Nouveau pas vers l’intégration
L’institution ouest-africaine réussit à lever les fonds nécessaires pour financer son programme économique régional (PER) 2006-2010.Qui a dit que l’Afrique n’attirait pas assez de capitaux pour financer son développement ? À l’évidence, il en va tout autrement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui vient de lever 2 438 milliards de F CFA (environ 3,7 milliards d’euros) auprès d’institutions de financement et de partenaires bilatéraux. L’organisation, qui compte huit États membres - Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo -, a tenu, les 2 et 3 novembre, à Dakar, une table ronde des bailleurs de fonds. Objectif : boucler le financement de son programme économique régional (PER) 2006-2010.
Destiné à approfondir l’intégration régionale, le PER s’articule autour « d’un ensemble de projets intégrateurs sélectionnés au niveau régional » et censés avoir un impact sur les objectifs de croissance et de développement de l’UEMOA. Cinq axes stratégiques ont été définis : consolidation de la bonne gouvernance, développement des infrastructures, construction d’un appareil productif intégré, développement des ressources humaines et mise en place d’un partenariat pour mobiliser les ressources et appliquer le PER. Coût total de ce programme : plus de 2 900 milliards de F CFA, dont 78 % sont consacrés aux ?seules infrastructures économiques.
Avant la réunion de Dakar, 31 % des besoins de financement étaient déjà acquis. Il re0stait donc à trouver quelque 2 000 milliards. Venues en nombre, des institutions telles que l’Union européenne, la Banque islamique de développement, l’Usaid, la SFI, ou encore des bailleurs bilatéraux, tels que la France, le Canada et l’Allemagne, ainsi que des organismes panafricains, Banque africaine de développement, Banque ouest-africaine de développement, ont tour à tour annoncé leur volonté de soutenir le développement économique de l’Union. Même si l’origine détaillée des 2 438 milliards n’a pas encore été révélée par l’UEMOA, cet argent frais, principalement des prêts concessionnels, devrait être essentiellement consacré au développement des infrastructures. Les bailleurs n’ont cependant pas caché leurs appréhensions quant au suivi et à l’évaluation de ce programme. L’UEMOA saura-t-elle trouver, à l’échelle de chaque pays, les ressources humaines pour gérer ces sommes colossales ? Selon le Malien Soumaïla Cissé, président de la Commission, « les bailleurs de fonds sont eux-mêmes partie prenante du mécanisme de suivi et auront un droit de regard sur l’évolution du PER, qui sera revu à mi-parcours ». Au final, c’est une opération réussie pour l’UEMOA, devenue un modèle d’intégration régionale en Afrique.
JEUNE AFRIQUE 12 novembre 2006 - par MAHAMADOU CAMARA, ENVOYÉ SPÉCIAL À DAKAR
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