforcer l'intégration régionale parce qu'il y a des problèmes qui transcendent les pays. On peut faire cas, entre autres, des problèmes d'environnement, de santé, parfois aussi même des pro­blèmes de route. Il nous faut avoir des politiques écono­miques qui se ressemblent et des aspects de conver­gence. C'est pourquoi, au niveau de la Commission de l'UEMOA, nous avons mis en oeuvre un programme économique régional d'une durée de cinq ans. Ce pro­gramme doit permettre de booster nos différentes éco­nomies pour que nos pays puissent en profiter davantage.
Propos recueillis par Sory Ibrahim Guindo

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