jeudi 3 mars 2011

HOMMAGE A SOULEYMANE CISSE


Honorables Invités,
Mesdames, Messieurs,
 Je voudrais exprimer toute ma fierté de participer à cet hommage dédié à un créateur encore…présent parmi nous ; c’est une excellente initiative qui valorise les créateurs, un signe de reconnaissance  pour les hommes (et femmes)  de culture, en général, des cinéastes, en particulier.
Je dois avouer que… lorsque les Responsables du FESPACO nous avaient adressé leur sollicitation, ce sont les arguments développés qui nous ont décidés à assurer le financement de cette statue. Cinéaste d’exception, homme engagé, Souleymane Cissé mérite amplement cet hommage.
Peu de gens, savent que ce cinéaste a fait la prison pour ses thèmes osés : il lui a fallu prendre congé de la fonction publique pour user de sa liberté de parole et se consacrer pleinement au cinéma.
Les titres de ces films parlent ainsi à sa place : Baara pour traiter du chômage des jeunes et des difficultés de la vie.
Fiyen pour le vent du changement qui a secoué les régimes de parti unique.
Ses pairs, en lui décernant deux fois le prestigieux trophée de « l’Etalon du YENNENGA », l’ont hissé au rang des icônes du cinéma.
Sa silhouette arpentant les marches de divers festivals ont fait la fierté de beaucoup de jeunes et surtout créé des vocations.
 Honorables Invités ;
Mesdames Messieurs
Je voudrais féliciter le créateur de la statue : KY SIRIKI a, en effet, pu à travers cet immense travail, restituer les traits physiques de cet homme libre qui refuse de s’enfermer dans les clichés et les stéréotypes.
C’est un homme de conviction qui a fait de la promotion des langues africaines, une de ses priorités. Son imagination est débordante : l'Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l'Audiovisuel de l'Afrique de l'Ouest (UCECAO) et le Festival de Nyamina sont devenus des institutions grâce à son courage, à sa force de persuasion.
Souleymane Cissé est profondément généreux : je peux ainsi témoigner qu’à chaque édition du FESPACO, il se fait le devoir de prendre en charge de nombreux artistes du 7ème art : je ne sais pas combien ils sont cette année…
Monsieur le Ministre de la Culture, du Tourisme et de la Francophonie ;
Monsieur le Parrain ;
Pour que l’intégration africaine réussisse, elle doit passer nécessairement par l’intégration des esprits à travers l’interface éducation-culture. 
Nous avons signé, il y a quelques jours,  avec l’’UNESCO le projet de création d'une bibliothèque virtuelle interconnectée au niveau de l’Afrique de l’OUEST pour près de 6 milliards de FCFA, mobilisés entièrement par la Commission de l’UEMOA sur ses fonds propres.
De la même manière, nous sommes engagés dans un processus de création d’un Centre de formation à tous les métiers de l’image et du son, avec une vocation sous-régionale.
C’est tout cela qui explique notre partenariat avec le FESPACO : un partenariat commencé depuis 1997.
Ainsi, nous décernons à chaque édition 3 prix spéciaux qui encouragent la création d’œuvres valorisant l’intégration.
La culture est donc une de nos priorités au niveau de l’UEMOA car, pour nous, elle constitue le ciment de l’intégration. Nous mettons ainsi en œuvre deux programmes :
Le premier c’est le Programme d’actions communes pour la production, la circulation et la conservation de l’image au sein des Etats membres de l’UEMOA. Le second programme concerne le « Fonds Régional pour la Promotion de  la Coopération et les Echanges Culturels en Afrique de l’Ouest.»L’intégration systématique d’un protocole de coopération culturelle dans l’Accord de Partenariat Economique avec l’Union Européenne est une de nos exigences.C’est en effet, un moyen d’édicter clairement les nouvelles règles de jeu pour le traitement des biens et services culturels.
Voilà… un peu… l’apport de la Commission de l’UEMOA au noble combat pour la valorisation d la culture et aussi  notre modeste contribution au thème de cette édition : « Cinéma africain et  marchés ».
Honorables Invités ; Mesdames, Messieurs ;
Une union véritable commence par l’intégration culturelle car les hommes de culture sont de solides avocats de l’intégration.
Cela passe par des images qui nous ressemblent, et… là-dessus, le long combat du Pr Elikia MBOKOLO mérite nos éloges et nos encouragements.
On peut dire que le Professeur et le cinéaste se trouvent, quelque part, dans leurs engagements respectifs, des points de convergence.
Pour revenir à cette immense œuvre, notre souhait est que cette statue soit pour les jeunes générations le symbole du courage, de la créativité et surtout de la liberté de ton et d’action.

Cela dit… je suis convaincu que la statue et son modèle ont de fortes ressemblances, la seule grande différence c’est qu’à l’une, on peut demander de se taire…, ce qui n’est pas du tout évident pour l’autre… !
Alors, je souhaite encore de longs et passionnants discours à Souleymane Cissé !
Merci de votre aimable attention.

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