vendredi 30 avril 2010

« Soumi est une chance pour le Mali »

Cheickna Hamalla Bathily : « Soumi est une chance pour le Mali »
De retour de mission de Ménaka pour les besoins de la conférence régionale de Gao et de Kidal, l’ancien député « aliment bétail », aujourd’hui vice-président de l’URD chargé de la communication, Cheickna Hamalla Bathily nous parle, dans cette interview, de l’état de son parti à l’intérieur du Mali, mais aussi et surtout de l’identité de celui qui portera les couleurs de l’URD lors de la présidentielle de 2012.

Le Républicain : Depuis l’invalidation de votre liste en 2007 lors des législatives, on ne vous sent plus sur le terrain. Est-ce à dire que vous êtes découragé, politiquement parlant ?

Cheickna Hamalla Bathily : Pas du tout ! Je suis aujourd’hui plus actif qu’hier. Je ne sais pas pourquoi vous dites que je suis découragé. Demandez aux militants et aux responsables de l’URD. Ils vous diront que je suis très actif.

Vous êtes le médiateur de l’URD dans les tensions qui secouent les structures. Est-ce à dire que vous êtes en train d’abandonner Nioro du Sahel au profit de cette mission du parti ?

J’ai un grand parti qui a l’ambition d’aller à Koulouba. C’est pourquoi je suis aujourd’hui partout, surtout là où le parti n’est pas très fort. Mais, je vous assure que le parti se porte très bien à Nioro du Sahel. En 2004, l’URD avait 2 conseillers dans cette localité. Aux dernières élections, nous y avons 31 conseillers. Cela montre qu’on a fait des progrès.

On a comme l’impression que l’URD a deux têtes aujourd’hui, parce qu’on voit d’un côté la Direction officielle de l’URD et de l’autre côté, un vice-président qui joue un autre rôle. Est-ce qu’à partir de là, on peut dire que l’URD est encore fort sur le terrain ?

L’URD a une seule tête et non deux comme vous le dites. Vous savez, dans tous les partis politiques, certains ont leurs ambitions. Mais, pour moi, c’est la démocratie qui importe. Au sein de notre parti, si quelqu’un pense qu’il peut jouer un rôle, il ne peut que s’adresser aux militantes et aux militants. Ce sont eux qui font office d’arbitres. Autrement dit, chacun joue son rôle et cela ne veut pas dire que l’URD a deux têtes.

Vous étiez à Diré il y a un mois pour les besoins de la conférence régionale de Tombouctou. Comment se porte le parti dans cette partie septentrionale ?

Effectivement, nous étions à Diré et je peux vous dire que le parti se porte très bien. Contrairement à ce que les gens pensaient, nous avons été très bien accueillis. Les militants étaient tous mobilisés. Tout s’est bien passé.

Vous venez d’arriver aussi de Ménaka pour les besoins de la conférence de Gao et de Kidal. Et pourtant dans la presse, on parle de désaveu du président Soumaïla Cissé. Qu’en est-il exactement ?

Cela, c’est la presse qui le dit. Moi, je suis un acteur politique et je vous assure que ce sont des histoires.

Et pourtant, il y a une lettre qui existe quand même ?

Oui, il y a une lettre rédigée par le secrétaire général de Gao. Ce monsieur là, tout le monde sait ce qu’il pense. Au cours de la conférence, il a dit qu’il n’est pas d’accord que Soumaïla Cissé soit d’office candidat. Il a dit qu’il préfère que le parti choisisse un candidat à partir des primaires.

C’est dommage pour notre camarade de Gao qui ne connaît pas les textes du parti, parce que dans ces textes, il n’y a pas de primaires. On ne peut pas empêcher quelqu’un de dire ce qu’il pense. Non seulement j’insiste qu’il ne connaît pas les textes, mais j’ajoute qu’il était seul au cours de la conférence à soutenir cette thèse. Personne ne l’a suivi ou appuyé.

Pourquoi Ménaka, surtout quand on sait que c’est une zone d’insécurité ?

Mais, Ménaka, c’est un cercle. Nous avons programmé Ménaka, il y a plus d’un an.

C’est bien Baye Ag Mohamed, le maire de Ménaka qui nous a rejoint ! Il était à l’Adema, puis il a rejoint l’URD avec tous ses conseillers et sa fraction.

C’est donc tout Ménaka qui a basculé dans l’URD ?

En tout cas, avec l’arrivée de Baye, il dit que sa fraction ou sa communauté fait 65% du cercle de Ménaka. Alors, si quelqu’un a 65% du cercle, ça veut dire qu’il a la majorité.

Donc, vous vous inscrivez en faux contre les déclarations du représentant de Gao qui veut que le candidat soit choisi aux primaires ?

Je dis que c’est dommage. Il ne connaît pas les textes du parti dont il est secrétaire général. Nous avons déjà un candidat qui est Soumaïla Cissé. Je vous assure que les militants à 95,50% prendront Soumaïla Cissé comme candidat. Je suis un homme de terrain et je suis bien placé pour le savoir.

Est-ce une bataille de positionnement qui a commencé à l’URD ?

Si c’est une bataille de positionnement, je veux que ces personnes ne jouent pas au jeu de cache-cache. Moi Bathily, je m’exprime devant la Direction du parti et ce que j’ai à dire, je le dis à haute voix. C’est ça la démocratie.

Vous venez de lâcher le morceau. Vous dites que Soumaïla, c’est le seul candidat. Or, dans les autres partis, le candidat est choisi comme vous l’avez dit en conférence ou en congrès. Pourquoi vous vous permettez alors de dire que Soumaïla est le seul candidat du parti ?

Mais, tout le monde se réclame de Soumaïla. Il a d’ailleurs fait ses preuves à l’UEMOA. Donc, si le Mali a la chance d’avoir Soumaïla comme président de la République, ce sera une très bonne chose.

Mais, est-ce qu’en le soutenant vous ne confirmez pas ainsi une accusation du secrétaire général de Gao quand il dit qu’il y a aujourd’hui une personnalisation de l’URD ?

Mais, je la confirme. La personnalité de Soumaïla est incontestable. Que celui qui veut l’entendre, l’entende bien. Tout le monde à l’URD se réclame de Soumaïla Cissé.

S’il y a quelqu’un qui veut rivaliser avec le bulldozer Soumi, je suis sûr qu’il sera écrasé. Il n’y aura donc pas de cassure à l’URD, parce que nous sommes unis comme un seul, même s’il faut reconnaître qu’il y a quelques petites brebis galeuses. Nous souhaitons donc bonne chance à Soumi.

Interview réalisée par Birama Fall

30 Avril 2010.

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