vendredi 25 novembre 2011

KIOSQUE Interview de Soumaïla Cissé : «Je ne pense pas qu’il faille faire des ruptures préjudiciables pour l’avenir»

Interview de Soumaïla Cissé : «Je ne pense pas qu’il faille faire des ruptures préjudiciables pour l’avenir»: Zénith Balé, 25/11/2011 Favori ou super favori, Soumaïla Cissé va briguer pour la 2ème fois la magistrature suprême. Si la première, sous les couleurs de l’Adéma Pasj, a été un fiasco (de nombreuses trahisons des siens), la seconde se fera sous les couleurs (vert – blanc) du parti Urd qu’il a créé avec ses amis et camarades. En vue de cette présidentielle, le parti tenait la 5ème conférence régionale de la cité des Askia. Profitant de cette occasion, nous avons échangé avec le candidat du «peuple»
comme l’a signifié certains militants d’autres partis non des moindres engagés à soutenir sa candidature. Dans cet entretien, Soumi le champion souhaite des élections apaisées et civilisées. Il pense que l’objectif de tous les candidats est le même, le développement harmonieux du pays. Donc, il faut sortir de cette échéance très grand. Lisez ! ZB : Vos impressions sur la conférence et surtout ce qui vous a frappé à Gao et à Ansongo ? Soumi : J’ai participé à la 5ème conférence régionale de Gao qui s’est déportée à Ansongo. Il y a eu deux temps très forts. Je pense qu’il y a eu l’accueil de la section de Gao elle-même, que ce soit à l’aéroport, que ce soit tout le long du chemin jusqu’à Ansongo, nous avons vu une section qui a su mobiliser les militants, nous avons eu l’accueil populaire des plus réussis. Je crois que vraiment je peux m’en féliciter. C’est très très encourageant. A Ansongo même, ça a été une sorte d’apothéose et là aussi j’ai été plusieurs fois à Ansongo dans des conditions presque similaires en 2002, avec le président ATT en 2007, je pense qu’on a eu vraiment un accueil digne. Nous avons fait le point au niveau du parti, des choses qui marchent, celles qui ne marchent pas, nous avons eu beaucoup d’adhésions, nous avons encore quelques petites difficultés de communication. Je pense que les gens l’ont soulignés et encore toujours dans les sections, les sous sections, des petits problèmes liés au leadership, je pense que tout ça il faut les mettre à plat et essayer d’avancer. En tout cas, j’ai retrouvé un parti qui a eu un regain de dynamisme dans la région de Gao. Je pense particulièrement à la section de Gao qui était dans une situation très difficile, je pense à la section de Menaka où nous avons eu de grandes adhésions qui sont assez remarquables et à Ansongo aussi, nous avons assisté à des retours de personnalités importantes de la région. Tout ceci me fait dire que c’est une région qui devient de plus en plus dynamique où peut-être avec l’approche de cette échéance, il y a vraiment un vrai regain de dynamisme qu’il faut souligner. En un mot, je pars très comblé, je suis très satisfait de cette visite et je reste très optimiste pour les résultats futurs dans la région de Gao. Et quand j’ai été jusqu’à Ouattagouna, je n’ai pas regretté parce que c’était un surplus de calendrier mais on a vu l’engouement des populations qui ont attendu des heures, il faut vraiment profiter des médias pour nous excuser auprès des populations qui ne comptent pas leur temps pour nous accueillir et montrer leurs soucis de partager des valeurs que nous essayons de défendre. ZB : Vous semblez être l’homme à abattre pour la présidentielle de 2012 à cause de vos nombreux atouts. Pourtant, vous dites que vous n’allez insulter personne, alors comment comptez-vous vous défendre face aux coups ? Soumi champion : Non, je ne suis pas sur la défensive, je suis plutôt sur l’offensive. Quand on fait une campagne électorale, on avance ses arguments, on va en direction des populations et on essaye de prouver avec ces arguments là. Ce que je souhaite, c’est qu’au sortir de ces campagnes, les gens puissent continuer à se parler, que les gens puissent envisager des choses ensemble. C’est pourquoi j’appelle à une campagne civilisée. Tous les acteurs annoncés ou futurs de cette campagne sont connus et se connaissent. Je pense que nous avons eu les meilleures relations du monde et je ne pense pas que ce soit, même si c’est très important une campagne présidentielle, au sortir de cette campagne qu’il faille faire des ruptures, des déchirures, des fractures qui peuvent être préjudiciables pour l’avenir. C’est pour ça que, en tout cas pour moi, pour l’éthique et je crois que je l’ai déjà prouvé parce que j’ai déjà été candidat, je suis resté toujours très correct. Et je pense que les coups bas n’apportent rien du tout à la démocratie, bien sûr. ZB : Justement M. Cissé, candidat investi de l’Urd, à quand votre équipe de campagne puisque l’Adéma en a déjà le sien ? Soumi champion : N’est-ce pas que chacun va à son rythme, nous ne faisons pas du mimétisme. Je suis encore à l’extérieur (NB : l’interview a été réalisée à Gao après la tenue de la conférence à Ansongo le samedi 19 novembre), je vais rentrer dans deux semaines maximums, maintenant qu’un remplaçant est trouvé au niveau de l’UEMOA, je verrai avec mes camarades, que ce soit avec ceux du parti, des partis amis qui nous rallient, la société civile, ceux qui sont avec nous. On a notre petite idée mais je pense qu’on va le faire sereinement. Ce qui est important c’est que le travail étant déjà commencé, sur le terrain vous avez été témoin, nous sommes en train de nous préparer que ce soit en matière de communication, de supports, j’ai déjà un siège que j’ai choisi depuis septembre qui est occupé actuellement par les jeunes qui s’occupent des clubs de soutien, donc, il y a un certain nombre de choses qui sont en marche. L’important, c’est que les hommes sont là, tout le monde est dédié à la cause et le moment venu on fera ce qui est nécessaire en matière de communication et de visibilité. ZB : Un commentaire sur le départ du maire de Ouéléssébougou de l’Urd ? Soumi champion : Je pense que chacun est libre, Samaké était intéressé de venir avec nous, nous avons fait de lui un vice-président au niveau du Haut conseil des collectivités, il a décidé de créer un parti, je crois qu’il n’y a rien d’exceptionnel. Moi-même j’ai décidé de créer un parti à un moment donné (rire) et je ne peux pas en vouloir à quelqu’un d’autre de créer un parti. Franchement, ce n’est pas un événement surtout à nous perturber. J’avoue que je ne suis plus à ce qui se passe à ce niveau là. ZB : M. Cissé, vous retournez bientôt au bercail, après huit ans à la tête de la commission de l’UEMOA. Quels sont vos satisfactions et vos regrets ? Soumi champion : Quand on a fait huit (8) ans dans une Institution comme ça on apprend beaucoup. On apprend des hommes, on apprend des défis et on se dit souvent que c’est un maillon manquant. On a la formation que nous avons, il y a la connaissance, la situation politique et économique de nos différents pays. On peut bien sûr regretter de ne pas continuer à faire cela, se dire qu’on a toujours des chantiers qu’on a bien envie de finir, qu’on a bien envie d’approfondir, il y a des dossiers qu’on traite et qu’on veut bien suivre soi-même pour aller plus loin, ça c’est des choses qu’on peut regretter. Mais ça passe très vite parce qu’à un moment donné il faut bien arrêter quelque chose. On peut regretter de laisser des gens avec qui on a eu un commerce très agréable pendant huit ans, on a tissé des relations humaines très importantes et on a fréquenté des milieux assez intéressants qui font qu’on peut se poser des questions, qu’est-ce qu’on va, est-ce va voir lieu ? Ensuite, il y a qu’est-ce qu’on a pas fait aboutir qu’on aurait bien voulu faire aboutir ? Peut-être des chantiers comme des forages qu’on aurait bien voulu aller un peu plus loin, une meilleure réussite surtout en matière de liberté de façon générale. Je pense aux libertés de circuler sur lesquelles franchement on a encore beaucoup de difficultés où on a des administrations qui réceptionnent où nous n’avons pas pu créer les conditions réelles pour que les usagers puissent utiliser nos routes dans de très bonnes conditions sans des arrêts intempestifs, des prélèvements illicites, une perte de temps qui ne se justifie pas. Je crois que ça c’est des chantiers extrêmement importants. Il y a des chantiers nouveaux sur lesquels aussi je crois qu’il saurait été intéressant d’approfondir, c’est la sécurité, la paix. C’est des choses qui sont nouvelles pour l’UEMOA et de ce côté-là je pense que c’est un chantier important. Parce qu’il faut préserver ce que nous allons construire. Pour préserver ce que nous allons construire, il faut absolument que nous garantissions la paix et la sécurité. J’ai eu beaucoup de satisfactions. Satisfactions personnelles, satisfactions d’avoir une Institution qui est reconnue au plan international, qui est reconnue par nos Chefs d’Etat, par nos Administrations et aussi par nos Populations qui aujourd’hui connaissent mieux l’UEMOA. Donc, je pense que c’est vraiment d’une pertinence avérée aujourd’hui l’UEMOA et puis l’intégration est devenue, à mon avis, quelque chose d’absolument incontournable. Donc, il faut se féliciter d’avoir participé à ce chantier là qu’il faut suivre, qu’il faut continuer à encourager. Parce qu’aujourd’hui quand je ramène ça à ce que nous avons vu à Ansongo (NB : la présence des délégations du Ghana, du Niger et du Burkina Faso), je pense que c’est quand même quelque part un résultat de l’intégration quand des partis viennent d’autres pays, s’intéressent à la politique que nous faisons dans notre pays, que des frontières ne sont plus étanches surtout quand tu fais de la politique, c’est une avancée extraordinaire. On ne se rend pas compte mais nous avons vécu ensemble un moment d’histoire. Ce moment d’histoire, il faut le souligner, c’est quelque chose de très important, c’est une marche c’est-à-dire rien ne se fait plus dans un pays, dans l’indifférence. Parce qu’on sait tous que si ça se gâte chez le voisin ça finira par se gâter chez nous. Par B. DABO Envoyé spécial dans la région de Gao

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