CONGRES URD Le 2è congrèsde l’URD : Le «Prophète Ismaël» Cissé attise le feu en imposant sa paix sur maliweb.net ::
Aurore - 28/04/2008
Au cours d’assises cruciales où la cohésion et le leadership étaient les principaux enjeux, l’ingérence du président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, a été déterminante dès l’ouverture des travaux. Elle a abouti à la réélection du président sortant, mais en engluant l’Union pour la République et la Démocratie dans une nouvelle série de vendetta entre partisans du ministre Oumar Ibrahim Touré et de Younoussi Touré. Par-delà les vœux et engagements de façade en faveur de l’unité.
Le 2ème Congrès ordinaire de l’URD a finalement vécu. L’événement a pris fin, hier dimanche, au Centre International de Conférence de Bamako, après deux jours de remue-ménage qui ont occasionné la présence de plus d’un milliers de délégués en provenance des quatre coins du Mali et de l’extérieur. La mobilisation était singulièrement impressionnante, samedi matin, à la cérémonie d’ouverture des assises. Si grande que le surplus de la marée humaine a dû se contenter d’écran géant dans les salles secondaires du CICB.
Une affluence moindre a marqué la clôture des travaux, qui a consacré la réélection de Younoussi Touré à son poste de président du parti. C’est le même statu quo dans l’affectation de la plupart des plus hautes responsabilités car le ministre Oumar
Ibrahim Touré reste 2ème vice-président tout comme camarade et collègue du gouvernement, M Abdoul Wahab Berté, 1er vice-président du parti. Idem pour les présidents d’honneur avec, à leur le Doyen Oumar Samba Diallo. Mais c’est plutôt le véritable ménage pour nombre de fonctions subalternes mais stratégiques au sein d’un bureau porté à près de soixante-dix membres, ouverture aux adhésions nouvelles exige.
Tel en ont décidé les jeux et enjeux d’une partie dont les dés étaient manifestement pipés, de façon à écarter toutes ardeur ou velléités ambitieuses contraires.
Aussi une déterminante partition est-elle revenue à celui qui dirige l’URD d’une main de fer, depuis sa résidence Ouagalaise. Le président de la Commission de l’UEMOA, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est intervenu dès l’entrée des assises, en déclarant sans ambages son parti et ses préférence en faveur de Younoussi Touré. « Je voudrais féliciter et encourager le Président YounoussiTouré, le capitaine de cette équipe qui gagne depuis 5 ans. Qu’il en soit infiniment remercié. Je lui renouvelle ma confiance » .
C’est par ce ton semblable à celui du chef d’entreprise satisfait du résultat de l’employé que Soumaïla Cissé a orienté le choix des militants de sa formation politique où les frontières entre droits partisan et patrimonial ne paraissent visiblement pas assez étanche. L’autorité morale de l’URD justifie par ailleurs son ingérence par la nécessité de préserver ce fait son attractivité sur l’échiquier politique national : l’unité et la cohésion en son sein. Et, en appelant de tous ses vœux à la sauvegarde de ces deux denrées rares sur la scène politique malienne, le candidat à la présidentielle de 2002 - qui regrette tacitement d’avoir été à l’origine d’une division dramatique à l’Adéma-PASJ – a dû se mettre dans la peau d’un véritable messie de l’unité.
Avec notamment des expression dont la solennité, la rythmique et le style n’ont rien à envier aux révélations faites à Moïse sur le Mont Sinaï. Dans un « diplôme d’honneur de l’unité » décerné à tous les participants aux assises, le « Prophète Ismaël » s’est en effet illustré par des recommandations religieuses du genre : « Dans le feu, Dans la tempête, Dans l’Épreuve ou la joie, Jusqu’à la victoire finale de l’URD, Je cheminerai dans l’unité quoi qu’il arrive. Pour le Mali et pour l’Afrique.
Pour le combat engagé pour l’URD, nous voilà liés pour toujours, Car, unis, nous vaincrons ». Ce sont, en substance, les propos par lesquels le président de la Commission de l’UEMOA a voulu toucher la corde sensible de son peuple et l’orienter dans le sens d’une infaillible cohésion, un appel qui, par moment, a sonné comme une mise en garde : « Je voudrais que qu’il soit certain pour tous que nul prophète solitaire n’est attendu », a-t-il, par la même occasion prévenu, avant de descendre personnellement dans l’arène pour influencer le 2ème Congrès.
En définitive, tout a été respecté au 2ème congrès du Parti de l’Entente sauf les règles de la démocratie, et pour cause. Il se susurre que Soumaïla Cissé ne s’est pas limité à une orientation verbale publique des militants de son parti ; il lui est même arrivé de siéger dans la commission d’investiture pour clarifier ou arbitrer des choix arrêtés en réalité depuis la veille. Conséquence : la formation du bureau a subi des choix manifestement plus motivés par une prédisposition à la dévotion que par la compétence ou la légitimité.
Comment comprendre autrement que la totalité du secrétariat général soit balayée au profit de militants plus proches de l’autorité morale du parti. Salikou Sanogo et l’actuel chef de cabinet du Premier Ministre, Alou Sow, en ont particulièrement fait les frais. Le second quitte totalement la direction de l’Urd, tandis que le premier est relégué à la sixième vice-présidence au profit Lassana Koné, l’époux à la belle de Soumaïla Cissé.
Seulement voilà : si cette façon arbitraire de trancher le différend URD a momentanément contraint une tendance à la résignation, elle n’a visiblement pas permis de résoudre définitivement la crise, dont le nombre des protagonistes inclut désormais une autorité morale jusqu’alors créditée d’une certaine neutralité. Soumaïla Cissé et son parti ont pourtant si besoin d’une totalité de leurs forces pour atteindre les futurs objectifs électoraux de 2009 que le nouveau président fraîchement élu (ou désigné) a lui-même décrit comme une confirmation des performances du parti après les révélations de 2004 et 2007.
Abdrahamane Keïta
mardi 29 avril 2008
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