lundi 12 mars 2012

Discours de SOUMAÏLA CISSE à la jeunesse UIRD

- Discours de SOUMAÏLA CISSE à la jeunesse de l'Urd
Discours de SOUMAÏLA CISSE à la jeunesse
Chers ainés,
Chers amis,
Chers enfants
Au moment où nous tenons cette rencontre, notre pays connait des troubles dans son septentrion.
Ces troubles créent des incertitudes sur notre devenir, sur le devenir de notre république et de notre démocratie.
Des jeunes, comme vous, se sont battus et se battent  encore pour défendre la patrie avec ardeur et dévouement.
Nombre d'entre eux y ont laissé la vie.

Je voudrais saluer ici leur courage, leur sens de l'honneur et de la dignité.
Leur sacrifice doit servir de source d'inspiration pour les jeunes de l'URD.
C'est pourquoi,  je prends l'engagement devant vous tous, ici rassemblés, de préserver jusqu'à mon dernier souffle l'intégrité territoriale du Mali, notre pays, notre fierté.
En la mémoire de tous ces jeunes morts pour la patrie, je vous demande d'observer une minute de silence...... Merci.
Je voudrais, aussi, rendre grâce à Dieu qui nous a permis de
vivre ce jour et lui demander d'accepter  dans sa miséricorde nos prières ardentes d'un retour à la paix dans notre pays.
Puisse DIEU exaucer nos vœux d'un retour à la concorde entre tous les enfants du Mali.
A vous tous, jeunes ici présents, membres de l'URD, des associations de la société civile et des clubs de soutien, je voudrais exprimer ma fierté, ma très grande fierté, pour votre initiative et surtout pour l'honneur que vous me faites en me renouvelant ainsi votre confiance et votre engagement.

Je considère votre acte comme un privilège et j'en mesure toute la portée.
Ne dit on pas que la main qui donne est au dessus de celle qui reçoit?
Je vous suis dès à présent redevable!
C'est la toute première fois dans l'histoire que des jeunes en période électorale dans notre pays se mobilisent, cotisent pour payer la caution de leur candidat.
C'est un signe de responsabilité et de maturité. Je tiens à vous en féliciter.
Votre foi en l'avenir vous appelle désormais à servir avec loyauté et abnégation le Mali et l'Afrique.
"Servir c'est offrir son temps
"Servir c'est donner de l'espoir
"Servir c'est honorer sa parole
"Servir c'est ne rien attendre en retour "
Vous devez, pour réussir, continuer à cultiver les vertus suivantes:
La discipline, l'assiduité, la ponctualité, l'humilité, la loyauté, le travail, le travail bien fait.
"Qu'aucun jeune n'ait de crainte pour son avenir, quelque soit la voie qu'il s'est choisie!
S'il travaille consciencieusement pendant chaque heure de la journée, il n'a pas à se soucier du résultat.
Il peut être sûr de figurer un jour parmi les individus les plus compétents de sa génération dans le domaine de son choix.
Comme le dit Einstein "pour être le meilleur il faut s'entourer des meilleurs".

Je me sens  donc rassurer et suis convaincu de notre succès parce que vous êtes les meilleurs.
Je voudrais que, tous ensembles, nous acclamions à présent le dynamisme  du bureau national du mouvement des Jeunes de l'URD et le leadership de son président le Dr Mamadou DIALLO ...... Merci

Chers amis,
 Les questions de la jeunesse de notre pays doivent être au centre des préoccupations des responsables politiques maliens.
 La vérité est que nous devons établir un contrat social avec la jeunesse,  inscrire ses aspirations au centre de nos décisions et de notre réflexion, lui redonner confiance dans sa culture et dans sa terre.
Notre jeunesse représente le futur de notre société, les hommes et les femmes qui seront responsables demain du destin de notre pays, le Mali, notre fierté à tous.
C'est pourquoi, nous devons, avec une urgence d'agir, nous saisir des questions qui taraudent les jeunes, de ce qui les préoccupe.
Sinon, nous allons tout droit vers un suicide collectif.
Nous devons être suffisamment courageux pour combattre le fatalisme ambiant, innover pour créer les conditions d'un plein emploi, relancer l'école, relancer l'investissement et financer les milliers de jeunes du Mali, porteurs de projets.

L'emploi est devenu la préoccupation primordiale des jeunes.
Ces derniers ne demandent pas notre compassion, mais simplement, que nous les intégrions dans nos politiques de dynamisation des marchés du travail.
Trop de gens ont à l'esprit l'image de jeunes cherchant coute que coute à être embauché au sein de nos fonctions publiques.
Mais cela ne correspond pas à la réalité.

Au contraire. La jeunesse que je connais fourmille d'idées pour créer ses propres initiatives dans le secteur privé, quelque soit le secteur d'activité : les services à la personne, le commerce, le transport des personnes et des marchandises, les travaux manuels du bâtiment, l'informatique et les nouvelles technologies, les services aux entreprises, etc.
Des idées, les jeunes en ont  plein la tête. Mais qui les écoute vraiment ? combien sont écoutés ?
Pourtant, à les écouter, on sait que les solutions à l'emploi des jeunes existent, à condition que la volonté politique suive.
Trop d'institutions sont méfiantes envers les jeunes, partant de l'idée que seule l'expérience compte.

La première cause du chômage des jeunes est  évidemment, leur faible niveau de qualification.
Un jeune, sorti trop tôt du système éducatif ne peut profiter des opportunités d'emplois offertes.

Jusqu'ici, notre économie concentre  l'essentiel de ses activités dans les deux secteurs que sont l'agriculture et les services.
Pour développer les opportunités d'emplois dans ces secteurs, il nous faut alors innover et nous montrer plus audacieux, plus ambitieux.
En rendant, par exemple, la scolarité obligatoire jusqu'à 15ans, on libèrerait ainsi des places dans un secteur où nos marges de manœuvre sont considérables.
Pourquoi ne pas envisager la distribution de surfaces réduites à l'office du Niger qui seraient confiées à des jeunes désireux de contribuer à cette grande aventure agricole ?
Pourquoi ne pas imaginer une opération à grande échelle dans notre pays de révolution agricole dont les jeunes seraient prioritairement les acteurs ?
Dans cette perspective, la formation et l'emploi des jeunes dans l'agriculture doivent être pensés comme un des fondements de notre prochaine révolution agraire.
 Ne trouvant pas à s'employer dans le secteur formel, nombre de jeunes occupent des emplois précaires, pénibles, mal rémunérés, dans le secteur informel.
Mais, même ce secteur, grand pourvoyeur d'emplois, se trouve aujourd'hui saturé.
Cette situation concerne aussi bien les diplômés que les non diplômés.

Que pouvons-nous faire ?
De nombreux appels d'offre publics, au cours des années à venir, concerneront les secteurs de l'eau et de l'énergie.
Je serais d'avis que notre gouvernement inclut dans les conditions de soumission une clause relative à l'emploi des jeunes.
Les projets ayant un contenu en emploi des jeunes (entre 20 ans et 30 ans) représentant au moins un tiers des emplois prévus devraient être considérés en priorité.
Le même type d'initiatives pourrait être pris de manière plus globale pour toutes les activités de travaux publics que nous lancerons.
D'autres initiatives ciblant les jeunes peuvent être évoquées. Le plus souvent, en l'absence de garantie, peu de jeunes désireux de se lancer dans une activité personnelle obtiennent un financement de nos systèmes financiers.

Nous pensons à la mise en place d'un fonds  pour le financement ou la bonification de prêts pour des projets présentés par des jeunes dans des activités jugées prioritaires pour le développement des économies locales : services, petits commerces, menuiserie, maçonnerie, métallurgie, ateliers de confections textiles, réparation de machines.
Ce type d'initiative, aurait l'avantage de faire reposer le développement urbain sur des micro- et petites entreprises viables.
Ce qui m'a fait penser que la question de l'emploi des jeunes dans nos zones urbaines doit être abordée sous l'angle du développement local.
En fait, que nous demandent les jeunes ?

Du lien social, un style et un niveau de vie décents, de la confiance en eux-mêmes et dans les autres, mais surtout la fierté que l'on éprouve en ayant le sentiment d'être utile à sa société.
Le développement local permet un maillage au plus près des besoins des habitants.
Nos villes restent à construire. Si nous les laissons dans leur état actuel, elles deviendront rapidement invivables.
C'est pourquoi la réhabilitation et l'entretien des infrastructures publiques (rues, bâtiments), l'assainissement (ramassages des déchets ménagers par de petites entreprises, colmatage par ensablement des poches d'eau stagnantes) seront des gisements d'emploi dans l'avenir.

Toutefois, cette politique doit être sous tendue par un nouvel élan de la formation professionnelle notamment sur les métiers du bâtiment de l'automobile et de l'assainissement.
Nos jeunes veulent aussi être de leur temps. Et comme le reste du monde, ils vivent à l'heure de l'Internet.
Pour eux, pour vous, je lancerai un plan présidentiel d'équipements en ordinateurs des lycées, centres de formation professionnelles et universités. Avec moi, le Mali connaîtra sa grande révolution numérique.
En rapport avec les Fondations internationales comme les fondations GATES, CLINTON, NOKIA et des partenaires financiers, que je connais bien, nous allons mener ensemble le programme : " un lycée, un centre de calcul ", " un élève, un ordinateur ".

Les technologies de l'information et de la communication seront exploitées dans toutes leurs applications et les jeunes seront financés à développer leurs propres entreprises.
Quand je vois le retard que nous accusons dans le développement des NTIC, je me pose la question suivante : nos projets politiques tiennent-ils suffisamment compte des opinions de notre jeunesse ?
Ceci pose toute la question de la représentation des jeunes dans nos instances de décisions.

Aussi, avec l'accord de l'ensemble des partis politiques, on pourrait imaginer que 20 pour cent des sièges de nos parlements (ou des élus) reviennent à des personnes ayant moins de 40 ans.
En quelque sorte, ce serait un moyen de promouvoir notre jeunesse au sein des représentations nationales, de lui donner la place qui lui revient au sein de sociétés qui se veulent libres.
L'ensemble de ces mesures s'ajoute à notre engagement de créer 500.000 emplois en 5 ans.

Soient : 75 000 emplois dès la première année, 75000 la deuxième année, 150000 la troisième année et 100000 pour chacune des 2 dernières années.

Chers amis
Le défi est d'autant plus exaltant que pour moi, la jeunesse est une formidable envie.
Envie de croire, envie de savoir, envie d'aimer, envie de vivre, envie de conquérir.

En fait, c'est quoi être jeune?
Pour moi, être jeune est une formidable chance, parce que l'avenir vous appartient.
Pour moi être jeune est une formidable chance, parce que le monde est vous.
Souvenons-nous. Ce sont de jeunes travailleurs acharnés et guerriers vaillants, qui ont bâti le Mali, pays au riche passé glorieux, berceau d'une des plus grandes civilisations africaines.
Ce sont, encore, les jeunes Maliens qui se sont mobilisés en mars 1991 pour exprimer, à la face du monde, leur foi en l'avènement démocratique du Mali.
Oui, les jeunes ont toujours été des moteurs de l'émergence et du progrès.

C'est-à-dire des gens d'action qui agissent sur leur destin plutôt que des spectateurs qui subissent leur destin.
C'est sur ce rappel à la responsabilité et au devoir  vis-à-vis de la société que je voudrais, enfin, vous interpeller.
Si notre rôle et de vous tendre la main et de trouver, avec vous, les voies et moyens qui permettent à chaque jeune de construire son avenir, votre devoir est de vous mettre au service de la nation, dans ce que vous avez de meilleur. Rester jeune.
Saint Exupery dira que :
Vous êtes aussi jeune que votre foi
Aussi vieux que votre doute
Aussi jeune que votre confiance en vous
Aussi jeune que votre espoir
Aussi vieux que votre abattement
La foi, la confiance en soi, l'espoir sont les biens précieux qui nous gardent jeune.
Je suis sûr que dans cette salle, nous resterons tous jeunes parce que nous resterons réceptifs, réceptifs à ce qui est bon et grand, réceptifs aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.
Merci à toutes et à tous.

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