jeudi 14 juin 2007

RECOMPOSITION POLITIQUE (Info-Matin 28/04/2003)
Les partisans de Soumaïla décident de créer l'URD
D’Assemblées en Assemblées, de réunions en réunions, les partisans de Soumaïla Cissé ne ménagent aucun effort pour en découdre avec leurs adversaires de l’Adéma. L’objectif affiché : mettre en place rapidement le futur parti. Mercredi dernier, ils étaient encore en conclave pour plancher sur l’appellation du nouveau parti. Si les contours restent à définir, il semble désormais que le nom du futur parti est connu. Il s’agit de l’URD (l’Union pour la République et la Démocratie).Des contacts tous azimuts Depuis l’Assemblée générale des responsables de la Commune V, le ton avait déjà été donné : profitant de cette tribune pour éclairer la lanterne des militants à la base sur la genèse et les conséquences de la crise qui secoue leur parti d’origine, les principaux responsables de la CV, Secrétaires généraux de sous-section et autres responsables de jeunesse, réunis en coordination, ont invité les militants à prendre leur distance d’avec l’ADEMA officiel, qui a trahi Soumaïla Cissé et violé ses propres textes et principes.Justifiant leur soutien à Soumaïla Cissé, comme le combat pour la justice et la loyauté contre la manipulation et la trahison, les responsables de la Commune V ont annoncé la création prochaine du nouveau parti où vont évoluer désormais les militants et responsables, restés fidèles aux idéaux et principes démocratiques de Adéma-Pasj. Déjà, des préalables sont annoncés : le nouveau parti à créer n’est pas le parti de Soumaïla Cissé, mais de tous les militants et sympathisants qui demeurent fidèles aux « principes démocratiques » et qui ont un « sens élevé de l’honneur et de la dignité ». Donc, le parti appartient à ceux qui vont le créer...Cette démarche politique, qui rentre dans le cadre des prises de contacts que les partisans de Soumaïla Cissé ont entrepris pour la création du futur parti, continue à travers les différentes sections. Elle s’exprime aussi par la volonté d’écoute de la base et le souci de ne pas agir en “parachute ” du sommet sur la base. Les contacts sont donc au stade très élevé au niveau des sections tant de l’intérieur qu’à Bamako. Le parti sera crée vers mi-juinCette démarche semble porter ses fruits puisque, de sources concordantes, les militants Adéma (qui sont encore au stade d’hésitation) répondent favorablement et massivement à cette nouvelle donne permettant aux partisans de Soumaïla Cissé de mettre sur les fonts baptismaux le parti qui sera pour eux l’incarnation de la justice et du bien-être social. En tous les cas, les nouvelles en provenance de l’autre camp de l’Adéma ne sont guère réjouissantes puisqu’elles font état d’une série de revers que les responsables du camp adverse ont essuyé au cours des dernières missions effectuées à l’intérieur du pays. Pour l’instant, la 1ère région, la 5è région et plusieurs localités des régions du nord sont sous le charme des partisans de Soumaïla Cissé. Toutes choses qui ne facilitent guère les chances d’un renouveau de la Ruche que certains veulent incarner en cherchant à rapprocher les différents camps. Mais, en vain…Selon des sources concordantes, le nouveau parti (l’URD), en gestation, après ce travail de terrain, sera mis sur les fonts baptismaux vers le 15 juin et compterait certainement plus de 23 députés. Un chiffre très significatif au regard de la donne politique qui risque de faire basculer la majorité parlementaire (encore fragile) dans un camp et qui nécessiterait la recomposition du paysage politique. Ag Erlaf, Président du nouveau parti ?Depuis l’annonce faite par les initiateurs de la création du nouveau parti, les supputations n’ont pas cessé. Certains prétendent que le nouveau parti sera créé sans Soumaïla Cissé, basé à Ouagadougou dans le cadre de la commission de l’UEMOA. D’autres avanceront que le nouveau parti sera dirigé par Mme Sy Kadiatou SOW. Pour certains encore, il sera dirigé par un haut responsable du parti dont le profil reste tout de même à déterminer…Des sources crédibles affirment que le candidat à la présidence du nouveau parti sera un homme en qui Soumaïla Cissé aura une totale confiance. Rappelons tout de même que Soumaïla Cissé ne peut pas se présenter du fait de l’incompatibilité des textes de l’UEMOA portant statut de Commissaire d’avec la pleine activité politique. En outre, le candidat devra être un fervent militant et avoir combattu aux côtés de Soumaïla pendant les moments les plus difficiles. Parmi les nombreux proches collaborateurs de Soumaïla CISSE, qui ont mouillé le maillot avec lui, on rapporte que Mohamed Ag Erlaf, ancien ministre, peut bien faire l’affaire.Surtout que ce choix semble ne pas posé de problème pour la simple raison que les fondateurs de l’URD ont à cœur de proposer, comme stratégie d’approche, la candidature de Soumaïla Cissé au compte de l’URD pour les présidentielles de 2007.Alliance avec ATTAu sujet des événements relatifs à la rencontre de l’Hôtel Bouna, ayant réuni Soumaïla Cissé et IBK, beaucoup avaient vu dans le rapprochement entre ces deux hommes une velléité de rassemblement pour la conquête du pouvoir en 2007. Beaucoup avaient également vu, en effet, dans cette jonction un moyen qui pourrait déboucher sur une alliance objective avec des objectifs spécifiques à court et moyen termes. Un front commun contre Alpha Oumar Konaré et l’Adéma pour lui ravir la vedette, les deux nourrissant à l’égard de l’Adéma et de Alpha Oumar Konaré, après tout ce dont ils ont été victimes à l’intérieur de ce parti, un même sentiment de parvenir à bouter l’Adéma hors du microcosme politique. Mais, c’était sans connaître les données réelles qui fondent cette rencontre de Bouna qui aurait été voulue, comme l’expression de simples retrouvailles entre un Soumaïla Cissé en partance pour Ouaga et un IBK, tout magnanime. Selon des sources concordantes et les événements politiques en cours qui l’accréditent, on parle (selon l’entourage de Soumaïla Cissé) de plus en plus d’un possible ralliement de Soumaïla Cissé à ATT. En effet, il est difficile de comprendre qu’en fait, après avoir accepté ce cadeau que l’ont dit empoissonné du poste de Commissaire de l’UEMOA, Soumaïla décide de s’allier avec le Rpm pour constituer une majorité et obliger ATT à passer la main de la gestion gouvernementale. Il devient maintenant clair qu’entre les deux hommes (ATT et Soumaïla), il y avait un deal politique au sujet de ce poste de Commissaire de l’UEMOA, pour l’obtention duquel ATT est allé au charbon lui-même en faveur de son challenger des dernières élections présidentielles. Le Président ATT, comme on le connaît, n’est pas cet homme à mouiller le maillot par simple philanthropie politique. En acceptant d’envoyer Soumaïla Cissé à Ouaga, ATT espère en tirer tout de même un profit. D’une part, éloigner du pays un homme qu’il a affronté au second tour et qui voit son aura et son charisme prendre de l’ascenseur surtout depuis la fin des élections générales avec la crise qui sévit au sein de l’Adéma. Et, d’autre part, conquérir une tendance dont certains observateurs créditent d’être majoritaire au sein de la Ruche afin d’éviter justement une jonction entre celle-ci et Espoir 2002 avec la politique de placement de cadres si ardue ces temps-ci. Dans ces conditions, il paraît peu probable que Soumaïla Cissé, qui tient à sa réputation et qui a beaucoup souffert de certaines manœuvres dans son parti d’origine, si c’est lui qui a l’initiative en tant que Chef de tendance, accepte de se démarquer de sitôt de celui qu’il considère comme «un ami». Il s’agit donc pour les partisans de Soumaïla Cissé de répondre à ce deal et d’orienter les objectifs du nouveau parti vers la consolidation des acquis d’avec le camp ATT.L’objectif sous-entendu par les proches de Soumaïla Cissé est de s’entendre sur une plate-forme d’Alliance politique avec ceux de ATT en vue de cogérer le pouvoir à travers une majorité politique et parlementaire. Une démarche qui pourrait bouleverser complètement le paysage et déboucher sur une majorité à la Chambre qui donnerait au Président ATT la force de frappe nécessaire de rempiler en 2007.C’est d’ailleurs ce qu’a compris ATT en se proposant, selon de sources dignes de foi, de nommer prochainement Mme SY Kadiatou SOW pour un poste à l’étranger...En tous les cas, la recomposition du paysage politique qui en résulterait est d’autant en perspective que les acteurs politiques sentent une certaine effervescence qui annoncera bientôt la reprise des hostilités politiques. Aussi, de sources concordantes, le camp Espoir 2002 pourrait-il connaître des convulsions profondes avec le départ de certains et l’arrivée d’autres partis de poids sur l’échiquier national. De son côté, le camp ATT pourrait se voir renforcé dans l’hypothèse évoquée ci-dessus. En tous les cas, la création de l’URD ne sera pas une création de parti de plus, mais l’exigence profonde d’une remise en cause du système politique malien…
Par Mohamed SACKO et Sambi TOURE

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