maliweb.net :: Le quotidien de Dakar s’est planté :: Notre confrère sénégalais a titré : financement de projets fictifs au Sénégal : la France empoigne l’Uemoa pour 5 milliards Dans son article, notre confrère du Sénégal accuse notre compatriote Soumaïla Cissé de quitter l’Union en laissant «un gros passif» à Cheikh Hadjibou Soumaré. Il souligne d’ailleurs que Soumi se cachait aux français de l’AFD (agence française de développement). Quelle fausse et grave accusation ?
A propos, voici le droit de réponse
de M. Malick Diallo, Directeur de l’Environnement et de l’Eau (Commission de l’UEMOA) à M. le Directeur de Publication du journal «Le Quotidien»
DROIT DE REPONSE
A L’UEMOA
A Monsieur le Directeur de Publication du journal «Le Quotidien»
J’ai lu votre article paru dans votre journal du 29 novembre 2011, titré : « Financement de projets fictifs au Sénégal : La France empoigne l’UEMOA pour 5 milliards. »
Je voudrais à la suite de la lecture de cet article porter à votre attention les informations suivantes sur le Programme d’hydraulique villageoise de l’UEMOA, notamment au Sénégal.
Je voudrais tout d’abord vous préciser que le Programme d’hydraulique villageoise de l’UEMOA vise à contribuer durablement à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus défavorisées de l’UEMOA par la mise à disposition de 8 000 points d’eau pour la consommation humaine.
Le Programme est exécuté dans chaque Etat-membre par une agence d’exécution jouant le rôle de Maître d’ouvrage délégué, à travers une convention signée entre l’Etat bénéficiaire, la Commission de l’UEMOA (Maître d’ouvrage) et le Maître d’ouvrage délégué choisi d’un commun accord. Au Sénégal, l’agence d’exécution est Agetip. Les conditions d’exécution du programme sont définies dans cette convention qui est accompagnée d’un document de projet précisant les villages dans lesquels les forages seront implantés. Ces conditions portent notamment sur les relations entre l’agence d’exécution (Maître d’ouvrage délégué) et l’UEMOA (Maître d’ouvrage).
Il y a lieu de rappeler que les ressources financières pour la réalisation des ouvrages sont versées par la Commission de l’Uemoa dans un compte bancaire exclusivement dédié à la réalisation du projet.
Le Programme a démarré, dans les huit Etats-membres de l’UEMOA, avec une phase pilote portant sur la réalisation de 3 000 forages positifs équipés de pompes à motricité humaine (Pmh). La première phase a ainsi porté sur les réalisations suivantes : 300 forages au Burkina Faso, 300 forages au Bénin, 300 forages en Côte d’Ivoire, 300 forages en Guinée Bissau, 350 forages au Mali, 350 forages au Niger, 300 forages au Sénégal et 300 forages au Togo. Un total de 2 500 forages sur les 3 000 prévus au financement disponible a été réalisé pour cette première phase, soit un reliquat de 500 forages à exécuter pour boucler cette phase. C’est ainsi qu’il a été convenu d’attribuer les 500 forages restants aux pays qui auraient fini les premiers à raison de 100 forages supplémentaires par pays. Il s’agit du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, du Niger et du Togo. Le Sénégal, ayant également entièrement réalisé les 300 forages de la première phase, a sollicité la Commission de l’UEMOA pour le financement de 150 forages supplémentaires.
Ce projet supplémentaire du Sénégal porte sur la réalisation de 120 forages équipés de Pompes à motricité humaine, 10 forages équipés de pompes solaires avec un mini réseau d’adduction d’eau et 20 forages équipés de pompes à énergie électrique conventionnelle fournie soit par le réseau électrique ou par l’installation de groupe électrogène alimentant en eau potable plusieurs villages avec un réseau d’adduction d’eau. Le montant du financement de cette opération est de 5 514 480 000 F Cfa.
La mise à disposition de ces ressources financières à AGETIP s’effectue ainsi qu’il suit, conformément à l’article 9 de la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée confiée à AGETIP – SENEGAL.
- Une première tranche de 30% du montant total du financement à la signature de la Convention en vue du démarrage des travaux ;
Une deuxième tranche de 50% à l’adjudication des marchés de forage et de construction de châteaux d’eau ;
Une dernière tranche, soit le solde montant total des prestations à réaliser, après justification des 80% des décaissements effectifs des deux premières tranches.
Sur ce projet de 150 forages supplémentaires au Sénégal, il y a eu des divergences de vue avec l’Afd, pas sur le fait que les forages n’existent pas mais sur la réalisation de ce programme du Sénégal qui sortait des 3 000 forages prévus sur la première phase, financés sur l’aide budgétaire française.
Je voudrais ainsi vous préciser que les 300 premiers forages prévus dans les régions de Matam, Tambacounda, Bakel et Kédougou ont été entièrement réalisés et réceptionnés par une mission de la commission de l’UEMOA. Les 150 forages supplémentaires sont en cours de finition et une mission de supervision technique de la Commission de l’UEMOA s’est rendue au Sénégal du 23 au 31 mai 2011 et a fait le point avec l’AGETIP SENEGAL, sur le terrain, de l’état d’exécution de ces forages.
Je vous fais tenir ci-joint, la liste des villages bénéficiaires des forages, les photos de certaines réalisations du programme d’Hydraulique Villageoise de l’UEMOA au Sénégal, prises au cours de la dernière mission de supervision technique de l’UEMOA ainsi les photos des forages réalisés dans d’autres pays de l’UEMOA. (NDLR : Nous disposons du tableau récapitulatif de ces forages ainsi que des photos que nous ne saurions exposer dans cet article)
Concernant le financement d’une mission agricole au Sénégal, je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’aucun projet agricole du Sénégal ne bénéficie de ressources de l’AFD. Le seul projet réalisé par la Commission de l’Uemoa avec toujours AGETIP –SENEGAL comme agence d’exécution porte sur la construction de magasin de stockage des récoltes et produits horticole, financé sur les ressources propres de l’Uemoa, à travers le Fonds Régional de Développement Agricole.
Vous constaterez avec moi qu’il n’y a aucun programme fictif de financement de forages par l’Uemoa au Sénégal. Je voudrais également attirer votre attention sur le fait que les forages financés par l’Uemoa au Sénégal sont identifiés par des panneaux de signalisation avec le logo de l’Uemoa, tel Je vous prie de bien vouloir insérer ce droit de réponse à l’article paru dans votre journal du 29 novembre 2011.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur de Publication, les assurances de ma considération distinguée.
Malick DIALLO - Directeur de l’Environnement et de l’Eau
Commission de l’UEMOA
Mais ce n’est pas l’UEMOA seulement qui a démenti les informations en question. La France n’a pas manqué de réagir par les voix autorisées et compétentes.
REACTION DE L’AFD
Le Directeur de l’AFD à Dakar, très surpris et très étonné lorsqu’il a été interrogé en marge des travaux de la 26ème Assemblée générale de l’Association africaine des agences d’exécution des travaux d’intérêt public (Africatip) a tout simplement dit qu’il préfère se renseigner d’abord. Parce que son agence très satisfaite du travail herculéen abattu par Soumi champion l’avait félicitée. Si du jour au lendemain, on vient lui reprocher un détournement de fonds qui dépasse les entendements, il doit être ébahi.
Ainsi, Moussa Diarra, Directeur de l’AGETIP Sénégal éclaire : «il a été question, il y a 15 mois, de signer une convention d’ouvrage délégué avec l’Uemoa et le ministère de la Construction chargé de l’hydraulique, pour réaliser 14 forages, une vingtaine de châteaux d’eaux et des réseaux multi-villages dans les régions de l’intérieur du pays, dans la zone Centre et Est du Sénégal». Il ajoute que ce programme de 18 mois est : «Au moment où je vous parle, les délais et le planning sont respectés. Vingt châteaux d’eaux, déjà réalisés, sont en cours d’être réceptionnés, 12 forages ont été construits et 2 autres réhabilités. Nous travaillons, aujourd’hui, sur 2 forages, pour boucler le programme ».
Enfin, il affirme : «c’est même un programme de référence, sur la façon dont cela a été mené, il n’y a pas un jour de retard sur les délais et il n’y a jamais eu de détournement».
En définitive, il n’y a jamais en de détournement. Tout est bien dit !
A quelques mois de la présidentielle dont le 1er tour est prévu pour le 29 avril 2012, il faut être vigilant. Car, c’est le moment des coups bas et des coups fourrés. Et un petit rappel s’impose. En homme averti et sachant les valeurs intrinsèques de l’homme, nous étions à la conférence régionale de Gao déportée à Ansongo le 19 novembre dernier, pour lui poser la question suivante : Vous semblez être l’homme à abattre pour la présidentielle de 2012 à cause de vos nombreux atouts. Pourtant, vous dites que vous n’allez insulter personne, alors comment comptez-vous vous défendre face aux coups ?
Voici sa réponse : «Non, je ne suis pas sur la défensive, je suis plutôt sur l’offensive. Quand on fait une campagne électorale, on avance ses arguments, on va en direction des populations et on essaye de prouver avec ses arguments là. Ce que je souhaite, c’est qu’au sortir de ces campagnes, les gens puissent continuer à se parler, que les gens puissent envisager des choses ensemble. C’est pourquoi j’appelle à une campagne civilisée. Tous les acteurs annoncés ou futurs de cette campagne sont connus et se connaissent. Je pense que nous avons eu les meilleures relations du monde et je ne pense pas que ce soit, même si c’est très important une campagne présidentielle, au sortir de cette campagne qu’il faille faire des ruptures, des déchirures, des fractures qui peuvent être préjudiciables pour l’avenir. C’est pour ça que, en tout cas pour moi, pour l’éthique et je crois que je l’ai déjà prouvé parce que j’ai déjà été candidat, je suis resté toujours très correct. Et je pense que les coups bas n’apportent rien du tout à la démocratie, bien sûr. »
A vous d’apprécier !
B. DABO
lundi 19 décembre 2011
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1 commentaire:
Le mali perdra il le nord ?
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