samedi 11 août 2007

Perchoir de l'A.N.: L’URD le cède à l’Adéma
La bataille du perchoir entre l’URD et l’Adéma était bel et bien réelle. Les deux partis, qui ont remporté le plus grand nombre de sièges aux dernières législatives, semblent avoir adopté des démarches pacifiques.
Il y a quelques jours, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Younoussi Touré avait ouvert les hostilités sur RFI où il était l’invité du jour. M. Touré se prononçant sur le bon score de son parti qui venait de remporter 35 sièges aux dernières législatives avait en même temps lorgné le perchoir. Il indiquait en substance qu’une compétition était bien possible entre son parti et l’Adéma/PASJ, le grand vainqueur du scrutin avec 55 députés.
De sources concordantes, ces déclarations n’ont pas été bien appréciées depuis Ouagadougou par le fondateur de l’URD, Soumaïla Cissé, qui préside aux destinées de la Commission de l’Uémoa. M Cissé, qui dirige à distance son parti, aurait activé ses réseaux à Bamako pour entrer en négociations sécrètes avec l’Adéma.
Selon la nouvelle configuration faite sur papier et qui semble faire l’objet d’accord entre les deux parties, l’URD qui a des visées cachées sur la Primature a accepté de laisser la présidence de l’Assemblée nationale au parti de l’Abeille. Le gentlement agreement en gestation attribue le perchoir et la 1re questure à l’Adéma. Les postes de 1er vice-président et de 2e questeur reviennent à l’URD. La 3e vice-présidence au FCD (le parti en gestation d’ATT), la 4e vice-présidence au RPM, le MPR (5e vice-présidence) et le Cnid (6e vice-présidence). Les postes de secrétaires parlementaires seront répartis entre les autres formations politiques ou groupes parlementaires.
Il s’agit ni plus ni moins que d’un désaveu de Soumaïla Cissé au président Younoussi Touré. Mais selon des observateurs de la scène politique nationale, le déchirement latent entre les partis de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) ou mouvance présidentielle sur la question de perchoir procède d’une stratégie savamment mise en branle par le pouvoir en place visant à diviser pour mieux régner. Le jeu semble compris par qui de droit.
Abdrahamane Dicko Les Echos du 9 août 2007

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