KIOSQUE URD: Soumi, le retour

JournalDuMali.com: URD: Soumi, le retour Par David DEMBELE - 25/01/2011 C’est l’un des favoris pour l’après ATT. S’il se porte candidat, le président sortant de la commission de l’UEMOA, saura-t-il, après une si longue absence, rebondir sur la
scène politique nationale ? Pendant 7 ans, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie(URD) aura été (volontairement ?) éloigné de la scène politique nationale. S’il côtoyait les chefs d’Etat de la sous-région et les grands de la planète finances, au Mali, quand on parlait de son parti, il n’était plus forcément la figure qui apparaissait. A la fin de son mandat à la tête de la commission de l’UEMOA, il revient au pays et sera, à n’en point douter, l’une des personnalités qui marqueront les présidentielles prochaines. Muni d’un carnet d’adresses impressionnant et d’une fortune que l’on dit colossale, voici « Soumi » de retour ! En 2002, il était le « candidat de l’avenir ». Et cet avenir semble de plus en plus proche pour lui. En tout cas, ses militants et partisans veulent y croire dur comme fer, même s’ils savent que la bataille sera rude pour passer au second tour. Déjà, au sein de son parti, il n’a pas grand-chose à craindre. Celui qui pouvait lui faire de l’ombre, l’ancien ministre Oumar Ibrahim Touré, n’aura pas assez de temps pour gérer ses problèmes personnels avec l’Etat et le Fonds Mondial. Reste maintenant à convaincre les maliens que son absence ne l’a pas déconnecté du pays. Pour plaider en sa faveur, les réalisations faites par l’UEMOA au Mali. Grâce au financement de l’institution financière sous-régionale, de nombreux projets de développement ont été mis en œuvre, améliorant les conditions de vie des bénéficiaires. Un bon point pour l’homme qui a compris depuis longtemps que la communication joue un rôle important pour bâtir l’image d’un candidat et qui pendant son mandat aura tout fait pour se donner, à travers l’UEMOA, une certaine visibilité. La caravane de l’intégration organisée par la chaîne Africable, entre autres, en est un exemple. Rappelons pour commencer que Soumaïla Cissé commence sa carrière politique au sein de l’ADEMA/PASJ. Il devient, après l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992, secrétaire général de la présidence de la République. En 1993, il est nommé ministre des Finances, puis en 2000 ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme dans le gouvernement de Mandé Sidibé. En janvier 2002, il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l’élection présidentielle. Il est en effet investi par l’ADEMA/PASJ comme candidat pour la succession d’Alpha Oumar Konaré. Arrivé en deuxième position au premier tour, il est battu par Amadou Toumani Touré au second tour. Considérant avoir été lâché par le président Alpha Oumar Konaré, il quittera l’ADEMA/PASJ avec une partie des militants pour fonder l’URD en juin 2003. . Un parti qui a réussi à s’implanter dans toutes les collectivités territoriales du pays et est considéré aujourd’hui comme la deuxième force politique du pays, après l'Adema. Mais la question qui se pose est de savoir si Soumaïla Cissé bénéficiera des soutiens de ses alliés pour 2012. A commencer par ceux du président sortant, d’aucuns avaient dit qu’en 2002, il l’avait soutenu pour mieux lui succéder. L’on peut, en effet, se demander pourquoi ATT s’est autant investi pour que son adversaire de 2002 réussisse le pari de la présidence de l'Uemoa? Pour l’image du Mali, certes, mais peut-être aussi pour lui assurer une belle entrée en matière lors des joutes électorales de 2012.