mercredi 6 août 2008

Soumaïla Cissé inquiet de l’avenir des Etats de l'UEMOA

ECONOMIE Uemoa/ Crise alimentaire et de l’ énergie électrique Soumaïla Cissé inquiet de l’avenir incertain des Etats
Le président de la Commission de l’Union économique et monétaire Ouest africaine, Soumaïla Cissé, était le lundi 4 août 2008 à Abidjan. Il était l’invité du Centre pour l’Innovation politique et économique de Côte d’Ivoire. C’était dans le cadre de la journée de l’Economie dudit centre dont la direction est assurée par le Professeur Pierre Dagbo.Intervenant sur le thème: ‘’Les perspectives économiques de l’UEMOA dans un contexte de crises alimentaire et de l’énergie’’, l’hôte du professeur Pierre Dagbo a eu à attirer l’attention des gouvernants africains, principalement ceux de l’espace UEMOA, du danger qui les guette ainsi que les peuples. S’agissant de la crise alimentaire, Soumaïla Cissé a fait remarquer qu’elle n’est pas le seul fait du choc du marché de l’offre dû à la forte demande des nouveaux pays émergents et surtout à la fluctuation du cours du pétrole ainsi que de la dégringolade du poids du dollar. Mais,il a mis cela sur le compte des échecs des politiques agricoles africaines, contrairement à celles des pays du Nord où les agriculteurs sont assistés depuis le champ jusqu’à la commercialisation des récoltes en passant par le transport. Au niveau de la crise énergétique, le président de la Commission de l’UEMOA a indiqué que l’impact paraît très évident. ‘’L’étude réalisée en juin 2008 sur l’élaboration d’une stratégie de résolution durable de la crise de l’énergie électrique dans les Etats membres de l’UEMOA montre bien que si rien n’est fait, le déficit en énergie électrique irait en s’aggravant d’année en année’’, a souligné Soumaïla Cissé. Ajoutant que, quelle que soit l’hypothèse de travail choisi, la demande d’électricité en 2030 augmenterait, pour atteindre 5 fois le niveau de demande actuelle dans l’hypothèse la plus basse et treize fois dans l’hypothèse la plus élevée. L’hôte du professeur. Pierre Dagbo Dago est persuadé que la fin de la crise de l’énergie électrique ne pourrait être possible que, lorsque de nouveaux parcs seront construits. Toutefois, il reste pessimiste quant à l’aboutissement des mesures d’urgence décrétées dans certains Etats, face à la colère du peuple. ‘’En dépit des mesures d’urgence déjà mises en œuvre par les Etats membres avec des incidences sur les trésoreries publiques, on assistera encore à une aggravation des principaux soldes budgétaires en 2008’’, a dit Soumaïla Cissé. Précisant que le déficit budgétaire global hors dons et le déficit budgétaire global représenteraient respectivement 5,7% et 2,6% du PIB nominal de l’Union. En clair, les mesures arrêtées dans les différents Etats n’auront pas d’effets. Mais, bien au contraire, elles affaibliront l’appareil économique. Pour éviter aux Etats une catastrophe alimentaire et en énergie électrique, le président de la Commission de l’UEMOA a fait des recommandations. Concernant le secteur agricole, il demande que soient résolues en amont, les difficultés et contraintes liées aux engrais, semences, techniques actuelles obsolètes puis à la résolution en aval des problèmes rencontrés dans la commercialisation, les transports, stockage de produits, la sécurité des débouchés pour les différentes filières agricoles au sein de l’Union. Quant aux solutions à la crise en énergie électrique, il a préconisé une approche régionale.

Honoré Kouassi L’Intelligent d’Abidjan 06/08/08

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