lundi 19 décembre 2011

KIOSQUE Soumaila Cissé : " Les hommes politiques maliens n'écoutent pas les jeunes "

JournalDuMali.com: Soumaila Cissé : " Les hommes politiques maliens n'écoutent pas les jeunes ": Fondant sa campagne sur la jeunesse, pourtant confrontée à toutes sortes de maux, le candidat Cissé juge utile d'écouter les jeunes et les femmes; Le candidat naturel de l'Union pour la république et la démocratie (URD) à l'élection présidentielle de 2012 est enfin libre ! Libre d'engager une campagne électorale sans précédents pour remporter la magistrature suprême. Cette campagne est-elle celle
de la dernière chance pour Soumi après la dernière défaite en 2007 ? L'ex président de la Commission de l'UEMOA se veut confiant, serein, après 8 ans passé à la tête de l'institution monétaire et un parcours international sans faute, qui devra servir son ambition ultime, celle de diriger un Mali prospère qui a aujourd'hui a besoin de renouveau. Fondant sa campagne sur la jeunesse, cette force vitale mais confrontée à toutes sortes de maux, le candidat Cissé juge utile d'écouter les jeunes et les femmes tout en consolidant le parti URD 2è force politique du Mali après l'Adema. Tirant les leçons de son parcours politique, Soumaila Cissé qui a confié sa campagne à l'agence DFA Com base celle-ci sur trois piliers : l'éducation, les nouvelles technologies et la bonne gouvernance. Entretien Journaldumali.com : Vous êtes enfin libre de toute contrainte et à Bamako depuis quelques jours, dans quel état d'esprit êtes-vous pour aborder la campagne de l'URD pour 2012 ? Soumaila Cissé : Je suis très heureux d'être à Bamako, heureux de retrouver les miens, ma famille, mes amis. C'est un véritable retour aux sources après 8 ans passés à l'extérieur. Cela a été une mission très longue et difficile mais aussi une expérience enrichissante. Nous avons fait le bilan et je suis satisfait des résultats obtenus à l'Uemoa. Journaldumali.com : Certains candidats ont déjà commencé à parcourir l'intérieur du pays. Quel est votre plan de campagne immédiat ? Soumaila Cissé : Je ne fais pas ma campagne en fonction des autres candidats, nous sommes en démocratie et chacun a le droit de pouvoir s'exprimer dans ce pays. A notre niveau, nous sommes mobilisés avec les militants, la société civile de même qu'avec les partis amis qui nous soutiennent. Lors de notre campagne, nous allons être plus proches des gens, les écouter, écouter les maliens d'ici, de l'extérieur, vous savez les idées viennent de partout, l'agenda sera très chargé mais je serai à l'écoute des uns et des autres. Journaldumali.com : Vous semblez confiant sur la cohésion du parti URD, ne craignez-vous des scissions, une rupture, Younoussi Touré vous soutiendra t-il jusqu'au bout ? Soumaila Cissé : Younoussi est un allié, il est le président du parti URD et la ligne pour nous, c'est de rester forts et unis. L'URD est en ordre de bataille pour 2012, les associations de soutien, les jeunes, les femmes. L'élan qui nous anime pour le Mali va au delà du parti et je suis persuadé que nous resterons unis jusqu'au bout. Journaldumali.com : Quelles leçons tirez-vous des élections précédentes pour aller au bout de la victoire cette fois ? Soumaila Cissé : Vous savez depuis 1992, nous nous remettons en cause, après une longue expérience au niveau national mais aussi international. Depuis la CMDT jusqu'à la création du parti, il y a eu tout un processus. L'URD est un parti qui a des messages forts à véhiculer aujourd'hui avec une trajectoire montante sur l'échiquier politique malien. De 2002 à aujourd'hui, nous nous sommes hissés à la 2è place sur plus de 100 partis politiques au Mali. Donc des leçons, j'en tire tous les jours. Vous savez le monde a changé et il faut adapter le message aux défis de la jeunesse malienne. Journaldumali.com : Justement, la jeunesse ne constitue t-elle pas un slogan de campagne très séduisant pour tout candidat à l'heure actuelle ? Soumaila Cissé : Pas seulement un slogan. Les problèmes de cette jeunesse sont réels, tangibles. 60% des maliens ont moins de 20 ans et cette jeunesse doit être engagée, être capable de prendre son avenir en main et surtout être au coeur du développement de notre pays. Elle est aujourdh'ui confrontée à l'immigration, au trafic de drogue, au chômage, donc il faut pouvoir lui assurer un avenir demain, c'est primordial. Nous mettons aussi l'accent sur les femmes,notamment les discriminations liées au sexe, parce que leur rôle est grand, il devient de plus en plus important dans le développement du pays. Journaldumali.com : Si vous êtes élu, comment comptez-vous résoudre la crise de l'éducation et de l'emploi que d'autres n'ont pas su régler jusqu'à ce jour ? Soumaila Cissé : La première erreur des hommes politiques maliens, c'est qu'ils n'écoutent pas les jeunes. Je vous l'ai dit plutôt, je suis là pour écouter et les solutions doivent venir des jeunes eux mêmes, qui sont plus informés que l'ancienne génération. Il y a une intelligence qui n'est pas valorisée et qui devrait pourtant impulser les choses. Plus de créations d'entreprises, appuyer les jeunes, les former, augmenter les services, promouvoir les nouvelles technologies. Il nous faut créer des opportunités, de l'espoir chez ces jeunes, les slogans seuls ne suffisent pas ! Pour l'école, il est clair que l'avenir de nos jeunes est hypothéqué au Mali. Contrairement aux idées reçues, les jeunes veulent s'en sortir et ne passent pas leur temps dans les grins. Il y'a des solutions pour cette jeunesse, je pense au micro-crédit, aux financements parallèles, pour créer des opportunités. La question cruciale, c'est comment changer les mentalités, parce que le monde change et il nous faut adapter les choses à l'évolution de ce monde. Journaldumali.com : Le président ATT a engagé une réforme constitutionnelle qui divise la classe politique et la société civile, pensez-vous que cette réforme était nécessaire, voire urgente à quelque mois des élections générales ? Soumaila Cissé : La réforme a été proposée et votée à l'assemblée nationale. La consitution malienne a ses aspects positifs mais elle a montré ses limites et la réviser fait partie du jeu démocratique. Les réformes sont bonnes pour diriger une société d'hommes. Journaldumali.com : Venons en au problème crucial de la sécurité dans le Nord Mali, comment résoudre ce probème qui engage la souveraineté nationale ? Soumaila Cissé : L'insécurité dans le Nord est un problème réel qui perturbe la vie sociale des maliens. Il y a bien sûr plusieurs façons d'attaquer ce problème en impliquant tous les acteurs. Le désert du Sahara est vaste, il faut travailler avec les pays concernés, dynamiser la coopération sous régionale, à nous de trouver les moyens de lutter contre le terrorisme et les trafics liés à ce fléau. Journaldumali.com : Etes-vous plutôt pour l'option militaire ou la négotiation face aux prises d'otages sur notre sol ? Soumaila Cissé : Vous savez, les meilleurs guerres finissent toujours par des négotiations. Les deux aspects de la chose doivent être mis en avant. Cette question n'est pas un problème du Nord mais du Mali d'abord. Nous sommes une nation et nous devons faire face à la situation. Journaldumali.com ] : Qu'avez-vous à dire sur l'affaire des forages fictifs de l'Uemoa au Sénégal, et qui engage un montant d'environ 5 milliards ? Soumaila Cissé : Les forages sont réels. Il y a eu plus de 450 forages au Mali. Au total près de 3000 forages pour envion 32 milliards de francs FCA. Nous avons toute la documentation pour ça à l'Uemoa et le reste n'est que spéculation. Une conférence de presse est prévue pour édifier l'opinion. Journaldumali.com : Soumaila Cissé, comment voyez-vous le Mali dans 50 ans ? Soumaila Cissé : Je vois le Mali comme un pays émergent où les ressources naturelles permettraient le développement, grâce à l'agriculture et aux mines. Un pays où les affaires seront dynamiques avec des grands capitaines d'industries, des success-story à la malienne. Sur le plan social, le Mali sera un pays où les jeunes prendront leur avenir en main, un pays où l'intégration et l'acceptation de l'autre seront encore plus grandes, un pays carrefour en Afrique de l'Ouest. Je reste optimiste car même si la situation sociale peut être difficile, le potentiel économique de ce pays peut contrebalancer cela. Pour moi le développement du pays se base sur 3 piliers essentiels : - L'éducation et par extension, la culture, la formation, la professionnalisation etc... - Les technologies nouvelles, grâce auxquelles des étapes peuvent être sautées, je pense à la multiplication des services, aux techniques d'insémination en matière d'agriculture etc... - Enfin, la bonne gouvernance, les règles de vie pour régir une société, la lutte contre la corruption, les règles de gestion publique, sans lesquelles tout développement est compromis. Journaldumali.com : Soumaila Cissé, pour finir, les changements climatiques sont au coeur de l'actualité, en témoigne le sommet de Durban, qui vient de s'achever. D'après vous quelle doit être la posture de l'Afrique ? Soumaila Cissé : Elle doit se mobiliser. Je pense surtout à la plantation d'arbres, un combat crucial pour lutter contre la désertification. Il faut un vrai programme à ce niveau qui implique tous les corps habillés, gendarmerie, police, société civile, citoyens. J'ai l'habitude de dire qu'il faut sauver l'homme, mais il faut également préserver le terreau sur lequel nous vivons. La barrière verte est une belle initiative mais surtout, nous devons agir vite sur le terrain pour ne pas perdre notre capital. – Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google

2 commentaires:

Ponguè.com a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Ponguè.com a dit…

Vous avez écrit ":Cette campagne est-elle celle de la dernière chance pour Soumi après la dernière défaite en 2007 ?

Précision : il n'y a pas eu défaite en 2007, puisque Soumaïla Cissé ne s'était pas présenté. Il a plutôt soutenu ATT.

Par Ponguè.com