Soumaila Cissé, président d’honneur de l’Urd : « L’Urd est plus forte que jamais…….elle s’élargit, s’épanouit et avance fièrement ! » « Nous préparons activement l’UEMOA de demain ».
Soumaila Cissé, président d’honneur de l’Urd : « L’Urd est plus forte que jamais…….elle s’élargit, s’épanouit et avance fièrement ! » « Nous préparons activement l’UEMOA de demain ».
L'indicateur Renouveau, 24/08/2010Soumaila Cissé, président d’honneur de l’Urd : « L’Urd est plus forte que jamais…….elle s’élargit, s’épanouit et avance fièrement ! » « Nous préparons activement l’UEMOA de demain ».
Le Président de la commission de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et Président d’honneur de l’Union pour la République et la démocratie (URD), monsieur Soumaïla Cissé était récemment en séjour à Bamako. Il a bien voulu se confier à votre journal. Dans le présent entretien, Soumaïla Cissé nous parle du nouveau cadre harmonisé des finances publiques, des perspectives au niveau de l’UEMOA, de son parti l’URD et de ses rapports avec le ministre Oumar Ibrahim Touré. Nous vous proposons l’entretien.
L’Indicateur du Renouveau : Monsieur le Président, vous étiez au Mali dans le cadre d’une campagne de communication et de sensibilisation sur les directives du nouveau cadre harmonisé des finances publiques. Pouvez-vous expliquez à nos lecteurs ce que c’est ?Soumaïla Cissé : Merci tout d’abord de l’opportunité que vous m’offrez pour expliquer dans les colonnes de votre journal les actions de la Commission de l’UEMOA qui est, je le précise, l’Exécutif de l’Union.
Cela dit, c’est une réunion prévue dans les tous Etats membres. De quoi s’agit-il ? Le Conseil des Ministres de l’UEMOA a adopté en 2009, les six (6) Directives du cadre harmonisé des finances publiques. Ces directives instaurent de nouvelles règles d’élaboration, d’exécution et de suivi du budget de l’État avec pour objectif d’améliorer l’efficacité de la dépense et, à travers elle, les politiques publiques de développement. L’accent est mis sur la gestion orientée vers la réalisation de résultats concrets qui sont attendus de la mobilisation et de l’utilisation des moyens financiers.
Les nouvelles Directives prennent également en compte les normes et les bonnes pratiques internationales en matière de gestion des finances publiques et assurent la cohérence avec les objectifs du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité, en vigueur au sein de l’Union.
C’est donc dans ce cadre qu’il faut comprendre la campagne de communication et de sensibilisation, engagée par la Commission, dans tous le Etats de l’Union : cette campagne vise notamment à expliquer et à sensibiliser les membres du Gouvernement, les présidents des institutions constitutionnelles, les structures de contrôle, les techniciens en gestion des finances publique, les organisations de la société civile, la presse nationale et les partenaires techniques et financiers sur les principales innovations introduites dans les nouvelles Directives.
L’Indicateur du Renouveau : Quelle peut être la pertinence d’un tel instrument pour les pays de l’UEMOA et en particulier notre pays le Mali ?
S.C : Le nouveau cadre harmonisé facilite l’exercice de la surveillance multilatérale des politiques budgétaires des Etats membres, grâce à des systèmes qui simplifient la comparaison et l’analyse de leurs données financières.
Les nouvelles Directives prennent en compte les normes et les bonnes pratiques internationales en matière de gestion rigoureuse et transparente des finances publiques et assurent la cohérence avec les objectifs du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité.
Pour le Mali, comme pour les autres Etats membres, le cadre harmonisé des finances publiques constitue donc un instrument moderne permettant une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. Il définit un nouveau mode de gestion publique orientée vers les résultats et la transparence de l’information financière. C’est un outil performant qui met chacun de nos Etats membres au diapason de la gestion financière internationale.
L’Indicateur du Renouveau : Lors d’un récent atelier organisé par la commission de l’UEMOA à l’hôtel Salam de Bamako sur l’I.F.R.S, certains membres de l’ordre national des experts comptables et comptables agréés du Mali s’étaient révoltés contre les thématiques choisies. Des thématiques qu’ils ont jugées inappropriées pour les pays en voie de développement comme le Mali. Quelle est votre opinion là-dessus ?
S.C : Il faut préciser les choses et les mettre dans leur contexte. La formation sur les normes comptables internationales entreprise dans les Etats de l’UEMOA par la Commission vise à renforcer les capacités de l’ensemble des corps des professionnels comptables.
La plupart des grandes entreprises africaines sont des filiales de groupes internationaux qui pratiquent les IFRS (International Financial Reporting Standards). De ce fait, ces entreprises bien que présentant leurs états financiers en suivant les prescriptions du SYSCOA, confectionnent de façon extra comptable des liasses comptables en normes IFRS pour les besoins de toutes les entreprises quel que soit leur niveau. La pratique des normes comptables internationales s’installe donc de plus en plus dans notre espace communautaire, et il est bon que nous en tenions compte dans le renforcement des capacités des comptables de notre zone économique. C’est l’une des raisons qui a poussé la Commission de l’UEMOA à entrevoir une formation de qualité pour ces Professionnels Comptables.
Au-delà de la formation sur les normes comptables internationales, il convient de préciser que les années à venir vont connaître une accélération des changements normatifs, dans le monde entier. Dans plusieurs pays du monde, la question de la convergence vers les normes comptables internationales est d’actualité. Dans cette optique, une relecture du SYSCOA s’avère nécessaire pour l’adapter aux IFRS. La réflexion doit être approfondie par des experts formés aux normes comptables internationales.
S’agissant de l’incident auquel vous faites allusion tout est rentré dans l’ordre, le quiproquo a été réglé et on passe à une autre étape. Je tiens à rappeler que le même exercice est prévu dans tous les pays de l’UEMOA.
Vous voyez bien qu’il n’y pas matière à spéculer sur un épisode aujourd’hui clos.
L’Indicateur du Renouveau : Quels sont les différents défis économiques qui se posent aujourd’hui aux pays de l’UEMOA ?
S.C : Au-delà de la transparence dans la gestion des finances publiques et de l’efficacité de la dépense recherchées à travers les réformes engagées, l’un des défis majeurs qui se pose aux Etats membres de l’UEMOA reste le renforcement de la croissance économique. C’est cette croissance qui permettra de générer des ressources financières pour assurer l’équilibre des budgets et assurer la couverture des dépenses publiques dans nos Etats.
Nos défis pour résumer, en plus de la bonne tenue du marché commun, sont essentiellement l’effectivité de la libre circulation des personnes, des biens et des services, le droit d’établissement … Le meilleur critère d ‘un espace intégré c’est quand le voyageur, la commerçante, le tailleur et tout autre citoyen, puisse se mouvoir et s’installer librement au sein du dit espace. Sans cela il n’y a pas d’intégration : l’UEMOA est un même espace pour ses citoyens. Je vous donne l’exemple dont je suis fier celui du traitement égalitaire des étudiants de l’enseignement supérieur : chaque fils ou fille de l’UEMOA doit payer les mêmes frais de scolarité que les nationaux sur l’ensemble de l’Union. C’est cela l’avenir, c’est cela démocratiser le savoir et la recherche. Sur le même plan la mobilité des enseignants et des chercheurs, c’est notre combat pour que notre espace soir ouvert et compétitif.
La bonne gestion est aussi une nécessité ; elle passe par la bonne gouvernance économique et sur ce point, nos Etats travaillent à cela.
La globalisation des échanges nous contraint à toujours plus de performances, à travers rigueur, compétitivité, transparence, suivi et évaluation, entre autres. La clé de tout cela c’est le travail : il faut privilégier aujourd’hui, en ces temps de mondialisation irréversible, la fourmi à la cigale.
L’avenir appartient aux peuples qui travaillent, aux nations qui investissent dans les secteurs porteurs comme les ressources humaines. Nous travaillons à tout cela au sein de l’Union, sans tambour mais avec constance, efficacité et efficience …
L’Indicateur du Renouveau : Et les perspectives ?
S.C : En matière de perspectives sur les finances publiques, c’est le volet des finances locales des Collectivités territoriales qui sera bientôt harmonisé en prenant en compte également les bonnes pratiques internationales en matière de gestion rigoureuse et transparente.
S’agissant de la comptabilité du secteur privé, le Système comptable Ouest Africain (SYSCOA) sera révisé pour le porter aux normes internationales, notamment des IFRS.
Pour parler des perspectives globales, nous préparons activement l’UEMOA de demain.
L’UEMOA de demain, c’est l’aboutissement des chantiers en cours, avec des infrastructures routières renforcées, la circulation sans entraves, de tous, et en particulier des opérateurs économiques, sur les axes routiers de l’Union, l’usage effectif du droit d’établissement par les acteurs des professions libérales.
L’UEMOA de demain, ce sont aussi des industries répondant aux standards internationaux de qualité, une agriculture et un élevage plus productifs, avec des équipements modernes, un secteur touristique plus attractif, des Universités ouvertes à l’ensemble de nos étudiants sans aucune forme de discrimination.
L’UEMOA de demain travaille pour rendre nos populations plus heureuses, avec un accès plus facile à l’eau potable et à des produits alimentaires plus diversifiés.
Bref, l’UEMOA de demain c’est un espace harmonisé, pacifique et où il fait bon vivre.
L’Indicateur du Renouveau : Vous êtes le président d’honneur de l’URD. Comment se porte cette famille politique aujourd’hui ?
S.C : Vous avez utilisé le bon terme, l’URD est vraiment « une famille » avec tout ce que cela peut avoir de positif vu sous l’angle de nos valeurs culturelles positives. L’Urd est plus forte que jamais, en témoigne la tenue régulière des assises statutaires et surtout l’engouement de plus en plus grand qui suscite des adhésions importantes ce, de façon régulière. La famille s’élargit, s’épanouit et avance fièrement !
L’Indicateur du Renouveau : Des rumeurs faisant état de divergence de vue entre votre frère cadet et ministre, Oumar Ibrahim Touré et vous, sont courantes. Qu’en est-il exactement ?
S.C : Cette question mérite deux éclaircissements. D’abord, au niveau du Parti, la rencontre de Mopti et les déclarations du Vice-président Oumar TOURE règlent la question, si l’on peut parler ainsi. Oumar TOURE a rappelé son attachement à l’URD en des termes clairs et sans équivoque. …. Ça, c’est quand même clair. Monsieur le journaliste ?
S’agissant de nos relations, il n’y a aucun problème personnel entre le Ministre Oumar TOURE et moi. Pour moi, la vie politique a ses règles, la vie privée a les siennes, et sur ce plan je vous rassure que je ne fais pas d’amalgame, c’est un de mes principes et mes principes je les respecte scrupuleusement. Rassurez vos lecteurs tout va bien….
L’Indicateur du Renouveau : Deux ans seulement nous séparent de la présidentielle de 2012. Comment cette échéance est entrain d’être préparée à l’URD ?
S.C : L’URD va à son rythme et dans la sérénité : faisant chaque chose en son temps. Nous sommes en 2010, toutes les échéances électorales de 2012 sont dans l’agenda du parti qui statuera au cas par cas en toute transparence !
Vous semblez hésiter... ? S’agissant de ma personne, je dis que je suis à pied d’œuvre au service du pays et de la sous-région, donc je suis totalement absorbé par cette exaltante mission qui demande beaucoup de concentration et beaucoup de temps. Alors pour le reste, on avisera le moment venu, inch Allah… (rires) !
L’Indicateur du Renouveau : Hormis le soutien de votre parti à l’action gouvernementale, comment sont vos relations personnelles avec le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré ?
S.C : Avec le Président ATT, j’ai d’abord des relations professionnelles sereines, il faut préciser qu’il il est le Président en exercice de notre Union. Ensuite, nous avons des relations personnelles excellentes. Des relations anciennes et au-dessus de toute considération, voyez ce que je veux dire ? Rassurez-vous, tout va très bien entre le Président de la République du Mali et moi (rires)… !
L’Indicateur du Renouveau : Votre dernier mot, monsieur le Président ?
S.C : Je voudrais vous remercier pour votre sollicitation et saluer vos lecteurs.
Je souhaite aux citoyens de l’Union beaucoup de paix, de sécurité et surtout un hivernage paisible. Je pense aux victimes des inondations à qui j’exprime ma compassion et ma solidarité. Je précise que la Commission a octroyé une aide aux trois pays les plus touchés : le Niger, le Burkina et le Mali.
Enfin, en ce début du mois de Ramadan, je forme des vœux de bonheur et de prospérité pour le Mali, l’ensemble des citoyens de l’Union et toute la Ummah islamique.
Merci encore de votre intérêt pour l’UEMOA et ses activités !
Entretien réalisé par Abdoulaye Diakité