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L’UEMOA finance 300 forages au Togo
Mardi, 08.28.2007, 03:23pm (GMT)
L’Union Economique Monétaire Ouest Africain (UEMOA) vient de financer à hauteur de 2.593.479 milliards de francs CFA, les travaux du projet d’hydraulique villageoise pour la réalisation de 300 forages au Togo. Le lancement officiel s’est déroulé le vendredi 24 août 2007 dans la région maritime. C’était à Améglévé, un village du canton de Dalavé dans la Préfecture de Zio, a révélé le journal officiel Togo Presse du Lundi 27 août 2007. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre de l’Eau et des Ressources hydrauliques, YAO Florent Maganawé, du Président d de la Commission de l’UEMOA, Soumaila Cissé, des membres du gouvernement. « Projet d’hydraulique villageoise de l’UEMOA est un projet de réalisation de 300 forages équipés de pompes à motricité humaine et qui seront répartis en parties égales de 100 forages dans les Régions maritime, Kara et des Savanes », précise le quotidien national. Selon les autorités, le projet va permettre de desservir les populations, surtout en milieu rural, en eau potable indispensable pour le bien –être et le développement socio-économique des communautés. « L’accès à l’eau potable est une préoccupation des populations et du gouvernement … », a laissé entendre le ministre Maganawé dans son intervention. Le projet d’hydraulique villageoise de l’UEMOA prend en compte trois composantes à savoir l’appui communautaire et le renforcement des capacités des bénéficiaires, la maîtrise d’œuvre d’études, l’implantation et le contrôle des travaux et enfin la réalisation des infrastructures (forages, fourniture et installation de pompes).
Le président de la Commission de l’UEMOA à rappelé dans la foulée que son institution accorde un grand intérêt aux initiatives nationales en matière d’hydraulique villageoise afin de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Etats membres et de lutter contre la pauvreté. Saisissant l’occasion, Soumaila Cissé a félicité la classe politique togolaise pour les progrès réalisés via le dialogue inter togolais. Avant d’ajouter : « ce sont les preuves de l’engagement et de la volonté de celle-ci à œuvrer pour la paix et la stabilité du pays ».
Rappelons que l’accès à l’eau potable est l’un des Objectifs du Millénaire pour le Développement, objectif que la plupart des pays en général et en particulier africains ne ménagent aucun effort pour y parvenir.
Lambert A. lomecite.com
Le Président de la Commission de l’UEMOA en audience chez le Premier Ministre. Le chef du gouvernement, son Excellence Tertius ZONGO a reçu en audience le 22 août 2007, le président de la Commission de l’UEMOA monsieur Soumaila CISSE. Celui-ci est venu lui présenter ses félicitations pour sa récente nomination et lui exprimer ses souhaits de réussite dans cette mission. Monsieur CISSE a profité de cette occasion pour faire le point des activités de l’Union au Premier Ministre. Le président de la Commission de l’UEMOA a confié à la presse que son institution a un certain nombre de programmes spécifiques avec le Burkina, notamment des programmes de construction de routes entre Markoye et les frontières du Mali et du Niger puis entre Ouahigouya et la frontière du Mali, avec des aménagements à l’intérieur de la ville de Ouahigouya ; Il a également fait mention d’un important programme de 300 forages dans les villages pour apporter l’eau à la population. Pour ce qui est du programme économique régional, un programme d’envergure devant permettre de structurer les économies de nos pays, l’on note 63 projets dont 43% ont déjà démarré, attestant ainsi du bon déroulement des activités au sein de l’Union a souligné Monsieur CISSE. Le dernier point évoqué par le responsable de l’UEMOA, c’est le prochain tournoi de football que son institution envisage organiser au courant du mois d’Octobre. Pour cette toute première édition, le Burkina Faso sera le pays hôte raison pour laquelle il est venu informer officiellement le gouvernement et demander son soutien et celui du Président du Faso. De l’avis de monsieur CISSE, ce tournoi sera une occasion pour la jeunesse de nos pays de se rencontrer, d’échanger et de fraterniser davantage pour la paix dans la sous région. Sur tous ces points, le Premier Ministre lui a fait part de ses conseils, et sur la bonne marche de l’Union. Il lui a aussi exprimé sa disponibilité à l’appuyer et à l’accompagner dans ses tâches.
Source : PREMIER MINISTERE DU BURKINA FASO
Soumaïla Cissé, Premier ministre?
Le président de la Commission de l’Uemoa et non moins président d’honneur de l’Urd, Soumaïla Cissé, se trouvait le week-end dernier à Bamako. Il y retournera semble-t-il ce lundi, pour rencontrer le président ATT qui serait entre-temps revenu de ses vacances. Pas plus tard que vendredi dernier, selon des indiscrétions, les deux hommes ont eu un premier tête à tête et les échanges ont porté sur l’avenir politique du finaliste de 2002. Nos sources ajoutent même que, à l’issue de l’entretien, Soumaïla aurait remis une liste au président. Celle des ministrables Urd ?
Tout porte à croire que le futur Premier ministre du Mali pourrait bien être Soumaïla Cissé. Toutefois, contrairement au schéma selon lequel il ne devait prendre les rênes de la Primature qu’à quelques encablures de 2012, il serait question que ce soit l’inverse. Autrement dit, il occupe le fauteuil dès à présent le temps de se réarmer- politiquement parlant- il pourrait ensuite se retirer pour préparer Koulouba 2012. A vrai dire, l’éventualité ne semble laisser personne indifférent. La dimension de l’homme y est sans doute pour quelque chose, mais aussi le très grand respect que le président ATT éprouverait pour lui. La présence constante aux côtés du président ATT du fils de Bocar Madjou tout au long de la campagne présidentielle n’a échappé à personne. Il n’était dès lors plus permis de douter de la convergence de vue entre l’actuel locataire de Koulouba et l’une des plus grosses figures politiques du pays.
Du reste, ne se félicitait-il pas publiquement du soutien de celui qui avait honorablement croisé le fer avec lui dernièrement et qui a eu par la suite la sagesse politique et l’humilité de l’accompagner pour un second mandat? ATT n’a pas eu tort car n’importe qui, à sa place, se serait frotté les mains. L’allégeance de Soumaïla vaut son pesant d’or moral sur l’échiquier politique national aussi bien qu’international. La perspective d’élever Soumaïla Cissé, un homme entier, atypique et suffisamment pénétré de ses capacités de grand commis, à la dignité de Premier ministre n’est pas sans commentaires et réanime le débat entre ses partisans et ses détracteurs.
Des Maliens se recrutant dans presque tous les milieux socio-politiques pensent que le président ATT ne pourrait faire meilleur choix pour l’heure que de confier la gestion des affaires à Soumaïla Cissé. Cette nomination si elle avait lieu est perçue comme une réelle volonté de rupture avec des pratiques autour du président au point d’écorner son image, même s’il reste soucieux du bien-être des populations.
De l’avis des mêmes personnes, le patron de l’Urd serait une aubaine pour le président compte tenu de la situation socio-économique du pays et de la connaissance interne et externe du terrain au plan financier et diplomatique, des atouts liés à son expérience du Mali ajoutée à celle de l’Uemoa. Mais, revers de la médaille, on ne fait jamais d’omelettes sans casser des œufs, comme dirait l’autre. Soumaïla Cissé, contrairement à Ag Hamani et Pinochet, n’est pas homme à se laisser marcher sur les pieds. A la première occasion, il peut taper sur la table. Le président Alpha en sait quelque chose, pour avoir constaté l’attitude frondeuse de son ancien ministre tout au long des consultations électorales à l’intérieur de la Ruche dans la perspective de la présidentielle de 2002. La suite, on la connaît.
L’autre évidence, c’est que le président ATT pourrait difficilement nommer Soumaïla à la Primature et vouloir toujours de Modibo Sidibé au Secrétariat général de la présidence de la République. Soumaïla à Bolibana et Modibo à Koulouba, les coups –bas ne manqueront pas et on en finirait pas avec les ‘’Clearstream’’ à la malienne ! Les deux hommes se connaissent assez bien pour avoir été tous deux très proches de Konaré. ATT se résignera-t-il alors à éloigner Modibo et à lui trouver un bon point de chute? A New York par exemple où le poste de représentant permanent reste semble-t-il vacant ?
A tendre une oreille aux commentaires auxquels se livrent depuis peu ses détracteurs, la nomination de Soumaïla Cissé au poste de Premier ministre ne serait ni plus ni moins qu’un mortel coup de massue asséné à une aile politique du parti de Younoussi. N’Golonina est, en effet, partagé entre partisans et adversaires de Soumaïla et de son ancien lieutenant, le ministre Oumar Ibrahim Touré. Les seconds verraient en l’acte un geste de non reconnaissance pour tout ce qu’ils ont fait pour ATT ces cinq dernières années. Soumaïla, selon des sources proches de Golonina, envisageait dans un premier temps une possible alliance Urd - Rpm qui l’aurait investi, lui, comme porte -étendard en 2007. Et c’est, croit – il savoir, à la dernière minute qu’il se serait ressaisi pour revenir dans le giron ‘’Atétiste’’.
Sory Haïdara Le Challenger du 23 août 2007
UEMOA : Soumaïla Cissé annonce la 1re édition du tournoi de football
Le Premier ministre Tertius Zongo a reçu, mercredi 22 août 2007, le président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). M. Soumaïla Cissé est allé informer le chef du gouvernement de la tenue prochaine d’un tournoi de football de l’UEMOA au Burkina Faso.
"J’ai officiellement informé le Premier ministre sur la première édition du tournoi de football de l’UEMOA qui sera organisé en octobre prochain au Burkina Faso". C’est l’information majeure que le président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, a apportée au chef du gouvernement, Tertius Zongo, au cours de l’audience qui lui a été accordée, mercredi 22 août 2007. A ce sujet, M. Cissé a dit solliciter le soutien du président du Faso et de toutes les autorités pour faire de cet événement une réussite.
Toute chose qui participera à construire l’esprit de fraternité et d’échange entre les jeunes de la sous-région. Sur le plan organisationnel, M. Cissé a noté avec satisfaction l’avancement des préparatifs au niveau des institutions. "Les préparatifs vont bon train. L’ensemble des ministres des Sports des Etats membres de l’UEMOA s’y sont positivement impliqués", a-t-il ajouté.
Outre l’information sur le tournoi de football, le président de la commission de l’UEMOA a fait le point des activités au sein de son institution. Il est ressorti à ce titre que de nombreux programmes spécifiques entrepris par l’Union sont en bonne voie. Il s’agit notamment de l’aménagement des routes Markoye-frontière du Niger et Markoye-frontière du Mali ; de la réalisation de trois cents forages dans les villages du Burkina Faso. A cela s’ajoute le programme économique de l’ensemble des pays membres qui regroupe soixante-trois projets. 43 % de ces projets ont déjà démarré. Un bilan somme toute satisfaisant pour Soumaïla Cissé. "Nous avons fait en sorte que les populations sentent notre présence. Aujourd’hui les populations se rendent compte que l’UEMOA n’est plus une affaire d’institutions entre chefs d’Etat. Nous avons dépassé les aspects de textes pour être dans la phrase opérationnelle", a-t-il expliqué.
De la libre circulation des personnes et des biens
"C’est un dossier important et difficile", a reconnu M. Soumaïla Cissé. Toutefois, il a laissé entendre que la commission multiplie les stratégies pour faire de la libre circulation des personnes et des biens une réalité dans l’espace UEMOA. Dans ce sens, M. Cissé a dit qu’une étude a été menée pour déceler les entraves à la libre circulation . Aussi, des rencontres avec les ministres concernés et les différentes administrations ont permis de dénoncer des obstacles. Mais les "incantations" ne suffisent pas.
C’est pourquoi la commission a entrepris de construire des postes de contrôle juxtaposés aux frontières pour simplifier les opérations de dédouanement et de transit. "Nous tenons à ce dossier parce que nous voulons aider les populations à circuler à travers nos frontières librement comme si elles circulaient entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou", a conclu le président de la commission de l’UEMOA.
P. Pauline YAMEOGO Arnaud D. NANGMBATNAN (Stagiaire) Sidwaya jeudi 23 août 2007.
Perchoir de l'A.N.: L’URD le cède à l’Adéma
La bataille du perchoir entre l’URD et l’Adéma était bel et bien réelle. Les deux partis, qui ont remporté le plus grand nombre de sièges aux dernières législatives, semblent avoir adopté des démarches pacifiques.
Il y a quelques jours, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Younoussi Touré avait ouvert les hostilités sur RFI où il était l’invité du jour. M. Touré se prononçant sur le bon score de son parti qui venait de remporter 35 sièges aux dernières législatives avait en même temps lorgné le perchoir. Il indiquait en substance qu’une compétition était bien possible entre son parti et l’Adéma/PASJ, le grand vainqueur du scrutin avec 55 députés.
De sources concordantes, ces déclarations n’ont pas été bien appréciées depuis Ouagadougou par le fondateur de l’URD, Soumaïla Cissé, qui préside aux destinées de la Commission de l’Uémoa. M Cissé, qui dirige à distance son parti, aurait activé ses réseaux à Bamako pour entrer en négociations sécrètes avec l’Adéma.
Selon la nouvelle configuration faite sur papier et qui semble faire l’objet d’accord entre les deux parties, l’URD qui a des visées cachées sur la Primature a accepté de laisser la présidence de l’Assemblée nationale au parti de l’Abeille. Le gentlement agreement en gestation attribue le perchoir et la 1re questure à l’Adéma. Les postes de 1er vice-président et de 2e questeur reviennent à l’URD. La 3e vice-présidence au FCD (le parti en gestation d’ATT), la 4e vice-présidence au RPM, le MPR (5e vice-présidence) et le Cnid (6e vice-présidence). Les postes de secrétaires parlementaires seront répartis entre les autres formations politiques ou groupes parlementaires.
Il s’agit ni plus ni moins que d’un désaveu de Soumaïla Cissé au président Younoussi Touré. Mais selon des observateurs de la scène politique nationale, le déchirement latent entre les partis de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) ou mouvance présidentielle sur la question de perchoir procède d’une stratégie savamment mise en branle par le pouvoir en place visant à diviser pour mieux régner. Le jeu semble compris par qui de droit.
Abdrahamane Dicko Les Echos du 9 août 2007
Projet 300 forages L'UEMOA soutient les efforts des Etats
300 forages ont été offerts par la commission de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) au Burkina Faso, dans le cadre du Programme économique régional (PER). Le lancement officiel de ce projet "300 forages" a eu lieu le 12 avril 2007 à Gogo dans la province du Zoundwéogo.
"Dans quelques mois, grâce à l'eau, le développement prendra ici, un nouvel essor". Telle est la conviction du président de la commission de l'UEMOA, Soumaïla Cissé, exprimée lors du lancement officiel du projet "300 forages". C'était le 12 avril 2007 à Gogo dans la province du Zoundwéogo. Devant une foule nombreuse et des autorités politiques, administratives,
coutumières, militaires et paramilitaires, Soumaïla Cissé a expliqué que ce projet est la concrétisation d'un des programmes majeurs de l'UEMOA : le Programme économique régional (PER). Consciente que le manque d'eau constitue l'une des contraintes majeures au développement économique et social, la commission de l'UEMOA a décidé "d'appuyer les Etats dans leurs efforts en vue de rendre disponible l'eau potable pour le maximum de personnes". Ce "symbole de solidarité" vis-à-vis du Burkina Faso coûtera deux milliards trois cent vingt trois millions F CFA. A l'instar du Burkina Faso, les huit (8) pays membres de l'Union bénéficieront chacun de "300 forages positifs équipés de pompes à motricité humaine". Le président de la cérémonie, le ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo a salué cette action de l'UEMOA : "parce qu'il constitue une des composantes essentielles des politiques de réduction de la pauvreté au Burkina Faso, l'approvisionnement en eau potable mérite assurément une place prépondérante si nous voulons asseoir les bases d'un développement durable centré sur la satisfaction des besoins vitaux des populations". Salif Diallo a rappelé que le président du Faso, Blaise Compaoré dans son programme "le Progrès continu pour une société d'espérance" a souligné avec force "la prématurité du sous-secteur de l'eau potable dans l'action gouvernementale". La conception et l'adoption d'un "Programme national d'approvisionnement en eau potable et l'assainissement à l'horizon 2015" rentre dans ce cadre. L'un des principaux résultats attendus à cet effet est la fourniture d'un accès adéquat à l'eau potable à 4 millions de personnes. Le taux d'accès à l'eau potable passera ainsi de 60% à 80% d'ici à 2015. Comme le ministre Salif Diallo, le maire de la commune de Gogo et le gouverneur du Centre-Sud ont exprimé à l'UEMOA la gratitude des populations bénéficiaires. La répartition des 300 forages se fera de la façon suivante : 127 forages dans la région du Centre-Nord et 173 forages dans le Plateau Central. Les travaux seront exécutés par l'Africaine des travaux publics (ATP). Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Echiquier politique malien : L’URD et Soumaïla Cissé à la croisée des chemins
Le Public - 07/08/2007
L’Union pour la République et la Démocratie (URD), le Parti de Soumaïla Cissé, est à la croisée des chemins. Seconde formation politique à engranger le plus grand nombre de sièges de député (35) derrière l’ADEMA PASJ (55) lors des dernières consultations électorales, le parti de la poignée des deux mains a fait un bond considérable sur l’échiquier politique.
Le score très hono rable qu’a enregistré ce parti aux élections législatives du 1er et 22 juillet a donné à Soumaïla Cissé et ses partisans une nouvelle virginité après leur départ tonitruant de l’ADEMA PASJ en 2002. Plus que tout autre parti, l’URD est, à bien des égards, le seul regroupement politique à « gagner » grandement. Avant ces joutes électorales, personne ne pouvait s’imaginer que ce parti pouvait « peser lourd » en si peu de temps. Si l’on sait que beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne avait jugé « suicidaire » et « risqué » l’exil volontaire de Soumaïla Cissé à Ouagadougou où il dirige la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Beaucoup avait pensé que le challenger de ATT au second tour de la présidentielle de 2002, battu alors qu’il portait « à moitié » les couleurs de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), allait compromettre dangereusement ses chances pour Koulouba (palais présidentiel) en allant se refugié au pays des Mossis. Son soutien à l’actuel Président de la République pour un second et dernier mandat de cinq ans n’ a nullement écorné son image. A l’analyse de son choix, l’on penserait aisément qu’il y a eu un deal entre les deux derniers prétendants au fauteuil présidentiel en 2002. Lequel ? « Soutiens-moi pour mon dernier mandant.
Et en 2012, je te rendrais la monnaie en t’offrant le pouvoir », aurait dit ATT au natif de Niafunké. Une telle proposition ne se refuse pas. Elle ferait même perdre le nord à certains. Depuis son exil Ouagalais, l’ancien chef de file du clan CMDT (Compagnie malienne du développement des textiles) ne s’est jamais prononcé sur la situation politique intérieure du Mali. Perdant volontairement l’usage de sa langue, il a complètement disparu de la sphère politique, allant jusqu’à confier la direction de son parti à Younoussi Touré, un homme sans prétention élective affichée du moins pour le poste de Président de la République. Le 1er premier ministre de Alpha Oumar Konaré était le paravent idéal pour « Soumi ».
Fort de leur poids politique actuel, les premiers responsables de l’URD ont affiché leurs prétentions pour prendre les rênes soit de l’Assemblée nationale ou de la Primature.
Pour le perchoir, le Président du parti Younoussi Touré (élu à Niafunké) a affiché ses légitimes prétentions. Il aura en face de lui plusieurs concurrents de taille, notamment les candidats de l’ADEMA Dioncounda Traoré et Assaride Ag Imbarcawane, du CNID Me Mountaga Tall et du RND Me Kassoum Tapo.
Pour la Primature le nom de Soumaïla Cissé est fréquemment cité. S’il accepte ce poste de Premier ministre, Soumaïla Cissé, qui aspire nicher en 2012 sur les montagnes dorées du Palais de Koulouba, ne mettra-t-il pas en lambeau le peu de crédit dont il jouissait auprès des Maliens. Quand on sait que ce fauteuil est très exposé et que ses concurrents pour Koulouba n’hésiteront pas à glisser fréquemment sous ses pieds des peaux de banane. En devenant Premier ministre, « Soumi » aura l’avantage de miner les sphères de décision et placer ses pions aux postes de responsabilité les plus rentables. L’ancien chef du clan CMDT, l’ex super ministre de l’Economie, du Plan, de l’Equipement et des Transports, n’aura qu’à activer ses anciens réseaux.
S’il y a déjà un deal entre « Soumi » et ATT rien n’indique que les termes de cet accord seront respectés par les deux hommes. En politique, rien n’est sûr, et les promesses sont faites pour ne pas être tenues. Et « Soumi », victime de toute sortes de complots quand il était 2ème vice-président de l’ADEMA PASJ, est plus qu’averti. Son parti d’alors l’ADEMA, scindé sciemment en clans et sous clans sous l’œil approbateur du Président Alpha Oumar Konaré, a même voté contre lui au second tour de la Présidentielle en 2002.
Ibrahim Guindo
Nouveau gouvernement : Des indiscrétions dans les salons politiques
Zénith Balé - 06/08/2007
Les élections générales (présidentielle et législatives) que notre pays a abritées, tirent vers leur fin. Si la présidentielle n’a pas connu de surprises majeures, les législatives sont en passe de donner une nouvelle configuration politique au Mali car, le Rpm qui détenait une certaine majorité en début de la législature en cours a sombré, laissant la « voie libre » à son « géniteur » qui n’est autre que l’Adema et à son rival éternel l’Urd. C’est vrai que la Cour Constitutionnelle n’a pas livré encore les résultats complets définitifs mais, il ne faudrait pas s’attendre à de grands bouleversements. Ce qui veut dire que le parti de l’Abeille, l’Adema, devrait être conforté dans son avance et suivi en cela par celui de la poignée de main c’est-à-dire l’Urd. Après l’enjeu et l’effervescence engendrés par ces législatives, tous les regards sont maintenant tournés vers la formation du nouveau gouvernement. Les rumeurs les plus folles vont bon train et le congé gouvernemental ne fera qu’alimenter les supputations car, parmi les membres de l’équipe Pinochet, beaucoup ne reviendront pas.Dans cette « course effrénée » aux postes les plus stratégiques, les deux grands partis de l’heure : l’Adema et l’Urd se livrent une bataille sans merci à distance. Sans le dire de façon explicite, le parti de l’Abeille serait prêt à céder la Présidence de l’Assemblée nationale au parti de la poignée de main pour ne pas avoir de concurrent pour la succession de l’actuel locataire de la Primature. Il faut quand même noter à ce niveau que le futur honorable Younoussi Touré a fait une grande bourde sur les ondes d’une radio internationale quant aux ambitions réelles de son parti vis-à-vis du perchoir car, comme le dit bien le proverbe, il faut se garder de vendre la peau de l’ours avant de l’abattre. Selon des sources proches de la Présidence de la République, le chef de l’Etat serait prêt à s’offrir les services de Soumaila Cissé, fondateur de l’Urd, candidat malheureux à la présidentielle de 2002 et probable successeur de ATT en 2012, pour remplacer Ousmane Issoufi Maiga. Les raisons de ce choix sont multiples. Primo, à la tête de la Commission de l’UEMOA depuis quatre ans, Soumaila a pu se faire de réelles et solides relations avec tous les chefs d’Etat de la sous région. Ce qui lui a certainement permis d’avoir un carnet d’adresse impressionnant.
Secundo, ATT choisirait Soumaila Cissé pour sa rigueur budgétaire car, son passage à la tête du Ministère des Finances et de l’Economie sous le Président Konaré a été qualifié de brillant par ses collaborateurs et les partenaires financiers de notre pays.
Enfin tertio, l’arrivée de Soumi à la Primature, sur un plan purement politique, est une façon pour lui de mettre ses hommes sûrs à des postes hautement stratégiques pour la conquête de Koulouba en 2012.
Si le choix de ATT venait à porter sur lui, Soumaila doit faire énormément attention et pour cause l’exercice du pouvoir pourrait le mettre dos à dos avec le Président sortant. Et ce n’est pas sans rappeler le tandem Alpha Oumar Konaré et Ibrahim Boubacar Kéita qui a tourné au vinaigre et dont Soumaila maîtrise par cœur tous les épisodes pour avoir été un acteur principal.
Le Ministère de l’Education Nationale, le plus convoité après la Primature est sur la liste des Ministères à éclater. La convoitise suscitée par ce département s’explique par le fait qu’il est source de financement pour le parti qui le détient en ce sens qu’une partie importante du budget national y est engloutie mais surtout, ce Ministère constitue un instrument de règlement de compte entre les partis Adema et Miria. Pour rappel, ce département était dirigé par l’Adema en la personne du Ministre Moustaph Dicko sous le Président Konaré. Quand ATT est arrivé, le Miria a eu la lourde responsabilité de remplacer l’Adema à la tête de ce département sensible. Selon des techniciens du Ministère, une disposition ignorée par l’Adema, prévoit l’organisation d’un concours pour accéder aux postes de Directeurs des Centres d’Animation Pédagogiques (CAP), Directeurs Généraux des Instituts de Formations des Maîtres (IFM) et de Proviseurs de lycées.
L’Adema accuse le Miria d’avoir organisé le concours pour « chasser » ses cadres et au Miria on soutient le contraire et lors d’une interpellation du Ministre de l’Education, l’honorable Moustaph Dicko n’a pas pu contenir sa colère en lançant : « Le jour que vous quitterez ce Ministère, vous serez suivis par vos DCAP, vos DG IFM et vos proviseurs ». Et aujourd’hui la plupart de ceux-ci ne dorment que d’un seul œil car, le Pr. s’en est allé et pour de bon cette fois-ci. L’Adema ne jure que par ce Ministère. Pour de l’argent ? Oui car, dans ce département il y en a suffisamment mais surtout pour, dit l’Adema, remettre ses hommes à leur place. Attention donc Monsieur le Président pour le locataire de ce Ministère qui alimente un duel à distance. C’est de bonne guerre, disent d’autres.
L’ancien département de Feu le Pr. Mohamed Lamine Traoré sera divisé en au moins deux Ministères. Et l’actuel Ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, doit hériter du nouveau Ministère de l’Education de Base.
Le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, doit changer de titulaire. Après avoir rendu de bons et loyaux services à la nation, le Général Kafougouna Koné va certainement se reposer. Pour le remplacer, le choix serait porté sur le Colonel Siaka Sangaré, actuel patron de la Délégation Générale aux Elections (DGE) qui connaît aussi parfaitement ce département.
Le Ministre Natié Pléah doit prendre du gallon en accédant à un département à la mesure de sa fulgurante ascension. D’aucuns soutiennent qu’il serait même Ministre d’Etat. Connaissant le mérite de l’homme, ce ne sera point une surprise.
Il cèdera sa place à un jeune cadre assumant présentement une haute responsabilité et qui symbolise pour la jeunesse l’unité et la retrouvaille.
A l’instar du Ministère de la jeunesse, le choix du Président ATT serait porté sur d’autres jeunes cadres moins politiques qui doivent lui permettre de terminer son second mandat en toute beauté. Mais un parti politique est également annoncé pour en être titulaire.
En tous les cas, les responsables politiques tous bords confondus, sont à pied d’œuvre pour le choix des ministrables et comme d’habitude le peuple malien compte sur la clairvoyance du Président ATT pour entériner ces différents choix.
Diakaridia YOSSI
Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’UEMOA : "Nous n’allons pas mettre en péril notre agriculture..."
Désignation du gouverneur de la BCEAO et du président de la BCEAO, Programme économique régional (PER), Accords de partenariat économique (APE), libre circulation des personnes et des biens, création d’une compagnie aérienne sous- régionale...Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) fait un tour d’horizon de la vie de l’institution communautaire, revient sur le Sommet de Ouagadougou et dévoile les futurs chantiers.
Sidwaya (S.) : Quels enseignements tirez-vous du XIe Sommet de l’UEMOA tenu à Ouagadougou le 20 janvier 2007 ?
Soumaïla Cissé (C.S.) : Le XIe sommet de notre Union a été riche en enseignements. Comme la plupart de nos sommets, tous les chefs d’Etat étaient présents. C’est la preuve d’une marque d’intérêt particulier accordée à notre organisation. A ce sommet, les sujets qui ont été débattus aussi bien sur le plan économique que celui politique sont de celui très grande importance. Nous sortons de ce sommet renforcés dans nos convictions que nous sommes sur la bonne voie.
Notre Union marque des points importants. Les orientations données par nos chefs d’Etat à ce sommet devront nous permettre d’avancer encore plus sur les chantiers du développement.
S. : Le Sommet de Ouagadougou était très attendu, étant donné qu’il devait confirmer ou infirmer le gouverneur de la BCEAO et le président de la BOAD. Mais finalement, il a accouché d’une souris. Quels ont été les points d’achoppement ?
S.C. : La désignation des premiers responsables de la BCEAO et de la BOAD a retenu les attentions certes mais en dehors de cela, il y avait à ce sommet, d’autres préoccupations plus importantes telles que l’état de l’Union, les avancées des chantiers, le Programme économique régional, les compensations, les relations de l’Union avec les différents partenaires... Il est évident que la nomination du gouverneur de la BCEAO et du président de la BOAD est un sujet récurrent depuis plusieurs années.
Mais sur cette question, les chefs d’Etat ont estimé que leurs concertations n’ont pas été suffisantes. Il a donc été demandé au président du Faso, Blaise Compaoré, en sa qualité de président en exercice de l’UEMOA, d’entamer une concertation beaucoup plus poussée avec ses pairs en vue de régler cette situation d’ici aux trois mois à venir. Ce qu’il faut retenir également, c’est que malgré cette situation, la BCEAO et la BOAD continuent de fonctionner normalement. Cela ne pose aucun préjudice tant sur la monnaie que sur les projets de développement en cours. C’est la preuve que les chefs d’Etat font l’effort de se mettre d’accord sur l’essentiel.
Aussi, il ne faut pas croire que c’est une situation atypique, propre à la zone UEMOA. On a vu qu’en Europe, la Banque centrale européenne a été sujette à ce genre de difficultés. Ce sont des choses qui arrivent de temps à autre. L’important, c’est de trouver une solution au plus vite et de veiller à ce que la gouvernance des deux banques soit assurée.
S. : Qu’est-ce qui explique le changement de certains commissaires à la Commission de l’UEMOA ?
S.C. : Les commissaires ont des mandats de quatre ans. Cela veut dire qu’à la fin de leur mandature, ils peuvent être appelés à d’autres fonctions par leur pays respectif. A ce sommet, sur un effectif de huit, trois pays ont changé leur commissaire dont chacun avait fait deux mandats. Le changement ne pose aucun problème particulier. C’est dans l’ordre normal des choses.
S. : Le changement de commissaires ne va-t-il pas casser le rythme de fonctionnement de la Commission ?
S.C. : Sur huit commissaires, seuls trois sont partis. Quand j’arrivais, on était quatre nouveaux. Mais le travail a bien continué. Malgré les changements de commissaires, il y a quand même des structures permanentes. Il y a des cadres à l’UEMOA qui ont la responsabilité des principales directions et des principaux dossiers. Certains sont à l’UEMOA depuis 1995. Ils connaissent très bien la maison. La Commission a un rôle politique, un rôle d’orientation. Son travail s’appuie sur les cadres compétents dont elle regorge. Ceux-ci ont fait leurs preuves depuis de longues années.
S. : La libre circulation des personnes et des biens, l’un des fondements de l’intégration n’est toujours pas une réalité après une dizaine d’années. Quelles sont les mesures prises par les chefs d’Etat pour mettre fin aux tracasseries policières ?
S.C. : Les entraves à la libre circulation des personnes et des biens est une question récurrente depuis plusieurs années. Le traité de l’UEMOA consacre la libre circulation des personnes et des biens, le droit d’établissement... Dans notre espace, nous circulons quand même librement. Avec une carte d’identité, vous allez dans tous les pays et dans toutes les villes de l’espace UEMOA. On n’a pas besoin d’un visa ou d’un laissez-passer pour se déplacer d’un pays à un autre dans toute l’Afrique de l’Ouest. Cela est un acquis pour lequel il faut s’en féliciter.
Ceci dit, ceux qui voyagent avec des marchandises font l’objet de contrôles inopinés. Nous en sommes tous conscients. Pendant son mandat, le président du Niger, Mamadou Tanja a pris ce problème à bras le corps. Il a même mis en place des brigades spéciales pour régler ce problème. Cela a amené des Etats à lever les barrières sur certains axes. Mais j’avoue que ce n’est pas encore suffisant. Là- dessus, nous avons pensé qu’il est mieux de désigner des points visibles de contrôle.
C’est le cas par exemple, des postes de contrôle juxtaposés au niveau des frontières. C’est un chantier en cours de réalisation. Nous avons commencé celui de Cinkansé entre le Togo et le Burkina Faso. Nous envisageons la construction d’autres postes de ce type. Ainsi, nous pourrions faire suffisamment de compagnes d’information et de sensibilisation pour indiquer les seuls postes d’arrêt aux citoyens de la zone. Sur cette préoccupation toujours, nous avons organisé une grande rencontre à Ouagadougou qui a réuni les ministres de la Défense, les ministres de la Sécurité, les ministres de l’Intérieur pour attirer leur attention sur le dysfonctionnement.
La libre circulation des personnes et des biens est la clé de l’intégration. Les chefs d’Etat en ont conscience. Pour réussir l’intégration, il va falloir que les gens se sentent libres de circuler. Vu les pratiques sur le terrain, nous sommes partis pour une longue bataille, mais une bataille qu’il faudra gagner.
Concernant le droit d’établissement, nous avons fait des progrès énormes. Le Traité consacre le droit d’établissement. Mais, il faut être patient, pragmatique. Il faut savoir avancer pour ne pas être amené à reculer. Les gens ont parfois des réflexes de conservation. Nous avons réuni certains ordres professionnels (les médecins, les notaires, les experts comptables, les architectes, les pharmaciens, les avocats, les chirurgiens dentistes, etc.) pour parler du droit d’établissement. Après explication, ils ont compris. Le droit d’établissement est désormais une réalité pour ces corps de métier.
Nous avons pris également une mesure similaire pour les étudiants afin que tout étudiant de l’espace UEMOA puisse s’inscrire dans n’importe quelle université aux mêmes conditions que les nationaux.
Le droit d’établissement est un processus en marche. Il va falloir continuer à travailler. Ce n’est pas une affaire des décideurs. Il faut que les populations, surtout celles qui en sont victimes, nous aident à faire changer les habitudes, surtout les mauvaises habitudes afin de faire du droit d’établissement, une réalité.
S. : Un autre fondement de l’UEMOA, c’est également la solidarité instaurée entre les pays membres à travers le prélèvement sur les importations. Une signature de convention a eu lieu récemment entre la Côte d’Ivoire et l’Union pour le paiement des arriérés. Qu’en est-il exactement ?
S.C. : Nous avons un système de financement qui nous permet de ne pas faire cotiser les Etats. Cela consiste au prélèvement de 1% de valeur de douane sur toutes les marchandises qui entrent dans notre zone quel que soit le point d’entrée. Ces montants sont versés à l’UEMOA. Ils permettent de faire fonctionner ou d’investir, mais aussi de payer les Etats qui perdent des droits du fait de l’Union douanière. Ces dernières années, nous avons versé aux Etats plus de 150 milliards de F CFA.
La Côte d’Ivoire est le pays qui contribue le plus. Mais compte tenu de la crise qu’elle traverse depuis 2002, elle a accusé un retard dans le paiement. Ce reliquat se chiffre à 22,9 milliards de F CFA.
La Côte d’Ivoire est prête à s’acquitter de cette somme. Une convention a d’ailleurs été signée à ce propos. La Côte d’Ivoire a alors émis des titres qui sont négociables sur le marché financier avec des échéances particulières. Ces titres sont soumis au gouvernement ivoirien qui les prévoit dans son budget et qui les honore. Concrètement, cela se passe comme si, tout en reconnaissant que je dois payer une dette, je remets des chèques bien sûr, en indiquant les dates auxquelles on doit les encaisser.
Cela permet à la Côte d’Ivoire d’être en règle vis-à-vis de l’UEMOA. C’est un signe important de la volonté de ce pays à honorer ses engagements. Et cela est très encourageant. Car malgré la crise, la Côte d’Ivoire est parmi les pays qui ont le plus de compensations.
S. : Sous l’égide de l’UEMOA, une réflexion a été menée pour la création d’une compagnie aérienne sous-régionale. Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de ce projet ?
S.C. : La création d’une compagnie aérienne sous-régionale est un souhait de nos chefs d’Etat. Nous avons inscrit dans le Programme économique régional, une somme d’environ 30 milliards de F CFA pour l’émergence de cette compagnie. Par ailleurs, nous avons créé une société de promotion de la compagnie qui regroupe le secteur privé, la BOAD et la BIDC. C’est une compagnie qui va au-delà de l’UEMOA. La société de promotion est en train de faire les études de faisabilité et la recherche de partenaires. Nous attendons incessamment son rapport. Nous voulons dans cette initiative, éviter de recréer une compagnie aérienne gérée par les Etats.
Nous voulons nous appuyer sur le secteur privé prioritairement. Même si après, il y a une participation des Etats, cela se fera à travers les organisations régionales comme la BOAD ou la BIDC. L’idée de la création de la compagnie aérienne est en chantier.
S. : Les accords de partenariat entre les ACP et l’Union européenne ont été décriés par les producteurs africains, notamment ceux de l’espace UEMOA. Quelle est la position de l’Union à ce sujet ?
S.C. : Les producteurs agricoles sur cette question, s’interrogent sur un aspect qui concerne les produits de base. Nous partageons leur avis. Nous ne pouvons pas fragiliser la base réelle de notre économie qui est notre agriculture. Le secteur agricole est celui qui regroupe le plus de populations dans notre zone.
Sur cette question, nous sommes toujours dans les négociations et à ce stade, chacun apporte ses arguments. La négociation des Accords de partenariat économique (APE) nous permet de sortir l’agriculture du champ ou alors de bénéficier d’un taux de douane complètement différencié pour l’agriculture. Nous n’allons pas mettre en péril notre agriculture sous le prétexte que nous allons signé un accord de partenariat. Ce qui importe dans ce type d’accord, c’est le respect mutuel des conditions posées par chaque partie. Ces conditions sont de deux ordres. Il y a d’abord la mise à niveau de nos entreprises.
Nous ne pouvons pas aller à la concurrence face à des entreprises dont le niveau est nettement supérieur au nôtre. Il faut que nos entreprises soient mises à un niveau au moins équivalant au standard international pour permettre d’augmenter leur capacité d’offre afin de pouvoir faire face au marché. La deuxième condition à remplir est une transition fiscale. L’accord de partenariat signifie aussi une baisse des droits de douane, donc une perte de recettes pour nos Etats.
Il faut alors donner suffisamment de temps aux Etats afin qu’ils se préparent à faire face à la perte de recettes. Il faut qu’avec l’Union européenne, on se mette d’accord sur les montants à dégager pour compenser les pertes de recettes que les accords de partenariat vont provoquer. Ceci dit, il y a un calendrier à respecter. Même si nous signons aux dates prévues, ce n’est pas immédiatement qu’on constatera une baisse des droits de douane. Ça ne se passera pas du jour au lendemain. Les ministres du Commerce ont demandé un délai de trois ans pour se préparer.
A l’UEMOA, nous estimons pour notre part, qu’une période d’un an à un an et demi devra nous permettre d’être à jour. En ce moment, des réunions se tiennent à l’UEMOA sur les accords de partenariat et devront se poursuivre à Bruxelles dans les mois à venir. Les accords concernent plusieurs régions. Nous devons, au niveau des Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) harmoniser nos positions afin d’avoir une position commune face à l’Union européenne.
Il ne faut pas perdre de vue le fait qu’aujourd’hui nous vivons dans un monde ouvert. La mondialisation est une réalité. Il faut composer avec cette nouvelle donne en se dotant des moyens et des capacités nécessaires. Il faut donc travailler à avoir des entreprises solides qui offrent des produits vendables sur le marché. Bien sûr, il faut s’assurer également que nos finances publiques sont bien gardées et que nous ne sapons pas les fondements de notre économie qui repose pour l’essentiel sur l’agriculture.
S. : Que propose l’UEMOA face à la flambée du prix du pétrole ?
S.C. : La flambée du prix du pétrole est une véritable préoccupation. Quels que soient nos efforts, si le prix du baril de pétrole grimpe subitement de 20 à 80 dollars, on ne sait plus quoi faire. Tous nos efforts deviennent caducs. Au sein de l’Union, nous sommes en train de réfléchir à un système d’approvisionnement en commun afin de minimiser les coûts. Le président Abdoulaye Wade a suggéré que les pays non producteurs de pétrole s’organisent pour faire face à la flambée du prix du pétrole.
L’idée est que, vu le coût de production du pétrole (entre 8 et 11 dollars, le baril), un prix de vente de 35 à 40 dollars, le baril est acceptable. Mais aller au-delà devient de la pure spéculation. Le président Wade propose que le surplus au-delà des 40 dollars soit réparti entre les entreprises qui exploitent le pétrole, les pays producteurs et les pays non producteurs. Il faut que l’argent du pétrole profite aussi aux pays non producteurs pour leur permettre d’avancer, de se développer, de maintenir la paix sociale...
Sinon, tout le monde finira par se ruer vers les pays producteurs. Dans le Delta du Niger au Nigeria par exemple, on voit que la production de pétrole ne profite pas aux populations locales. Et cela donne les drames qu’on connaît suite au sabotage des oléoducs, les incendies, les prises d’otages, etc. La nouvelle réflexion sur le partage des bénéfices du pétrole est engagée et doit faire son chemin.
S. : Après 13 ans d’existence de l’UEMOA, qu’en est-t-il de l’Union douanière ?
S.C. : A l’heure actuelle et par rapport à l’Union douanière, sur 5 000 lignes, il n’y a qu’une dizaine environ qui ne sont pas encore bien appliquées. Cela veut dire que globalement, les choses marchent bien. même si ce n’est pas à 100%. Il ne faut pas se faire des illusions. Il y a toujours des réglages à faire.
Mais de façon générale, cela marche du point de vue technique et également du point de vue de l’acception par les opérateurs et les principaux intéressés par l’Union douanière. En tous les cas, le Tarif extérieur commun (TEC) est une réalité. Toutes les marchandises qui entrent dans notre zone sont soumises aux mêmes droits de douane, quel que soit le pays. Ensuite, le tarif préférentiel communautaire fait que tout produit reconnu originaire de la zone est vendu librement sur le marché.
L’Union douanière peut parfois être mis à mal par une malice d’un agent de douane ou d’un contrôleur. Il faut donc de la vigilance à tous les niveaux pour préserver les acquis en termes d’union douanière. Car, lorsque nous comparons le chemin parcouru en 13 ans sur le chemin de l’union douanière avec le niveau atteint par d’autres zones qui nous ont précédés, il y a de quoi se réjouir. Depuis l’année 2000, l’union douanière est effective à plus de 90%.
S. : A quelle étape se trouve le processus d’harmonisation des fiscalités intérieures ?
S.C. : Sur la fiscalité intérieure, il y a deux aspects. Pour la fiscalité indirecte comme la TVA, nous avons fait des avancées réelles. L’harmonisation de la TVA est comprise entre 15 et 20%. De nos jours, sur les 8 pays de l’Union, 6 ont un même taux de TVA (18%). Un autre pays est à 19%. La Guinée-Bissau est en train de faire des efforts pour rejoindre les autres. Sur la fiscalité intérieure directe (l’impôt sur les bénéfices...) par contre, on accuse du retard.
Nous sommes en train de travailler à rattraper ce retard. Là-dessus, un séminaire a été organisé à Bamako sur "la fiscalité du développement". A cette occasion, nous avons recherché les voies et moyens de tendre vers une harmonisation.
De plus en plus, avec les unions douanières, les accords de partenariat et les accords commerciaux en cours avec des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Algérie... les droits de douane vont baisser de même que les recettes douanières. Il va falloir dès à présent, réfléchir à trouver des recettes de substitution. Et celles-ci ne peuvent venir que de l’économie réelle des différents pays. C’est pour cela que l’harmonisation de la fiscalité intérieure directe doit se faire le plus vite possible.
S. : Qu’est-ce que le Programme économique régional ?
S.C. : Le Programme économique régional (PER) relève d’une nouvelle vision dans le processus d’intégration. C’est la première fois qu’une région fait quelque chose d’aussi complet, d’aussi important tant en volume des investissements qu’en volume d’argent. C’est une approche nouvelle. A travers le PER, nous voulons compléter et prolonger les actions de l’Etat.
Nous ne voulons pas au niveau de l’UEMOA, rester enfermés dans l’espace national. Il faut que la volonté d’intégration se traduise concrètement sur le terrain. Le PER est un programme dont l’exécution va nécessiter plus de 3000 milliards de F CFA.
Il est en début d’exécution. Nous avons mis en place des instances de coordination qui regroupent les Etats, les bailleurs de fonds et la Commission de l’UEMOA. Ces instances ont en charge le suivi-évaluation de la mise en œuvre du Programme. Dans l’ensemble, le PER a été bien accueilli et par les organisations internationales et par nos Etats. Au fur et à mesure de son exécution, nous apporterons les corrections nécessaires. C’est un programme ambitieux qui connaîtra une révision chaque année afin de coller mieux aux réalités du moment.
C’est un plus, c’est une nouvelle approche dans le concert des négociations avec les partenaires. Nous sommes la seule région à avoir cet instrument qui est partout bien apprécié. Le PER prend en compte plusieurs axes : consolider la bonne gouvernance et approfondir l’intégration économique, développer les infrastructures économiques, construire un appareil productif intégré, développer les ressources humaines et mettre en place un partenariat pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre du PER.
S. : A combien s’élève le budget 2007 de la Commission de l’UEMOA si ce n’est un secret ?
S.C. : Il n’y a rien de secret. Le budget est transparent, disponible et publié. Le budget est établi en interne et examiné par les experts des Etats membres. Chaque pays envoie deux personnes qui viennent travailler sur le budget pendant une semaine. Par la suite, le budget est débattu en Conseil des ministres pour y être adopté. Pour l’année 2007, notre budget est de 87 milliards de F CFA dont 55% à peu près sont financés sur nos ressources. Le reste est financé par les partenaires au développement.
Une partie de notre budget est destinée au fonctionnement des organes (la Commission, la Cours de justice, la Cours des comptes, le Comité interparlementaire, la Chambre consulaire régionale, les réunions des ministres, la Conférence des chefs d’Etat...). Une autre partie est réservée aux investissements.
La troisième partie est utilisée pour compenser les moins values de recettes au sein des Etats. Le paiement des moins values de recettes a été arrêté en 2005 mais à ce jour, nous continuons de payer les arriérés. Mais, on pense que d’ici à la fin de 2007, on aura fini avec le paiement des arriérés. La part réservée aux compensations sera alors réversée dans le budget d’investissement. Ainsi, à l’avenir, 70 à 80% de notre budget sera consacré aux investissements, donc consacré aux populations dans les différents pays.
S. : Quel est l’état de la coopération entre l’UEMOA et certaines organisations telles que la CEDEAO, l’Union européenne, l’Union africaine ?
S.C. : La CEDEAO est notre grand frère naturel. Nous avons des relations très suivies avec la CEDEAO. Il y a des aspects sur lesquels on est en avance par rapport à la CEDEAO et d’autres pour lesquels on prend exemple sur elle. Il existe entre nos deux institutions, deux rencontres annuelles (à Ouagadougou et à Abuja). Nos cadres travaillent de façon concertée. Dans les négociations sur les APE, ce sont la CEDEAO et l’UEMOA qui ont été déléguées au titre de la sous-région. Avec l’Union européenne, nous sommes en bons termes. Elle nous a beaucoup aidé au départ. Dans le cadre du 9e FED, l’Union européenne a mis 239 millions d’euros à la disposition de la région Afrique de l’Ouest. Pour le 10e FED, cette somme a évolué à environ 470 millions d’euros.
Nous avons aussi de bonnes relations avec la Banque africaine de développement (BAD) qui finance la construction de routes et d’autres projets au profit des populations. Avec le gouvernement français, on a signé des accords à long terme d’environ 20 millions d’euros par an. Nous avons aussi des relations avec les Hollandais sur tout ce qui concerne la bioénergie mais aussi avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international. Des organisations telles que l’ONUDI nous aident pour la remise à niveau des entreprises. La FAO quant à elle, intervient pour la sécurité alimentaire et l’aménagement des terres.
Nous envisageons d’aménager 5 000 ha de terre à l’Office du Niger. L’UEMOA entretient par ailleurs des relations importantes avec l’Union africaine. De nos jours, le développement de l’Afrique s’inscrit dans le NEPAD. Le PER pour nous, constitue notre part de contribution à la mise en œuvre du NEPAD.
S. : Le géant chinois est de plus en plus présent sur l’espace UEMOA. La Chine est même rentrée dans le capital de la BOAD. Aussi, elle était présente aux journées du développement à Lomé. La Chine est-elle courtisée ou fait-elle peur à l’UEMOA ?
S.C. : L’UEMOA n’a pas du tout peur de la Chine. Parmi les non-régionaux, la Chine est celle qui a le plus de part dans le capital de la BOAD. Nous avons organisé les journées UEMOA/Chine à Lomé, à l’initiative de la BOAD pour mettre en contact des entreprises chinoises et des entreprises de notre espace. Nous pensons de plus en plus qu’il faut travailler avec ceux de la richesse et qui créent des emplois.
L’UEMOA n’est la chasse gardée de personne. Nous travaillons pour nos intérêts. La Chine et l’Inde ont manifesté par ailleurs leur intérêt à travailler avec nous sur les projets de chemin de fer et de création d’une compagnie aérienne. Nous sommes absolument ouverts. Ces derniers jours, nous avons reçu une équipe d’entreprises de la Bretagne venue nouer des contacts d’affaires avec des entreprises burkinabè.
Après le Burkina Faso, les hommes d’affaires de l’Association Bretagne internationale s’en iront au Togo et au Bénin. Dans un an ou deux, ils iront au Sénégal, au Mali... Ce sont ces types de relations que nous travaillons à impulser. Nous voulons non seulement créer de la richesse, mais une richesse durable. La richesse durable pour nous, ce sont des entreprises compétitives qui échangent, qui font des profits. Nous avons des choses à offrir dans un esprit de partenariat, d’égalité, d’équité et d’échanges.
S. : Le coton, principal produit d’exportation de certains pays de l’Union traverse une crise. Que faites-vous face à cela ?
S.C. : La question du coton est très importante en ce sens qu’il occupe une position prépondérante dans les économies de certains pays (le Burkina Faso, le Bénin, le Mali). Dans ces pays, le coton est la principale culture d’exportation, l’activité qui occupe le plus de populations. On estime à environ 10 millions de personnes, les populations de notre espace qui vivent du coton. Mais à l’heure actuelle, le cours mondial du coton est très bas. Ce cours est estimé en dollar qui est en ce moment bas par rapport à l’euro, donc par rapport au franc CFA.
Aussi, la filière coton dans nos pays souffre des subventions énormes que certains de nos partenaires, en particulier les Etats-Unis d’Amérique et dans une moindre mesure, l’Union européenne ne cessent d’accorter à leurs agriculteurs. A l’UEMOA, nous avons un agenda coton que nous sommes en train de mettre en œuvre. Il s’agit de trouver les moyens de transformer d’ici à 2015, environ 25% de notre production. Aujourd’hui, nous en sommes à 2%. C’est très faible. Nous nous battons sur l’arène internationale à l’OMC pour l’arrêt des subventions afin de permettre à notre coton, d’atteindre un niveau de prix acceptable.
Sinon, nos paysans sont pénalisés. Nous courons également vers la fermeture des usines... Aujourd’hui, la plupart des sociétés pétrolières affichent un déficit énorme en milliards de F CFA. Une menace sérieuse pèse sur la filière. Le dossier coton nous tient vraiment à cœur. J’ai été particulièrement heureux de constater que parmi les membres de l’équipe des hommes d’affaires breton (France), il y en a qui s’intéressent au coton biologique, un coton produit naturellement sans pesticide. Ce type de coton est vendu 60% plus cher sur le marché mondial. Le coton biologique peut constituer une solution pour la survie de la filière coton.
S. : Quelle est la position de l’Union sur des sujets tels que l’annulation de la dette et l’immigration clandestine ?
S.C. : Chacun des pays africains a un programme avec les différentes institutions de Bretton Woods et d’autres partenaires. L’annulation de la dette permet de réduire de façon significative, les difficultés de nos pays. Mais, il ne faut pas que l’annulation de la dette soit un tarissement du financement. Il ne faut pas non plus que suite à l’annulation de la dette, l’on dise aux pays pauvres de se contenter des dons et de ne plus s’endetter. Nous échangeons actuellement avec une équipe du FMI sur ces questions.
A l’UEMOA, nous sommes animés du souci de convergence des politiques macroéconomiques. Nous voulons que les politiques en matière de finance publique soient les mêmes dans tous les pays. Il faut donc une harmonisation sur le système de la dette. Aussi, nous contribuons à ouvrir les portes de certains financements à nos pays en bonifiant par exemple, les taux d’intérêt. Certains prêts de la BOAD sont à des taux d’intérêts qui ne sont pas compatibles avec les accords que nous avons avec le FMI. Face à une telle situation, nous, nous bonifions le taux d’intérêt pour essayer de baisser la charge.
Pour ce qui est de l’immigration clandestine, le sujet a été abordé par les chefs d’Etat. Tout le monde regrette les drames qui en découlent. La solution contre l’immigration clandestine, c’est de créer le développement au niveau le plus près des populations. C’est en cela qu’il faut accélérer les réformes, sensibiliser les partenaires sur le fait que la solution contre l’immigration clandestine ne saurait se réduire à l’érection de murs et de barrières de toutes sortes ou au rapatriement des clandestins dans leurs pays.
Ils doivent nous aider à faire en sorte que nous puissions créer des emplois pour les jeunes afin que ceux-ci se stabilisent dans leurs pays. En Europe par exemple, avant l’entrée du Portugal dans l’Union européenne, il y avait une forte immigration de Portugais vers la France. Mais depuis, les investissements massifs faits au Portugal ont provoqué le flux contraire.
S. : On dit souvent de l’UEMOA qu’elle est l’affaire des élites. Qu’envisagez-vous de faire pour que les populations se l’approprient ?
S.C. : L’UEMOA, aujourd’hui, ne peut être vue comme une affaire des seules élites. Les actions de l’UEMOA sont perceptibles sur le terrain et profitent à tous. Les projets qui seront mis en œuvre dans le cadre du PER, notamment les routes, les forages, les aménagements des terres sont pour tout le monde. Dans tous les pays de l’Union, il y a des journalistes économiques qui s’intéressent à ce que nous faisons et qui le font savoir aux populations. Au Burkina, nous avons réuni les leaders d’opinion, les chefs traditionnels, les journalistes en langues nationales... pour échanger avec eux sur l’UEMOA.
Dans les différentes télévisions des Etats membres est diffusé un magazine sur l’UEMOA...Notre Union est connue dans le monde entier. Nous avons fait beaucoup de communications.s Et nous allons continuer dans ce sens. C’est vrai que l’effet médiatique est plus visible quant il s’agit de réunir des chefs d’Etat ou des ministres.
Mais avouons qu’à l’heure actuelle, ils sont nombreux ceux qui ont entendu parler de l’UEMOA même si tous n’ont pas le même niveau d’informations ou de connaissances de l’institution. L’UEMOA a fait du chemin. Elle avance. C’est ce que nous tentons de faire comprendre à nos concitoyens. Nous faisons en sorte que les populations comprennent que l’UEMOA est l’affaire de tous. Nous devons mettre nos efforts en commun pour réussir.
S. : La crise ivoirienne persiste et met à mal toute l’Union. Comment vivez-vous cela à la Commission de l’UEMOA ?
S.C. : La crise ivoirienne est génante à la fois pour les Ivoiriens qui voient leur pays coupé en deux, mais aussi pour les citoyens de l’UEMOA. Les circuits économiques sont devenus plus longs donc plus coûteux. Du fait de la crise, l’ensemble de notre région peut être mal perçu. Par ailleurs, en de pareilles situations, la sécurité de l’investissement n’est pas garantie. La Côte d’Ivoire était autrefois un exemple, un succès pour la sous-région.
Quand le succès s’étiole, cela pose un véritable problème. Au dernier Sommet de la CEDEAO, une nouvelle démarche de sortie de crise a été proposée par le président Gbagbo, à savoir le dialogue direct avec Guillaume Soro. Notre souhait est qu’on sorte au plus vite, de cette situation difficile pour tous.
S. : Quel est en ce moment, le niveau de l’inflation dans la zone ?
S.C. : A l’heure actuelle, l’inflation dans la zone est maîtrisée à moins de 3%. C’est un bon niveau. Un taux d’inflation très élevé détruit le pouvoir d’achat. L’inflation déstabilise les plus démunis qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Malgré la situation globale, la solidarité permet de maintenir l’inflation à un bon niveau. Les agrégats macroéconomiques présentent un bon visage, toute chose qui permet à notre Union de rester solide. Ç’aurait été un seul pays qui vit la présente situation de crise, que sa monnaie été aurait dévaluée.
S. : L’idée de la création d’une monnaie commune à la sous-région est-elle toujours d’actualité ou relève-t-elle désormais du passé ?
S.C. : La monnaie commune est prévue pour l’ensemble des quinze pays de la CEDEAO. Le schéma envisagé est le suivant : le franc CFA des pays de l’UEMOA cohabitera avec une autre monnaie commune aux sept autres pays dont l’ensemble constitue la CEDEAO. A terme, il est prévu une fusion de ces deux monnaies pour n’en faire qu’une.
S. : Quel est votre message pour les citoyens de l’espace UEMOA en ce début d’année 2007 ?
S.C. : Mon message à l’endroit des populations de l’Union est le suivant : "Avec la paix, tout est possible". Nous avons des ressources humaines de qualité et des ressources naturelles abondantes. Nous avons également des valeurs très fortes comme la solidarité qui nous permet d’être ensemble et de tenir le coup. Nous sommes bien partis pour réussir dans la paix.
Interview réalisée par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA Jolivet Emmaüs Hamadou TOURE
Sidwaya vendredi 2 février 2007.
UEMOA : L’Union tient la bonne voie
Le président de la Commission de l’UEMOA, M. Soumaïla Cissé a animé une conférence de presse, samedi 30 juillet 2005 au Pacific Hôtel de Ouagadougou. Il s’est agi d’échange avec les hommes de médias sur l’état de l’Union en 2005 et plus spécifiquement, sur les chantiers prioritaires de l’UEMOA en 2005, l’actualité sociopolitique et économique dans l’espace UEMOA et le fonctionnement des organes de l’UEMOA.
Dans le souci de tenir la presse régulièrement informée de l’évolution des chantiers et de l’actualité socio-économique des Etats membres de l’UEMOA, ses responsables ont décidé d’animer périodiquement des conférences de presse. La première a eu lieu, samedi 30 juillet 2005 et a porté sur le thème : "L’état de l’Union en 2005" .
Le président de la Commission, M. Soumaïla Cissé, entouré d’autres membres des organes de l’Union, a passé en revue trois points essentiels. Le premier a concerné les chantiers prioritaires de l’UEMOA en 2005. Sur ce point, le président de la Commission a fait ressortir qu’il s’agit du Tarif extérieur commun, de la libéralisation totale du commerce et des différents programmes économiques régionaux ayant trait à l’agriculture, les mines, l’industrie.
Il a estimé que le défi actuel de l’Union est celui de la mise en œuvre effective de ces programmes prioritaires ; lesquels programmes nécessitent la mobilisation de 850 milliards de francs CFA sur cinq ans. Pour ce faire, il a annoncé la tenue prochaine d’une table ronde des bailleurs de fonds.
Le président Cissé a fait savoir que l’Union économique et monétaire ouest africaine en cette année 2005, est citée comme étant l’une des organisations régionales étant sur la voie de la réussite. Malgré tout dit-il, des difficultés existent et sont liées entre autres, au droit d’établissement des personnes.
L’une des préoccupations de l’Union est celle de la culture de la qualité dans le domaine industrie. A cet effet, sont organisées dans chaque pays sous la houlette de l’Union, des journées régionales de la qualité. M. Soumaïla Cissé a annoncé que celles-ci auront lieu au Burkina Faso en septembre prochain.
Quant à la problématique des multiples postes de contrôle dans le trafic routier, l’Union a jugé bon la mise en place de postes de contrôle juxtaposés au niveau des frontières. Celui de Cinkansé à la frontière Burkina-Togo qui est en voie de réalisation servira de test à la construction des autres.
A propos de la situation sociopolitique et économique dans l’espace UEMOA, le président Cissé a reconnu une situation de trouble dans bon nombre de pays de l’Union. Situation qui n’est pas sans impact sur la vie de l’Union. A cela s’ajoute le déficit alimentaire au Niger, Mali, Burkina Faso, Sénégal. Sur ce dernier point, M. SoumaÏla Cissé a fait savoir que l’Union a mobilisé la somme de 400 millions de F CFA pour venir en appui aux aides internationales.
Le second point appelant le 3e (le fonctionnement des organes de l’Union), les animateurs du point de presse ont relevé que l’Union a toujours entrepris des démarches pour trouver des solutions aux problèmes de l’espace UEMOA ; que ce soit dans les crises politiques que des questions d’ordre économique à savoir le dossier coton, la qualité des produits exportés, la fraude, le blanchissement d’argent, la lutte contre la pauvreté.
Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)Sidwaya
Commission de l'Uemoa: un président remplace l'autrel'Essor n°15151 du - 2004-02-25
40 jours après sa nomination à la tête de l'exécutif de l'Union, Soumaïla Cissé a pris fonction vendredi lors d'une cérémonie pleine d'émotionUne passation de service est toujours un moment d'émotion, quelque soit le niveau de responsabilité. Pour un poste comme la présidence de la Commission de l'UEMOA, elle peut même être presque poignante comme on l'a vu vendredi à Ouagadougou lors de l'installation de notre compatriote Soumaïla Cissé à la tête de cette commission. Cette prise de fonction intervenait 40 jours après sa nomination par les chefs d'État réunis le 10 janvier dernier à Niamey.
Les grands moyens Notre pays pour qui cette nomination constitue un succès diplomatique majeur, a fait les choses en grand pour l'occasion. Le gouvernement avait dépêché à Ouagadougou quatre de ses membres : le ministre de l'Économie et des Finances, Bassary Touré, celui de l'Équipement et des Transports, Ousmane Issoufi Maïga, et les ministres délégués chargés des Maliens de l'extérieur et de l'Intégration africaine et de la Sécurité alimentaire, Oumar Hamadoun Dicko et Ibrahima Oumar Touré. Les responsables de l'Union pour la république et la démocratie (URD), parti inspiré par Soumaïla Cissé, étaient également nombreux à la cérémonie.La Commission de l'UEMOA avait invité le président du Comité interparlementaire de l'Union, Mahamane Ousmane (Niger), finalement représenté par son vice-président Mélégué Traoré (Burkina Faso), le premier président de la commission, le Sénégalais Ousmane Seck (1994-1996), tous les anciens commissaires et des journalistes des huit pays membres de l'organisation.La cérémonie était présidée par le président en exercice du conseil des ministres de l'Union, le ministre béninois de l'Économie et des Finances, Grégoire Lahou. C'est lui qui installera officiellement Soumaïla Cissé à la tête de l'exécutif de l'organisation sous-régionale. "Au nom de Mamadou Tandja président de la République du Niger et président en exercice de l'UEMOA, je vous déclare solennellement installé dans vos fonctions et vous souhaite d'y connaître un plein succès." La lecture de la formule consacrée fut le point d'orgue de la cérémonie.
Pluie d'éloges Auparavant, les différents intervenants -le représentant du personnel, le vice-président du CIP, Mélégué Traoré, le président du conseil des ministres, Grégoire Lahou- n'avaient pas tari d'éloges sur le président sortant et sur le nouveau. Les deux personnalités eux-mêmes n'étaient pas demeurées en reste. "Je peux dire qu'il ne s'agit pas d'un changement, mais plutôt d'une continuité. La commission est dans de bonnes mains." Le ton des amabilités était donné par le président sortant Moussa Touré qui a salué la capacité de son successeur à relever les défis qui attendent une organisation considérée aujourd'hui comme le modèle le plus achevé en matière d'intégration sur le continent.Soumaïla Cissé complimentera lui aussi son prédécesseur : "Après tant d'années passées au service de l'UEMOA, tu pars, Moussa, avec les honneurs (...) Tu as abattu un travail remarquable et tu laisseras sans nul doute les cœurs meurtris. Moussa, tu pars la tête haute, tu quittes des frères, amis et collègues qui ne t'abandonneront jamais".Soumaïla Cissé a déclaré aborder sa nouvelle fonction dans un esprit de service et s'est dit déterminé à mériter de la confiance placée en lui par les chefs d'État. "J'exprime cet engagement en ayant une claire conscience des responsabilités qui en découlent, engagements qui sont à la dimension des immenses attentes de nos populations".
Les priorités- Après la cérémonie d'installation le nouveau président de l'exécutif de l'Union animera une conférence de presse au cours de laquelle il reviendra largement sur les défis qui l'attendent. Car s'il reconnaît qu'en dix ans, des reformes importantes ont été faites, il est aussi conscient qu'il reste beaucoup à faire. Sa priorité première sera de mesurer la solidité du socle sur lequel repose l'organisation et de s'assurer que le point de non retour en matière d'intégration est atteint. Une intégration sérieusement mise à l'épreuve par la crise qui secoue la Côte d'Ivoire, un pays qui pèse pour près de 40% du PIB de l'Union. Cette crise a plombé les comptes de l'union qui doit aujourd'hui quelque 30 milliards de Fcfa aux États membres dont 25 milliards pour les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger) au titre des prélèvements communautaires de solidarité (PCS). Ces prélèvements compensent les pertes en recettes douanières occasionnées par l'élimination des barrières douanières. Si cette situation perdure, certains pays pourraient être tentés de récupérer ces pertes par l'édification de barrières non tarifaires et de provoquer ainsi un grave recul. Heureusement, les choses commencent à rentrer dans l'ordre puisque depuis le mois dernier, la Côte d'Ivoire remplit ses obligations statutaires, a confirmé Soumaïla Cissé.
Une collégialité réelle Une autre priorité du nouveau président de la Commission, est la libre circulation des personnes et des biens et le droit d'établissement. "A quoi cela sert de faire librement circuler les biens si leurs propriétaires ne peuvent pas faire de même ?", s'est-il interrogé en situant la crédibilité d'une union dans le respect par les parties prenantes des engagements librement pris.La stabilité est aussi importante comme le démontre la situation de la Côte d'Ivoire, a relevé Soumaïla Cissé qui a assuré que l'Union s'emploiera à ramener la paix dans ce pays pour qu'il retrouve sa place de locomotive sous-régionale.L'Union est aussi interpellée sur le terrain social, à la nécessité pour chacun de sentir que l'union est une réalité. La réalisation de programmes sectoriels communs y contribuera notamment l'aménagement du territoire communautaire en faveur des régions les plus défavorisées. "Pendant dix ans, on s'est essentiellement consacré à l'économie, il faut maintenant approfondir les aspects sociaux", préconisera notre ancien ministre des Finances.Cependant a-t-il averti, il ne possède aucune baguette magique susceptible d'accélérer les choses. La performance viendra d'une "collégialité réelle" au sein de la Commission et de la transparence instaurée dans le travail avec les cadres et le personnel.A Ouagadougou, tous saluent le travail fait en dix ans et les mérites de Moussa Touré. Mais la même unanimité souligne l'ampleur des défis à venir et les qualités de Soumaïla Cissé qui apparaît comme l'homme de la situation pour faire passer à l'organisation, un cap décisif. Envoyé spécial S. TOGOLA
SOUMAÏLA CISSÉ, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA : "Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne"
L'Indépendant 2005-12-07, 21:54:54 GMT
Comme plusieurs grandes personnalités du continent africain, le président de la Commission de l'UEMOA, notre compatriote Soumaïla Cissé, a pris part au 23ème Sommet Afrique-France qui s'est tenu le week-end dernier à Bamako. Entre deux entretiens, il s'est confié, tout comme Yayi Boni, le président de la BOAD, à L'Indépendant.
L'Indépendant : M. le Président, l'Afrique a fait des progrès, elle affiche aujourd'hui une croissance de 5 %. Que faut-il faire pour plus de développement ?
Je crois que l'Afrique est en progrès malgré le tableau noir dressé souvent dans les médias. Il y a des zones de croissance, des organisations sous-régionales qui marchent très bien, comme l'UEMOA qui est cité en exemple. Donc, il y a des endroits où les choses vont bien.
Bien sûr cela n'occulte pas les difficultés qui existent dans notre sous-région, notamment la situation en Côte d'Ivoire. Je pense que nous allons surmonter cela, même si ça traîne un tout petit peu. Je crois en une Afrique qui avance, qui gagne. A mon avis, il faut dépasser les moments de pessimisme pour voir ce qui marche, mais en toute responsabilité, essayer d'avancer dans ce sens là. C'est comme ça que je vois les choses.
L'Indépendant : Le président Chirac disait qu'il faut des financements innovants pour développer l'Afrique. Qu'en pensez-vous ?
Oui, il faut des financements. Quant on sait que les montants octroyés à d'autres pays sont largement supérieurs à ceux accordés à l'Afrique. Les défis chez nous sont plus élevés. Aujourd'hui, nos Etats bénéficient de l'aide publique au développement sur laquelle les pays membres de l'OCDE s'étaient engagés à mettre 0,7 % de leur PIB. Même si cet engagement était pris, il est évident que cela ne suffirait pas. C'est comme cela que le président Chirac a proposé une taxation sur les billets d'avion. Avec cette taxation, nous pourrions compter sur la mobilisation, chaque année, d'environ 200 millions d'euros. Je dois vous dire que ces contributions étrangères ne doivent pas occulter les efforts que nous devons faire à notre niveau. Il faut que le monde entier considère l'Afrique comme une priorité.
Le développement de l'Afrique ne passe-t-il pas par la mise en commun de certains projets ?
Quant on est 53 pays, il est évident qu'on ne peut pas avoir un seul pool de décision. Il faut aujourd'hui que chaque sous-région soit éclatée, organisée. Il faut renforcer l'intégration régionale parce qu'il y a des problèmes qui transcendent les pays. On peut faire cas, entre autres, des problèmes d'environnement, de santé, parfois aussi même des problèmes de route. Il nous faut avoir des politiques économiques qui se ressemblent et des aspects de convergence. C'est pourquoi, au niveau de la Commission de l'UEMOA, nous avons mis en oeuvre un programme économique régional d'une durée de cinq ans. Ce programme doit permettre de booster nos différentes économies pour que nos pays puissent en profiter davantage.
Propos recueillis par Sory Ibrahim Guindo
Futur Premier Ministre: L’embarras du bon choix
Soumaïla, Modibo et Ahmed - Qui sera ce futur Premier ministre pour poursuivre sa vision ? ATT , de toute évidence, attend la fin des législatives pour choisir ce mec balèze, compétent, intègre et patriote jusqu’au bout des ongles qu’il lui faut pour remplacer le colosse de Bentia, Ousmane Issoufi Maïga, le presque intérimaire depuis le 9 juin 2007. Faut-il reconduire le même comme, l’ont fait naguère le président Alpha et son ami Blaise du Burkina ? Ces deux grands hommes d’Etat ont longtemps cheminé avec le même chef du gouvernement : IBK pour le premier, Ernest Paramango Yonli pour le second.
C’est vraisemblablement un nouveau PM qui devrait sortir des manches de la vareuse du général. Plusieurs noms sont sur les lèvres depuis le soir du 12 mai, lorsque les sages du Dibida ont proclamé les résultats définitifs de la présidentielle d’avril. Soumaïla Cissé, Président d’honneur de l’Urd et président de la Commission de l’Uemoa, le Contrôleur général de Police, Modibo Sidibé, tout puissant et inamovible Secrétaire général de la présidence de la République et, depuis bientôt deux semaines, Ahmed Sow, ancien directeur du Centre de développement de l’entreprise. Aux dernières nouvelles, la perspective en ce qui concerne Soumaïla Cissé, ne tiendrait qu’à un fil. Car, confidence pour confidence, ATT aurait renoncé à le nommer Premier ministre. Non pas qu’il doute de ses qualités d’homme d’Etat, mais par crainte de la perte du poste qu’il occupe à Ouagadougou au compte de notre pays, si jamais il le nommait.
Loin de laisser les Maliens indifférents, ces trois personnalités ne suscitent pas non plus chez eux un engouement particulier, non pas qu’ils ont quelque chose à leur reprocher à l’un ou l’autre, mais parce qu’ils doutent de leur capacité à gérer des hommes et des femmes qui les voient loin de leur quotidien.
Un Premier ministre après tout, c’est quelqu’un qui, en dehors de son CV et de son carnet d’adresses, sent son peuple et conduit alors avec sérieux et conviction les visions de son chef, c’est-à-dire le président de la République. C’est un peu grâce à ces atouts que Ousmane Issoufi Maïga, ministre de l’Equipement à l’époque, n’a eu aucune peine à se faire accepter par ses compatriotes. Héritant du fauteuil laissé vacant par le ministre Koné que le président Konaré venait de mettre aux arrêts, pour ce que chaque Malien sait depuis, Pinochet a su, par son sérieux et sa connaissance du terrain et des hommes, faire avancer les choses à la cadence souhaitée et à la grande satisfaction de tous. Alpha n’avait pas regretté son choix.
Ahmed Mohamed Ag Hamani avait, lui, l’avantage d’avoir longtemps séjourné dans les gouvernements du parti unique de l’époque et jouait à ce titre une belle partition dans la symphonie d’équilibre nord sud du général Moussa Traoré. Quid de Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé et Ahmed Sow ? Ont-ils réellement l’étoffe de ce chef de gouvernement ? Si le troisième homme, Ahmed Sow, est perçu comme un superbe inconnu au bataillon, une éventualité peu rassurante, les deux autres sont étiquetés pour être très distants. C’est vrai, le président de la Commission de l’Uemoa n’a juste eu le temps de se frotter à la réalité du terrain qu’à la faveur de la présidentielle de 2002. Pour autant, ça n’a jamais réussi à faire de lui un homme du peuple. On le dit moins porté sur les foules et peu disposé à écouter les jérémiades des populations. Un technicien qui croit plus à la vertu de l’outil informatique, comme le dépeignent ses détracteurs. Bon flic, Modibo Sidibé est surtout un homme de l’ombre et ce n’est pas par pur hasard qu’il jouit de la confiance de ses chefs : Alpha, puis ATT. Si sa discrétion a fait de lui un efficace ministre des Affaires étrangères, ferait-elle de lui un bon PM ? Difficile de présumer que le président ATT trouvera en lui l’homme de la situation.
En frustrant Soumaïla - s’il est vrai qu’il lui avait promis la primature - il prendrait le risque de se mettre les amis de celui-ci sur le dos. Il connaîtrait pire s’il accordait ses faveurs à un cadre venant d’ailleurs. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de la primature ou de la présidence de l’Assemblée, le poids politique de celui à qui il devra accorder sa confiance ne devrait plus être négligé. Le Challenger du 19 juillet 2007
Soutien sans équivoque de l'URD à ATT
Le Républicain du 04/12/06
La position de l'URD (l'Union pour la République et la Démocratie) pour l'élection présidentielle d'avril 2007 ne fait plus de doute. A l'issue de débats francs, la troisième conférence nationale du parti qui s'est achevée hier au Centre International de conférence de Bamako a décidé de soutenir une éventuelle candidature du Président Amadou Toumani Touré. Au cours des mêmes assises, il a été décidé qu'en ce qui concerne les élections législatives, l'URD s'engagera dans ... toutes les circonscriptions du pays, soit seule soit en alliance avec d'autres formations politiques, alliances fondées sur les réalités locales.
Ces décisions qui viennent d'être prises par l'ensemble des délégués de l'URD et à l'unanimité confortent la position du bureau exécutif national dirigé par le professeur Younoussi Touré.
Conscient de la sensibilité et de la complicité du sujet, ce dernier avait promis que le débat afférent aux choix du parti par rapport à l'élection présidentielle à venir sera large, démocratique et convivial et que l'orientation du parti ne sera dégagée qu'à l'issue de ce débat. Les concertations régionales qui ont été menées pour recueillir le sentiment de la base relatif aux propositions d'orientation du bureau exécutif national ont été sans équivoque.
En effet, au lieu de décider seul de ce choix, le BEN s'est voulu légaliste en laissant le choix aux délégués de la conférence nationale eux-mêmes de se prononcer clairement et de dire dans quelles conditions ils comptent soutenir une éventuelle candidature du Président Amadou Toumani Touré.
Non au RPM. Ce choix qui vient d'être opéré soulève cependant une autre question : celle de l'état des rapports avec le Rassemblement pour le Mali qui compte aussi lancer son président dans la course présidentielle. Cette question est d'autant plus importante que dans un passé récent, le compagnonnage entre l'URD et ce parti avait suscité beaucoup d'interrogations dans le paysage politique malien. Mais aujourd'hui, on peut affirmer sans risque de se tromper que la page est désormais tournée. En effet, lors d'un point de presse sur ces trois assises : le congrès constitutif du Mouvement des femmes, le congrès constitutif du Mouvement des jeunes et la 3 ème conférence nationale, le secrétaire chargé de la communication du bureau exécutif national (BEN), Modibo Camara n'a pas été tendre avec le RPM : "nous avons plusieurs amères expériences avec ce parti". Il a ainsi évoqué ce qui s'est passé au second tour de la présidentielle en 2002 où "contre toute logique" le bureau politique national du RPM a décidé de soutenir la candidature de ATT au deuxième tour contre Soumaïla Cissé.
Ensuite en 2004, lors des législatures, les deux instances dirigeantes du RPM et de l'URD, révéla t-il, avaient dégagé une plate-forme pour travailler ensemble. Dans la dite plate-forme, il était, entre autres, mentionné qu'aucun des deux partis ne devait attaquer les listes de l'autre en cas de contentieux électoral. Mais, à Sikasso, l'URD a constaté avec amertume que sept de ses listes ont été annulées suite à des plaintes déposées par le RPM. Même constat ailleurs, ajouta Modibo Camara.
Au sein de l'URD, selon M. Camara, "nous avons respecté tous nos engagements mais nous sommes revenus déçus des ces élections. Il y a eu aussi des élections législatives partielles de Sikasso où le candidat RPM, "Poulo" a été élu grâce aux voix de l'URD. Mais, contre toute attente et sans nous consulter, le secrétaire général du RPM, Bocar Teréta a fait publier une prétendue alliance entre le RPM et l'URD. On n'est pas une appendice du RPM". Parlant des élections partielles en commune V du District de Bamako où l'URD et le RPM ont faite alliance, Modibo Camara estime que son parti "n'a pas été satisfait de la collaboration". Après tous ces rappels, le secrétaire chargé de la communication du BEN de l'URD finira par conclure : "le RPM n'est pas le bon candidat que nous devons soutenir". Avant d'ajouter : "nous avons en toute connaissance de cause décidé de soutenir le Président ATT au cas où il serait candidat pour un deuxième mandat". Birama Fall
Présidentielle 2007 : L’URD souscrit à la plate-forme pro-ATT
L'Indépendant - 04/12/2006
Soutenir éventuellement la candidature d'ATT en 2007 ; présenter seule ou en alliance des candidats dans les 55 circonscriptions du pays, lors des prochaines législatives ; souscrire à la plate-forme de l'Alliance pour le Démocratie et le Progrès. Telles sont les principales résolutions de la troisième Conférence nationale de l'URD, tenue le dimanche 3 décembre, au Centre International de Conférences de Bamako.
C'est donc sans aucune surprise que le parti de Soumaila Cissé a renoncé à aligner un candidat dans le starting -bloc de la présidentielle de 2007. Cependant, l'URD entend conquérir des députés à travers des alliances fondées sur la réalité du terrain ou en solitaire. De même, elle va donc signer, dans les jours qui suivent, la plate- forme pro ATT qu'elle a demandé de geler, en attendant la tenue de ce forum, précédé par les conférences régionales.
C'est à l'unanimité que les délégués et responsables du parti ont choisi cette voie. Ceux qui étaient réfractaires à cette décision ont vite fait de changer de position face à l'immixtion de Soumaila Cissé, le "ciment de l'unité de l'URD" pour reprendre l'expression du président Younoussi Tour, dans le débat.
"Ce serait un grand plaisir, pour chacun d'entre nous, que l'URD participe, avec succès, aux prochaines élections présidentielles. On ne peut, néanmoins, accélérer l'histoire selon ses intimes désirs. C'est pourquoi, pour ma part, j'ai souscrit, dès le départ, à la plate-forme de l'Alliance pour la Démocratie et le Progrès " a déclaré le principal fondateur du parti de la poignée de mains, Soumaila Cissé, dans une communication, adressée aux participants.
Auparavant, le président Younoussi Touré avait laissé entendre que l'option choisie par l'URD est celle qui consiste à "nous éloigner des politiques élitistes"
Vingt quatre heures avant la Conférence nationale, les mouvements des femmes et des jeunes URD avaient tenu leur congrès constitutif. La tension était vive au sein de ces deux forces mobilisatrices du parti. De part et d'autre, il y avait plusieurs candidats. Le consensus prôné était introuvable. Il a fallu que Soumaila Cissé et Younoussi Touré montent au créneau pour convoquer les différents protagonistes en prêchant l'unité, la cohésion et l'humilité.
C'est dans ce contexte très tendu que le duo Soumaila Cissé et Younoussi Touré ont eux - mêmes composé un bureau pour les femmes, dirigé par Mme Coulibaly Salimatou Cissé et un autre pour les jeunes, présidé par Ahmed Sékou Touré, conseiller technique au ministère en charge de la jeunesse ( nous y reviendrons dans notre prochaine parution ).
Chahana Takiou
Soumi renvoie l’ascenseur à son bienfaiteur ATT
L'Indépendant du 06/12/2006
Personne ne croyait, dès le départ, à un rapprochement entre le RPM et l’URD. Le dialogue entamé pour unir les deux partis n’était, en fait, que pure illusion, voire un marché de dupes. Tout simplement parce que c’était trop beau pour être vrai. Finalement, au lieu d’une union de bonne consistance, ce ne fut qu’un simple vaudeville. Après que partisans et adversaires se furent crêpé le chignon sur la place publique, chacun des protagonistes est retourné à la case départ. C’est le RPM qui aura beaucoup perdu dans cette tentative de retrouvailles avortée.
Non seulement, il a renoncé à honorer la mémoire de l’auguste Kadari Bamba en soutenant le candidat de l’URD en commune V lors de la législative partielle mais en plus son propre candidat à Mopti a été laminé lors du même scrutin par une alliance diabolique entre l’URD et le camp du général.
Ainsi, dès le départ, les dés étaient pipés et les tisserands se sont fait naïvement avoir par des gens qui doivent tout à ATT.
A commencer par le ministre de l’élevage et de la pêche, Oumar Ibrahim Touré, ce chantre du régime qui passe tout son temps à battre campagne pour conserver les délices du pouvoir. Il est incontestablement l’un des principaux artisans de l’échec du rapprochement entre son parti et le RPM. On peut même parier que ce ponte est prêt à quitter le navire s’il ne prenait pas la direction de Koulouba.
Le parrain Soumaïla Cissé ne demandait pas tant qu’à avoir des serviteurs aussi zélés que dévoués comme les cerbères de l’enfer.
En réalité, de Ouaga où il réside et malgré les réserves de sa charge, c’est lui qui tire les ficelles dans l’ombre. Tel un gourou sorti tout droit des grottes de l’Himalaya, il a tout régenté, tout mijoté pour imposer à la base le diktat des chefs. Après tout, c’est ATT qui l’a fait roi à l’UEMOA, il est prêt à rempiler au pays de l’argent roi, pourquoi ne pas renvoyer l’ascenseur ?
C’est ce qui s’est passé, dimanche 3 décembre, au centre international de conférences de Bamako au cours d’une sinistre comédie jouée à la manière Adema. Où le maître de cérémonie, «Soumi champion» est apparu, majestueux, dans ses grands habits impériaux, à la manière de Bokassa 1er de Centrafrique, l’air plutôt goguenard pour faire une déclaration aussi démagogique : «ce serait un grand plaisir, pour chacun de nous, que l’URD participe, avec succès, aux prochaines élections présidentielles. On ne peut, néanmoins, accélérer l’histoire selon ses intimes désirs. C’est pourquoi, pour ma part, j’ai souscrit, dès le départ, à la plate-forme de l’alliance pour la démocratie et le progrès».
Le président a parlé, à présent chacun doit tenir sa langue. Et pour faire bonne mesure, on déclare que c’est à l’unanimité que les délégués et responsables du parti ont choisi cette voie. Où est la démocratie au sein du parti ? Ce sont des méthodes aussi staliniennes que dénoncent les initiateurs du Manifeste pour la démocratie.
L’URD et l’Adema avaient-elles besoin de monter un tel spectacle pour se donner un semblant de légitimité démocratique ?
Le Parena, paraît-il, est en train de leur emboîter le pas pendant que les fissures se multiplient dans le mur de la plate-forme. Preuve que tout n’est pas rose dans ce tableau qu’on veut idyllique : l’élection du bureau des jeunes et des femmes a été un champ de bataille féroce où, encore une fois, Soumaïla Cissé et Younoussi Touré ont imposé leur volonté à la majorité.
Ainsi, comme il l’a dit lui-même, l’ancien chef du clan de la CMDT, qui a trempé lors du congrès extraordinaire de l’Adema en 2000 au plus fort de la magouille anti-IBK, ne veut pas participer à la marche de l’histoire.
Il laisse, lui aussi, le champ libre à ATT en attendant l’horizon 2012. Mais à cette date aussi, l’Adema attend du général le retour de l’ascenseur. Soumi aura t-il la patience d’attendre jusqu’en l’an 3000, c’est-à-dire les calendes grecques ? A moins que, entre temps, un troisième larron, ne vienne faucher l’herbe sous le pied de ces politiciens qui rêvent toujours de prendre la lune avec leurs dents.
Leçon du jour : si on n’accélère pas la marche de l’histoire, l’histoire s’accélère sans vous.
Mamadou Lamine DOUMBIA