jeudi 16 juin 2011

KIOSQUE Le président de la commission de l'UEMOA Soumaïla Cissé face à la presse hier : "Je suis peiné de voir trop de barrières sur nos routes"

maliweb.net :: Le président de la commission de l'UEMOA Soumaïla Cissé face à la presse hier : "Je suis peiné de voir trop de barrières sur nos routes" L'Indépendant, 16/06/2011
Le principe de la libre circulation des personnes et des biens n'est pas encore effectif au sein de l'Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le président de la Commission de cet espace communautaire, Soumaïla Cissé, s'apprêtant à passer le témoin à son successeur (non encore désigné) en septembre prochain, l'a reconnu hier mercredi 15 juin, lors d'une... lire la suite
conférence de presse organisée au Laïco Hôtel de l'Amitié. M. Cissé a également déploré les difficultés qui subsistent dans la mise en œuvre de l'intégration dans son volet droit d'établissement des cadres des différents pays mais aussi et surtout l'absence d'une uniformisation des frais l'inscription dans les universités pour les étudiants des 8 pays. Dans sa déclaration liminaire, le président de la Commission de l'UEMOA, Soumaïla Cissé, a situé sa visite au Mali dans le cadre du devoir de rendre compte au président de la République de la mission qui lui avait été confiée. Entouré du tout nouveau Commissaire du Mali à l'UEMOA, Seydou Cissouma et de l'ambassadeur de l'UEMOA au Mali François Hyacinthe Akoko, M. Cissé a expliqué qu'il a déjà rencontré le président de la République, le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale pour échanger avec eux sur le bilan des actions menées sous sa direction par l'organisation communautaire. Il a rappelé les efforts déployés par son équipe de concert avec la Conférence des chefs d'Etats et le Conseil des ministres pour promouvoir le développement dans les 8 pays membres. Il a surtout mis l'accent sur les difficultés liées à la mise en pratique du principe de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace. "On vous embête sur les routes, on vous prend de l'argent, trop de tracasseries, trop de barrières sur nos routes, tout cela doit être réglé", a-t-il laissé entendre. Il a aussi expliqué la lenteur que connaît la concrétisation du droit d'établissement des travailleurs et autres cadres au sein de l'UEMOA. Un architecte sénégalais, a-t-il déclaré, devrait pouvoir s'établir au Mali pour faire son travail sans difficulté. Un avocat malien doit pouvoir s'établir au Sénégal sans difficulté. Ce n'est pas encore le cas. "Ce qui est encore embêtant, ce sont les freins à l'intégration de nos enfants dans les structures universitaires de l'espace. Comment expliquer les différences entre les frais d'inscription dans les Universités pour les étudiants ressortissants de la zone ? Je suis peiné que l'étudiant paie des frais exorbitants pour s'inscrire dans une université d'un pays voisin au sien au sein du même espace. Cela doit changer", a-t-il martelé. Avant de préciser que seul le Niger, le Burkina Faso et la Guinée-Bissau sont en train de faire des progrès dans ce domaine aujourd'hui. Le président de la Commission de l'UEMOA a, en outre, expliqué les programmes d'investissements que l'organisation a financés dans plusieurs pays. Au Mali, plus de 110 milliards de F CFA ont été investis dans des secteurs comme la route, le développement agricole, l'énergie, etc. La route, a-t-il indiqué, coûte excessivement cher et nous devons veiller à les protéger. Ce qui explique les programmes de pesage, de contrôle et de sensibilisation par rapport à la surcharge. Signalons, toutefois, que les pays membres de l'UEMOA ont déjà établi les bases d'un espace communautaire mieux adaptée à la nouvelle donne de la mondialisation. Selon les premiers responsables de l'Union, il convient pour cet espace d'adopter, aujourd'hui, une vision volontariste pour l'avenir de l'UEMOA, de l'élargir encore géographiquement, de le doter d'institutions communautaires capables de parler, de négocier et d'agir au nom de l'Afrique de l'Ouest. Il est question aussi d'adopter des politiques macro-économiques et sectorielles qui ont la flexibilité et la souplesse nécessaires pour anticiper le changement et s'y adapter rapidement afin de rationnaliser l'utilisation de ses ressources humaines et naturelles. Trois axes d'actions prioritaires conduisent à une intégration réussie dans ce monde nouveau qui respecte les riches traditions et les valeurs de la culture africaine. Le premier volet porte sur l'éducation et la culture. Il s'agit d'éduquer et de former en mettant l'accent sur l'enseignement technique et professionnel, la scolarisation et la formation des filles, l'enseignement et la recherche scientifique, et l'intégration des valeurs et des cultures locales dans les cursus scolaires. Le second volet porte sur la nécessité de développer la technologie et l'innovation. Cela passera, a expliqué Soumaïla Cissé, par des politiques d'adaptation et d'innovation pour sauter des étapes, accroitre la productivité du monde rurale et la compétitivité de l'industrie, assurer une énergie fiable et propre, utiliser des TIC dans l'enseignement et dans divers prestations de services publics. Le troisième volet porte, enfin, sur le renforcement de la gouvernance publique et privée à travers le respect effectif des droits humains et de la démocratie par un environnement porteur pour des investissements privés. Il s'agit aussi de moderniser les infrastructures, mettre sur pieds des services publics performants à l'écoute et au service des populations, par une justice rapide et efficace et par une bonne répartition des compétences entre les administrations nationales et celles de l'Union, du départ des notions de masse critique et de mutualisation et par le principe de subsidiarité. Parlant de la vision de l'UEMOA pour 2020, Soumaïla Cissé a souligné que l'espace communautaire a fait de remarquables progrès notamment dans la construction d'un espace politique, économique et social. Un espace qui donne aux rêves d'intégration des pères fondateurs de l'Afrique moderne, une réalité vécue. "Riche de l'expérience de la gestion solidaire et efficiente de leur monnaie et de leur espace, les pays ont construit une confédération et confié à un exécutif commun la gestion de leur commerce extérieur, de leur système douanier et de leurs codes civil et commercial. Dans le même mouvement, ils ont créé une institution judicaire suprême coiffant les juridictions nationales" a-t-il ajouté. Pour le président de la Commission de l'UEMOA, au moyen d'une politique économique et monétaire appropriée, les pays de l'Union ont créé un espace économique de compétitivité avec un marché régional ouvert et un environnement des affaires capable d'attirer les investisseurs nationaux et internationaux. Un secteur privé responsable est devenu le moteur principal d'une industrialisation propre et créatrice d'emplois pour la jeunesse. L'économie rurale, à la fois plus productive et respectueuse de l'environnement, nourrit les populations et produit des surplus. Le progrès, au sens du développement humain, intégrant les valeurs de solidarité et la reconnaissance des diversités culturelles, est mesuré avec un souci de respect mutuel et d'équité qui intègre toutes les forces vives et tous les territoires, et un effort particulier est fait pour la jeunesse et les femmes. Les résultats de ces mesures sont largement diffusés dans le public. Signalons qu’à propos des sollicitations dont il ferait l’objet au FMI, le président de la Commission de l’UEMOA a affirmé qu’il avait eu des discussions avec Dominique Strauss Khan lors de la visite de celui-ci à Ouagadougou mais que ce sujet n’est plus d’actualité. «C’est une vielle histoire», a-t-il conclu. Fatoumata Mah Thiam KONE Quid de l'avenir politique de Soumaïla Cissé après l'UEMOA ? "Je vais me battre pour le bien-être de mes compatriotes" C'est difficilement que les journalistes ont pu arracher quelques mots au président de la Commission de l'UEMOA Soumaïla Cissé, non moins fondateur de l'URD, sur son avenir politique par rapport à 2012. Le modérateur de la rencontre a tenu à restreindre le cadre des questions des hommes des médias. Mais il était difficile de ne pas voir en Soumaïla Cissé, le leader politique qui se prépare à rentrer au bercail pour briguer la magistrature suprême de son pays l'an prochain. Aux questions de deux journalistes qui ont pu braver l'interdiction et demander au conférencier comment il comptait préparer la présidentielle à venir et comment il va pouvoir gérer les querelles au sein de la section commune V de son parti, M. Cissé s'est voulu rassurant. " Je suis un homme politique. Je fais la politique depuis 11 ou 12 ans. Faire la politique c'est se soucier du mieux-être de ses concitoyens. C'est se soucier des autres. Je me battrai pour améliorer le quotidien des Maliens. L'URD se porte bien. L'URD est un parti qui compte aujourd'hui, on ne peut le nier. Je peux simplement vous dire que je vais me battre pour ce pays ". Par rapport aux querelles intestines dans la section URD de la Commune V du district de Bamako, Soumaïla Cissé dira qu'il est au courant de tout ce qui se passe. "C'est un faux problème. Ce sont de petits débats dans lesquels les journalistes ne doivent pas verser", a minimisé le patron de l'URD. Bruno D. SEGBEDJI

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