jeudi 2 août 2007

PORTRAIT

L'homme des missions difficiles. MALI - 18 février 2002 - par CHERIF OUAZANI  
Soumaïla Cissé.
Ancien ministre, candidat de l'Adéma à la présidentielle malienne. Son CV se lit sur son visage. Soumaïla Cissé, 52 ans, a une tête de premier de la classe. Major de promotion au lycée Askia, à Bamako, il termine ses études en mathématiques appliquées et en informatique en France, à Grenoble et à Montpellier. Après un bref passage dans de grands groupes européens, où il accumule un savoir-faire en gestion, il rentre au Mali en 1984 pour intégrer l'équipe dirigeante de ce joyau industriel qu'est la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). Matheux, peut-être, mais militant de la démocratie et des droits de l'homme sûrement. Soumaïla Cissé participe au mouvement de contestation qui, en mars 1991, viendra à bout du régime finissant de Moussa Traoré. Il entre en politique quand Alpha Oumar Konaré, fraîchement élu président de la République, lui confie le secrétariat général de la Présidence avec rang de ministre. Nous sommes en 1992. Un an plus tard, Soumaïla Cissé hérite du portefeuille le plus sensible de l'heure : celui des Finances. Objectif : veiller sur les grands équilibres macroéconomiques, réduire le déficit budgétaire et ajuster la balance des paiements. Bref, être dans les meilleurs termes avec les grands argentiers de la planète, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Après huit années passées au ministère des Finances, Soumaïla Cissé pouvait se targuer d'avoir été l'artisan d'une croissance annuelle avoisinant les 7 % et d'avoir rendu efficace le recouvrement fiscal et douanier. En février 2000, le Mali devant recevoir la Coupe d'Afrique des nations, le président Konaré lui confie un superministère : Équipement, Aménagement du territoire, Environnement et Urbanisme. En un mot, un portefeuille devant chapeauter l'ensemble des réalisations nécessaires au bon déroulement de la compétition la plus populaire du continent. Soumaïla Cissé relève le défi. L'un des pays les plus pauvres d'Afrique tient son pari en construisant, à temps, des infrastructures sportives et immobilières, et parvient à faire de « sa » CAN une réussite totale. L'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), au pouvoir, a investi, le 6 janvier 2002, après des primaires avortées et une convention à multiples rebondissements, Soumaïla Cissé pour la présidentielle prévue pour le 28 avril. C'est cet homme au verbe aussi précis que les chiffres qu'il affectionne, au sourire engageant et au geste sûr, qui nous a rendu visite. Venu à Paris pour tenter de convaincre la nombreuse communauté malienne en France de voter pour lui, il a fait un détour par la rédaction pour nous expliquer son projet pour le Mali. Son credo ? Faire en sorte que le processus démocratique, encore fragile, ne fasse pas machine arrière.

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