jeudi 2 août 2007

MESSAGE CONVENTION ADEMA

Camarade président du Comité Exécutif;
Camarades membres du Comité Exécutif;
Chers Camarades délégués;
Permettez-moi tout d’abord de m’incliner devant la mémoire des camarades et amis qui nous ont brutalement quittés. La disparition de ces responsables dévoués, morts à la tâche, constitue pour nous une perte immense. Que leur âme repose en paix ! Amen !
Je voudrais ensuite, chers délégués, vous présenter mes meilleurs vœux de santé pour une bonne et heureuse année ! Que l’An 2002 soit pour vous et vos familles, une année de paix, de bonheur et de prospérité ! Ces vœux s’adressent également, à travers vous, à l’ensemble des militantes et militants de notre Parti.
Camarades militantes et militants de l’ADEMA-PASJ ;
L’année 2002 est une année porteuse d’espoir pour le Mali. Rendez-vous de la plus grande fête du football africain, le Mali abrite, en effet, dans quelques jours la 23 ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football. La CAN Mali 2002, est un défi de développement et d’organisation que notre pays relève avec succès.
Nous prions pour que la CAN 2002 soit une grande fête sportive et que la prestation de nos Aigles puisse être à la hauteur des espoirs placés en eux.
L’an 2002, c’est également une année importante pour la classe politique malienne : elle consacre la tenue des prochaines élections présidentielles et législatives. C’est une année - test pour la maturité politique de notre peuple. Notre vœu le plus ardent est que ces élections se tiennent dans un climat serein et apaisé, à travers un scrutin transparent et crédible.
Chers Camarades;
C’est avec fierté et joie que je m’adresse à vous, tel que l’exigent les textes de notre Parti. La Convention nationale constitue, en effet, la consécration d’une grande innovation démocratique au sein de l’ADEMA-PASJ, qui place le militant au centre de la décision politique.
Étape ultime de la désignation du candidat de notre Parti aux prochaines élections présidentielles, la Convention nationale et les primaires qui ont conduit à la désignation des délégués, illustrent, de façon certaine, la vitalité et la maturité démocratique de
l’ADEMA-PASJ.
Notre Parti a osé, dans la franchise et à la lumière du jour, laisser se confronter les idées et les visions pour que nos militants choisissent en toute indépendance notre candidat aux prochaines élections présidentielles. C’est le lieu de saluer l’audace démocratique de nos militants et de rendre hommage à tous les démocrates et à tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour la défense des droits de la personne et de la démocratie.
Chers Camarades ;
Vous étiez nombreux dans les quartiers, les villages, les campagnes et les villes à vous mobiliser, à nous rencontrer et à nous interroger sur notre vision du Mali, afin de bien faire le choix des délégués qui vous représenteront à la Convention nationale qui nous réunit aujourd’hui.
À vous, chères militantes, chers militants, je vous dis salut. Je salue votre courage, votre abnégation et votre sens du devoir civique. Car, si l’exercice des primaires participe de l’approfondissement de la démocratie au sein de notre parti, sa mise en application était loin d’être évidente.
Vous avez été plus qu’à la hauteur, je vous en félicite.
Notre grand parti, l’ADEMA-PASJ, se trouve à une phase historique de son évolution qui commande en son sein un approfondissement de la démocratie. L’exercice des primaires qui aboutit à la présente Convention nationale est l’illustration manifeste de l’engagement démocratique des militants, tel que voulu par le premier Congrès extraordinaire du parti.
À ces primaires, je suis candidat et je veux être votre candidat.
Mais voyons d’abord pourquoi suis-je candidat ?
Je suis surtout candidat, parce que je dois tout au Mali. Chaque jour que Dieu fait, je remercie le Tout - Puissant de m’avoir fait naître dans ce pays. Où que j’aille dans le monde, je mesure tout le prestige des valeurs de dignité, de respect, de dépassement de soi, de fierté, de partage et de compassion humaine que la millénaire société malienne, à travers mon éducation, n’a cessé de m’enseigner.
Aujourd’hui, je suis candidat, parce que je veux donner davantage à ce pays qui m’a tout donné.
En mission de l’ADEMA, je prends part à l’action gouvernementale depuis l’avènement de la IIIème République. Qu’il s’est agi de concevoir des politiques ou de les mettre en œuvre, j’ai été associé à toutes les grandes décisions de gestion de l’État.
Pendant dix ans, aux côtés du Président Alpha Oumar KONARE, je me suis familiarisé avec la gestion de l’État au plus haut niveau et sous ses multiples facettes, quelles soient humaines, économiques, politiques ou sociales. Cette somme d’expériences, fruit d’une présence et d’une confiance constantes au sein de l’équipe gouvernementale, constitue pour l’ADEMA, un gage certain de continuité.
Je suis candidat parce que, comme vous, je crois en nos capacités à bâtir un meilleur avenir pour tous. Comme vous, je veux que le Mali retrouve sa prestance d’antan : phare économique, phare politique, phare universitaire, phare culturel d’une Afrique digne et fière. Nous sommes sur la bonne voie car, en dix ans, l’ADEMA, a permis au Mali de réaliser des avancées notables dans tous les secteurs du développement humain.
Toutefois, d’énormes défis restent à relever dans la lutte contre la pauvreté, dans l’amélioration des conditions sanitaires des populations, dans l’éducation de nos enfants et bien sûr, pour la croissance économique, garante de la création d’emplois et de la richesse nationale.
C’est pourquoi, en ces moments de choix décisifs, il est important que tous les fils du pays, particulièrement ceux de notre génération qui ont une expérience de gestion de l’État, puissent faire valoir leur point de vue et leur vision pour le Mali. En cela, je salue la noblesse de la démarche et l’engagement politique conséquent de tous les candidats qui ont brigué l’investiture de notre Parti.
Je suis candidat parce qu’il était de ma responsabilité citoyenne de faire partager mon rêve et ma vision du Mali, pays d’avenir.
Je suis enfin candidat parce que ma vision du Mali est le fruit d’une réflexion commune avec des militants et des cadres du parti. D’une certaine façon, c’est l’expression d’une communion d’idées, d’esprit et de cœurs de militantes et militants ADEMA.
Et c’est pourquoi je veux être votre candidat à vous toutes et à vous tous. Car, je sais qu’ensemble, nous ferons de ce pays un endroit où des personnes d’horizons divers, désireront vivre et travailler dans l’harmonie et la paix. Un pays d’avant-garde ou l’on ne dissocie pas le bien-être social du bien-être économique.
Nous sommes déjà bien partis, car, en dix ans de gestion, les différents gouvernements ADEMA qui se sont succédé, sous la conduite du président Alpha Oumar KONARE, ont fait du Mali un pays stable, apaisé, à travers une démarche originale de résolution des conflits et tensions de tous genres.
Sur ce socle, nous continuerons à bâtir ensemble, vous et moi, la renaissance du Mali. Nous renforcerons la gestion concertée, pierre angulaire de l’action de l’ADEMA, en plaçant le citoyen et son rôle au centre de la gestion publique.
La Décentralisation, saluée par tous les Maliens, est un important levier de responsabilisation des populations. Elle doit rapidement devenir la trame de tout le management public. Par expérience, en rapprochant la gestion de l’État des communautés de base, on assiste à de meilleurs choix d’investissements, à une meilleure hiérarchie des priorités, à une meilleure adéquation entre les besoins des populations et les dépenses de l’État. Mieux, on obtient des services à meilleurs coûts.
Placer le citoyen et son rôle au centre de la gestion publique n’est donc pas un rêve hypothétique, mais une condition essentielle à une utilisation optimale des ressources de l’État. Pour atteindre un tel résultat nous devons aider les collectivités locales à assumer correctement les responsabilités qui leur sont désormais transférées.
Il ne s’agit pas seulement d’appui financier et technique, nécessaires au transfert de compétence, mais aussi de formation au management et à l’autonomie de gestion, ainsi qu’à l’instauration d’un dialogue politique ouvert et permanent, où les collectivités locales sont de véritables partenaires au développement.
Avec des organisations de la société civile et les ONG, dont je loue ici le travail remarquable qu’elles abattent quotidiennement dans les villes et villages du Mali, les collectivités locales engrangent de riches expériences en matière de services de santé, d’éducation, de lutte contre la pauvreté et de gestion de l’Environnement.
C’est pourquoi, une fois candidat, je veillerai à ce que les succès obtenus se consolident et que les pouvoirs locaux aient toutes les prérogatives dans leurs domaines de compétences et d’attributions.
Je veux être votre candidat parce que, je sais, qu’ensemble, nous
doterons le Mali d’une économie dynamique au service du citoyen.
Dans le prolongement des dix ans de gestion ADEMA, nous réduirons notre dépendance extérieure en encourageant le développement d’une épargne intérieure, capable de financer notre économie nationale.
Nous renforcerons l’appui accordé au secteur privé par une législation adaptée au nouveau contexte économique mondial et par la mise à sa disposition de financements adaptés lui permettant de créer de nouveaux emplois ou de conquérir de nouveaux marchés.
La diversification de notre économie, largement tributaire du coton et de l’or et de leurs cours mondiaux, est d’une urgente nécessité. Aussi, la transformation de nos produits de base constitue une priorité dans une action concertée entre l’État et le secteur privé.
Cette concertation permanente, entre l’État et le secteur privé permettra d’aboutir à l’élaboration d’une vision claire de l’industrialisation de notre pays.
La politique de libéralisation économique nous a permis d’avoir une gestion rigoureuse et plus réaliste de notre économie. Toutefois, le bien-être économique ne doit pas se dissocier du bien-être social. D’où notre volonté de renforcer la responsabilité de l’État à aider les plus démunis, à se soigner, à s’éduquer, à se nourrir et à se loger correctement.
Je tiens à souligner l’importance que nous accordons au financement du micro-crédit. Le succès remporté par ses structures de financement auprès des femmes dans des activités génératrices de revenus, n’est plus à démontrer.
C’est pourquoi, avec les femmes de l’ADEMA, avec les femmes du Mali, nous comptons renforcer ces structures, augmenter de façon notable les financements et concevoir ensemble un ambitieux programme d’aide à l’entreprenariat féminin, afin de les aider à intégrer le secteur de la production. Dans la lignée des progrès notables enregistrés, nous envisageons de concrétiser l’accès des femmes aux postes de responsabilité.
Chers délégués,
Le Mali est à l’aube d’une nouvelle ère de prospérité et de croissance pour tous.
C’est pourquoi, je veux être votre candidat pour partager avec vous, notre vision, qui s’appuie sur un bilan solide, une expertise avérée et une expérience de huit ans de gestion des Finances et de l’Économie de ce pays.
Un pays qui marche c’est également des infrastructures de qualité, facteur essentiel au développement du Mali.
Le secteur qui retient le plus notre attention est incontestablement celui du monde rural. La majorité de nos concitoyens y vivent et y travaillent. Ils contribuent largement à la création des richesses nationales, et pourtant, ce sont eux qui souffrent le plus d’absence d’infrastructures et de pauvreté. À ce niveau, un juste rééquilibrage des choses s’impose.
La maîtrise de l’eau, élément essentiel à la sécurisation de l’agriculture, ainsi que la sauvegarde du pouvoir d’achat de nos agriculteurs à l’abri des aléas du marché mondial seront nos priorités d’action.
L’élevage, la pêche, la foresterie et d’autres activités du monde rural où nos avantages comparatifs sont réels devront faire l’objet de programmes de modernisation.
Sous ce rapport, le désenclavement prend toute sa dimension de priorité nationale.
Le désenclavement doit être, en effet, de proximité : les principales routes doivent passer par le maximum de villages et celles qui mènent aux villes doivent intégrer la problématique urbaine et les problèmes d’assainissement.
Le désenclavement de proximité, c’est aussi la construction de nombreux petits ponts, radiers et bacs pour relier les zones de production aux zones de consommation et permettre un accès en toute saison au marché, à l’école, ou au centre de santé.
Une politique appropriée de l’aménagement du territoire permettra ainsi de relier chaque chef-lieu de commune au chef-lieu de cercle concerné.
Les deux années passées à la tête du Ministère de l’Équipement, de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme, m’ont permis, après l’Économie et les Finances, de gérer dans le concret la plupart des problèmes de développement auxquels le Mali d’aujourd’hui est confronté.
Ils sont tous très importants, très urgents, très prioritaires, mais celui qui me tient particulièrement à cœur est celui de l’éducation. Si nous n’assurons pas de meilleures conditions d’éducation et d’encadrement à nos enfants et à nos jeunes frères, il n’y aura pas d’avenir pour le Mali.
Nous devons corriger les inadéquations importantes qui caractérisent notre marché du travail, où un nombre important de jeunes sont sans emploi, alors que le pays souffre d’un manque cruel de main- d’œuvre, surtout qualifiée.
Nous devons trouver la solution au chômage et au sous-emploi en provoquant un dialogue franc et sincère entre les employeurs, dont l’État, et les jeunes. Ce dialogue devra porter sur les disponibilités de notre économie et la mise en cohérence entre les souhaits des jeunes eux-mêmes et les besoins réels du pays.
Rien ne doit être tabou. La formation doit être interrogée : est-elle adaptée au besoin de notre économie? Les programmes d’ajustement structurel prennent-ils suffisamment en compte, la préparation de l’avenir ?
Les jeunes qui décideront de tenter leur chance dans le secteur privé devront bénéficier d’un encadrement entrepreneurial conséquent et d’un accès à des lignes de crédit, à des conditions très avantageuses.
Il est de notre responsabilité morale de trouver des solutions à la situation des jeunes et des femmes. Je m’engage personnellement, si je suis élu, à proposer, sous le leadership des femmes et des jeunes du Parti, un plan d’action comportant une série de mesures simples et concrètes destinées à améliorer leurs situations.
C’est en s’occupant de ses femmes, de ses enfants et de ses jeunes que le Mali grandira. Qu’il retrouvera son prestige d’antan !
Nous avons tout, pour continuer à faire du Mali un acteur incontournable dans l’affirmation de l’Afrique. Nous en avons la force, nous en avons l’intelligence, nous avons l’engagement politique, les richesses et le savoir-faire. Il nous reste à décider. Notre détermination fera le reste.
Nous vous proposons l’audace de l’action. L’audace de ces Maliens qui font rayonner notre culture partout où ils sont dans le monde. L’audace de ces Maliens de l’extérieur qui s’intègrent aisément et réussissent brillamment dans leurs pays d’accueil. L’audace qui a ramené la démocratie dans ce pays. L’audace qui a fait bâtir à nos ancêtres de grands empires.
Le temps est arrivé pour que, Maliens, d’ici et d’ailleurs, se remémorent l’héritage de nos ancêtres et s’unissent pour bâtir une nouvelle Nation. C’est pourquoi, il est important pour moi que l’honneur du Malien soit respecté où qu’il soit, sa dignité et sa sécurité, garanties.
Chers camarades;
Nous sommes les héritiers d’un grand peuple, d’une grande nation, d’une riche civilisation, d’un grand pays au riche potentiel économique, aux confluents des grands marchés du Continent. Nous avons donc tout pour réussir. Le Mali de demain sera l’expression de notre volonté commune de bâtir ensemble une nation forte et prospère.
C’est à ce choix que je vous convie, chers délégués : l’audace de choisir un candidat qui veut tout donner au Mali.
C’est donc très humblement que je viens solliciter votre vote pour pouvoir concrétiser notre rêve commun d’un grand Mali.
J’exhorte tous nos délégués à exercer leur choix dans la sérénité, le calme et l’unité du parti. Rien de ce que nous voulons entreprendre n’aboutira, si nous ne restons pas unis.
Il ne me reste plus qu’ à vous souhaiter bonne chance. Quant à moi, je prie Dieu de toutes mes forces pour qu’il fasse le meilleur choix pour l’ADEMA et pour le Mali!
Je vous remercie.

Bamako le 05 janvier 2002

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