Congrès de l'URD : LES RANGS SONT RESTÉS SERRÉS surr L'ESSOR : Quotidien National d'Information du Mali
l'Essor n°16186 du - 2008-04-29 L'appel à l'unité et à la cohésion a été entendu. Le parti se positionne pour les échéances électorales à venir
On l'avait annoncé comme le congrès de tous les dangers. Finalement, tout s'est bien passé. Du moins d'après tous les indices qui ont pu être relevés. L'Union pour la République et la démocratie a en effet tenu dans la sérénité samedi et dimanche derniers, son deuxième congrès ordinaire.Ces assises étaient d'autant plus attendues par les observateurs de la scène politique que depuis février dernier, une certaine fébrilité régnait au sein du parti. Les rivalités au sommet avaient éclaté au grand jour quand le deuxième vice-président de la formation, Oumar Ibrahim Touré, avait annoncé de manière fracassante sa candidature à la présidence de l'Union. Il est vrai que le parti avait pu presque aussitôt limiter les dégâts en arrivant à convaincre son dirigeant de retirer l'annonce de sa candidature dans les termes qu'il avait utilisés. Le deuxième vice-président s'était ensuite rendu à Ouagadougou pour avoir une franche discussion avec Soumaïla Cissé. Mais en dépit des efforts déployés pour en limiter les retombées, l'épisode avait sans aucun doute laissé des traces. Pour preuve, à la veille de l'ouverture du congrès encore, des rumeurs faisaient état de la candidature du deuxième vice-président à la tête du parti. Les mêmes rumeurs évoquaient la probabilité d'une bataille pour la direction du parti entre le président Younoussi Touré et les deux premiers vice-présidents, Abdoul Wahab Berthé et Oumar Ibrahim Touré.C'est dans un tel contexte non dénué de tension que le deuxième congrès ordinaire de l'URD s'était ouvert samedi dernier au Centre international des conférences de Bamako. Les délégués des 55 sections, des 700 sous-sections, les membres du Bureau exécutif national participaient à ces assises qui s'étaient ouvertes en présence de nombreux invités dont des représentants d'autres partis.Trois principaux points étaient à l'ordre du jour de ce congrès : le bilan du parti au cours de ses quatre années d'existence, le renouvellement du bureau exécutif national et les mesures à prendre dans la perspective des batailles futures. L'Union pour la République et la démocratie jouait gros lors de ces assises. En effet, elle, qui est réputée pour sa capacité à absorber les petites formations et les dissidents d'autres partis, courait à son tour le risque d'une déchirure. C'est sans doute pour conjurer une éventuelle crise que tous les intervenants à la cérémonie d'ouverture avaient insisté sur la nécessité de préserver l'unité et la cohésion du parti.Ainsi, Younoussi Touré avait fait le constat d'une classe politique éclatée, pas loin du discrédit. La démarche de regroupement des forces politiques enclenchée par l'URD était dans ce contexte perçue comme innovante. Il faut donc poursuivre sur cette voie et continuer à fédérer les partis, à maintenir l'esprit d'équipe, a-t-il insisté.
Un capitaine qui gagne : Faisant le bilan du parti, il dira qu'en cinq ans, l'URD a pu se hisser à la deuxième place des forces politiques maliennes avec 1136 conseillers communaux, 104 maires, 29 députés et 18 conseillers nationaux. Ces acquis sont le résultat de la cohésion qui a prévalu jusque là, poursuivra Younoussi Touré, en relevant que l'Union est le seul parti pouvant se targuer d'être la somme de plusieurs partis qui ont décidé de se mettre volontairement ensemble. Il est donc de la responsabilité des dirigeants de la formation de poursuivre sur cette belle lancée et de voler vers d'autres victoires. "Le parti de la Poignée de mains", a dit son président, se donne un seul mot d'ordre : gagner les élections communales de 2009 et les élections générales de 2012.C'est le même appel à l'unité qui a marqué l'intervention de Soumaïla Cissé, président de la Commission de l'UEMOA et inspirateur du parti. "La division est un drame. Un drame pour les militants et pour l'avenir. L'URD se doit de préserver son label, qui est l'unité", plaidera-t-il, indiquant que sa formation doit rester le parti de la libre expression et du débat, et non celui de la polémique vaine. La discorde est un mal qui ronge les formations politiques, insistera l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002. Il a ensuite appelé les militants à démontrer que le parti est capable de se dépasser."Unité", "rassemblement", "sursaut collectif", voilà des termes qui sont revenues régulièrement dans l'intervention de Soumaïla Cissé qui a invité les congressistes à prendre le "diplôme d'honneur pour l'unité", avant d'assurer qu'il y a de la place pour tout le monde à l'URD. Il a invité le parti à se mettre en ordre de bataille pour 2009 et 2012. L'un des moments forts de l'intervention de Soumaïla Cissé a été l'hommage qu'il rendu à l'action de Younoussi Touré à la tête du parti. "Un capitaine qui gagne depuis cinq ans. Je lui renouvelle mon entière confiance", a-t-il martelé. Une façon de porter une appréciation sans équivoque sur la gestion actuelle du parti. Soumaïla Cissé a conclu en disant que l'URD est préoccupée par les grandes questions d'actualité comme la cherté de la vie, la crise de l'école, la situation au nord-est de Kidal. Le parti soutient le gouvernement dans ces épreuves.Après cette cérémonie d'ouverture, les travaux proprement dits pouvaient commencer. Les couloirs continuaient de bruire de rumeurs. Mais celles-ci ne comportaient plus aucun caractère alarmant. Les discours de la cérémonie d'ouverture, et plus particulièrement celui de Soumaïla Cissé, avaient déminé le terrain et installé la certitude que les choses se feraient dans le calme. Ce que confirma la cérémonie de clôture. Le nouveau Bureau exécutif national (dont le nombre de membres est passé de 51 à 67) proposé par la commission d'investiture a été entériné par la plénière. Il n'y a pas eu de grands changements au plus haut niveau. Younoussi Touré reste président du parti. Le 1er vice-président Abdoul Wahab Berthé et le 2è vice-président Oumar Ibrahim Touré conservent leur poste. Le secrétaire général sortant, Salikou Sanogo, est promu 8è vice-président et se trouve remplacé au secrétariat général par Lassana Koné.Par ailleurs, fidèle à sa stratégie de rassemblement et d'intégration, l'URD a fait de la place aux personnalités qui ont rejoint le parti, dont Me Demba Traoré (ex-CNID), Ibrahim Hamaciré N'Douré et Souleymane Djibril N'Diaye (anciens du BDIA), Pascal Baba Coulibaly (en provenance de l'ADEMA). On note toutefois le départ du bureau de Boubacar Karamoko Coulibaly, aujourd'hui ambassadeur de notre pays à Abuja.Dans ses résolutions, le congrès a invité la direction nationale à poursuivre l'implantation du parti, à continuer à réserver un bon accueil aux nouveaux adhérents, et à se placer dans la perspective des échéances électorales de 2009 et 2012.
A. LAM
mardi 29 avril 2008
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