jeudi 2 août 2007

LE PRESIDENT YOUNOUSSI TOURE SUR RFI

RFI : Younoussi Touré bonjour
Younoussi Touré : Bonjour
RFI: Votre parti n'a que quatre ans d'existence et pourtant vous arrivez deuxième aux dernières législatives. Comment l'expliquez-vous ?
Y.T: Je l'explique par la nature de notre démarche. Dès notre création, nous avons dit que la classe politique malienne est émiettée. Et notre parti est un parti fédérateur. Donc beaucoup de partis politiques d'envergure moyenne ou petite ont accepté de nous rejoindre. Ces partis se sont dissous et puis ils se sont fondus dans l'URD. Je crois que les dirigeants de notre parti jouissent d'une certaine crédibilité auprès des populations de notre pays.
RFI : Alors.., ce qu'il faut dire Younoussi Touré, c'est que vous n'avez pas été toujours pour ATT. En 2002, vous souteniez la candidature de Soumaïla Cissé contre celle d'ATT. Mais comme cette année, Soumaïla Cissé, président de la Commission de l'UEMOA n'a pas été candidat, vous avez soutenu le candidat ATT. Est-ce que votre soutien est sans réserve ou est- ce qu’il est critique?
Y.T : Beh… notre soutien a toujours été critique. Nous n'avons jamais été un parti politique qui s'aligne sur tous les aspects de la gestion de ATT. Nous avons toujours été critiques. L'URD n'est pas un parti godillot, il ne le sera pas !
RFI : Quels seront les deux ou trois points de la politique gouvernementale sur lesquels vous allez être très vigilants dans les mois qui viennent ?
Y.T : Mais.. nous allons être vigilants d'abord disons… sur la stabilité politique au niveau national. Nous estimons que la question du nord doit être réglée au bénéfice de l'ensemble des Maliens. Nous estimons également que sur le plan économique, de vrais efforts doivent être faits pour que le niveau de vie des Maliens puisse augmenter fortement.
RFI : Alors en 2002 justement, vous avez très mal vécu le fait que plusieurs personnalités de votre parti ADEMA aient lâché Soumaïla Cissé et soutenu l'adversaire ATT. Et c’est pour ça que vous avez fait scission l’année suivante pour créer l'URD. Est-ce que aujourd’hui ces résultats des législatives n’ont pas un parfum de revanche ?
Y.T : Ben.. nous disons aujourd'hui qu'une bonne partie des militants nous ont donné raison, nous font confiance. Ce qui explique les résultats que nous avons obtenus.
RFI : Est-ce un message à des personnalités de l'ADEMA comme Marimanthia Diarra ou Seydou Traoré qui avaient lâché Soumaila Cissé pour ATT en 2002?
Y.T : On ne jette l'anathème sur personne. Nous estimons que tout Malien qui accepte notre projet de société peut venir travailler avec nous pour le renforcement de notre formation politique qui est ouverte.
RFI : A priori, l'ADEMA et votre parti URD vont se partager les postes de Premier ministre et de président de l'Assemblée, comment va se faire le partage ?
Y.T : Le poste de Premier ministre, c’est une prérogative du Chef de l'Etat.
En ce qui concerne l'Assemblée nationale, nous allons présenter un candidat la tête de l'Assemblée nationale ; sans exclure que notre groupement peut présenter un candidat la tête de l'Assemblée nationale.
RFI : L'ADEMA présentera-t-elle un candidat ?
Y.T : Ah ! Je crois bien qu'ils vont présenter un candidat à la tête de l'Assemblée nationale.
RFI : Donc, il y aura une compétition entre les deux principaux partis de la mouvance présidentielle ?
Y.T : C'est bien possible !
RFI : Et qui sera le candidat de votre parti ?
Y.T : Ah…C'est notre parti qui le désignera
RFI: Est-ce que Soumaïla Cissé pourrait être disponible pour la primature ?
Y. T : Je ne suis pas en mesure de répondre à une telle question…
RFI : Vous savez que c'est une rumeur à Bamako en ce moment?
Y.T : Oh… vous savez que si vous suivez les rumeurs de Bamako…, vous ferez déjà le gouvernement ... etc…
RFI : En 2012, Amadou Toumani Touré ne peut pas se présenter une troisième fois, est ce que Soumaïla Cissé, le fondateur de l’URD sera candidat?
Y.T : Je ne peux pas répondre à une telle question actuellement. Nous sommes un parti politique. Notre ambition bien sûr, est bien d'être en mesure d'assumer les responsabilités les plus hautes dans ce pays.
RFI : Aujourd'hui, Soumaïla Cissé est absent du pays, il est à Ouagadougou à la tête de l'UEMOA. S'il reste trop longtemps au Burkina Faso, est-ce qu’il ne risque de se faire oublier par ses compatriotes ?
Y.T : Mais l'évolution de son parti et les résultats obtenus par son parti montrent bien qu'il n'est pas oublié par ses compatriotes.
RFI : On peut très bien imaginer que son parti ait gagné sans lui ?
Y.T : (Ferme) Ah.. pas du tout. Il est très lié à son parti, aux dirigeants de son parti.
Mais Younoussi Touré, vous savez que les absents ont tort, est-ce que Soumaïla Cissé ne prend pas des risques en restant absent trop longtemps… ?
(Fort et ferme) Je ne vois pas le risque qu'il prend. Soumaïla Cissé a ici les hommes de confiance au sein de son parti. Il ne rompt pas le contact avec la direction de son parti, il ne rompt pas le contact avec les militants de son parti.
Donc en clair, il sera candidat de votre parti en 2012 ?
Le parti décidera !
En tout cas, vous semblez le souhaiter… personnellement?
Ben… je le souhaite
Alors vous savez que dans la mouvance présidentielle d'autres personnes entendent se présenter aussi en 2012 on pense à Dioncounda Traoré, Choguel Maïga, Mountaga Tall… , est-ce que la mouvance présidentielle ne va pas exploser ?
Il m’est difficile de répondre à cette question, 2012 est encore loin.
Est-ce que logiquement la bataille pour la succession d'ATT ne va pas faire éclater la mouvance présidentielle ?
Je ne vois pas pourquoi.
Mais vous n'arrivez même pas à vous entendre pour le poste de président de l'Assemblée nationale ?
(Rires…) Mais… vous ne pouvez pas dire que nous n'arrivons pas à nous entendre sur le poste de président de l'Assemblée nationale puisque la compétition n'est pas encore ouverte ! Tout reste ouvert.

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