Soumaila Cissé: un pragmatique à la tête de l’Uemoa
Depuis 2004, le Malien est le troisième président de l’Uemoa, après les Sénégalais Ousmane Seck et Moussa Touré. Il est né le 20 décembre 1949 à Tombouctou. Après son bac, il part poursuivre ses études àl’université de Dakar d’où il sort, en 1972, avec le Diplôme universitaire d’études scientifiques. Puis, parcours obligé pour tout étudiant africain dans les années 70, c’est le départ pour la France. A Grenoble
d’abord où il obtient en 1974 une licence de Mathématiques appliquées. Puis en 1976, à Montpellier cette fois, où il décroche une maîtrise des méthodes informatiques appliquées à la gestion (Miage) et sort major de sa promotion. En 1977, c’est toujours à Montpellier qu’il obtient le Diplôme d’ingénieur en informatique et en gestion, mais cette fois à l’Institut des sciences de l’informatique.
En 1981, il rejoint l’Institut d’administration des entreprises à Paris, une des plus solides et réputées écoles de formation en management de France, où il décroche le Certificat d’aptitude d’administration des entreprises de Paris.La tête est bien pleine. L’homme peut partir sur le terrain. De 1975 à 1977, il enchaîne
des stages chez des poids lourds du monde de l’entreprise : Electricité de France (EDF) et IBM. Puis il démarre sa vie professionnelle, toujours en France : de 1978 à 1980, il est d’abord analyste-programmeur chez Cebal, une filiale du groupe Pechiney. Puis de 1980 à 1982, il est analyste chez Answar, une filiale du groupe Thomson. Enfin, de 1982 à 1984, il occupe les fonctions d’analyste et de chef de projet au sein de la compagnie aérienne Air-Inter. Quand il rentre au pays en 1984, son point de chute est la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), le mastodonte du secteur cotonnier. Il y restera jusqu’en 1991 avant d’aller occuper la direction de l’Agence de cessions immobilières (ACI), une société anonyme d’économie mixte crée par l’Etat malien pour faciliter l’accès à l’habitat.
Des convictions politiques Militant dès sa création à l’Adema/PASJ, il devient, après l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992, secrétaire général de la présidence de la République. En 1993, il est nommé ministre des Finances, puis en 2000 ministre de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
En janvier 2002, il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l’élection présidentielle pour laquelle il est investi par son parti. Il arrive en deuxième position au premier tour avec 21,32 % des suffrages contre 28,71 % pour Amadou Toumani Touré, qui sera finalement élu au second tour. Mais la présidentielle de 2002 lui aura permis de poser des jalons pour le futur. Il quittera l’Adema/PASJ avec une partie des militants pour fonder l’Union pour la république et la démocratie (URD) en juin 2003. Toutefois, Soumaïla Cissé n’est pas président de l’URD en raison de son statut de fonctionnaire international à l’Uemoa, où il occupe à l’époque le poste de Commissaire du Mali. Dans l’ombre, il fourbit ses armes et sait que son heure peut venir en 2012, quand l’actuel président ATT ne pourra plus être candidat à sa succession en raison de la Constitution malienne qui interdit plus de deux mandats consécutifs au président de la République. Pour beaucoup d’observateurs, il fera sûrement encore parler de lui dans son pays natal lorsqu’il aura quitté ses responsabilités internationales qui le mobilisent à Ouagadougou.
T.T.
SOURCE: http://www.cotedivoire-economie.com/sommaire.asp Mensuel de mars 2010
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