Soumaïla CISSE à DAKAR : L’Uemoa a réalisé 300 forages au SENEGAL: "En tournée de remerciements dans les pays membres, le président sortant de la Commission de l’Union économique ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé, a passé, hier à Dakar, en revue les réalisations sous son magistère à la tête de l’organisation. Il a appelé à l’intégration de nos pays. Reconnaissant le « grand rôle » que le Sénégal a joué pour son élection
à la tête de la Commission de l’Uemoa qu’il dirige depuis le 20 janvier 2004, Soumaïla Cissé a fait, hier à Dakar, un appel à l’intégration régionale, au cours d’une conférence de presse. « Il faut être ensemble, c’est devenu une évidence. Il faut que chaque Etat accepte de déléguer une partie de sa souveraineté », a-t-il déclaré. » Optimiste, il ajoute : « je pars confiant que les populations se sentent de plus en plus concernés. Je suis convaincu que les gouvernements vont toujours jouer le jeu, la volonté politique est là. Nous avons les moyens d’aller de l’avant. Je pars très heureux de ce que j’ai pu apprendre de cette Union », a ajouté M. Cissé qui quitte ses fonctions le 1e septembre prochain. Cependant, tout n’est pas rose, reconnaît-il. « On a l’impression que ça a bien marché, mais il y a des problèmes » dans l’Union, a-t-il dit. M. Cissé a cité les entraves à la libre circulation des personnes et des biens, les barrières inutiles, le droit d’établissement qui n’est pas toujours appliqué. « Souvent, ces directives ne sont pas transposées à l’échelle nationale », regrette-t-il. Par exemple, la directive permettant à tout étudiant de s’inscrire dans n’importe quelle université de l’Union dans les mêmes conditions n’est appliquée que par le Burkina Faso, le Niger et la Guinée-Bissau, se désole Soumaïla Cissé. « Ceci ne renforce pas la crédibilité de l’Union », regrette-t-il. M. Cissé, s’est demandé : « est-ce que le sort des populations a changé ? Il faut savoir ce que les populations attendent » de l’Uemoa, a-t-il ajouté. La rencontre a été l’occasion de passer en revue les réalisations de l’Uemoa (lire par ailleurs). « Nous avons financé des entreprises, nous avons touché un peu partout des domaines qui intéressent les populations », a-t-il estimé. « L’Uemoa est plus connue » A l’arrivée, a-t-il ajouté, « l’Uemoa est plus connue ». Soumaïla Cissé a invité à tenir compte de la crise financière mondiale, à réfléchir sur l’avenir, aux questions de paix et de sécurité afin de mieux aborder l’Union de demain. Quant au développement, il faut d’abord une diffusion du savoir, faire des bonds en avant en utilisant la technologie, veiller sur la bonne gouvernance en définissant et en respectant les règles de vie en commun. Sur le plan politique, il a appelé à penser à une confédération. Soumaïla Cissé a insisté sur les avantages d’avoir une monnaie commune. « Cela ne sert à rien d’avoir une monnaie chère, nous avons une monnaie qui est crédible. Ce n’est pas vrai que ce sont les Français qui dictent les choses. Nous avons besoin de crédibilité », a-t-il dit. Selon M. Cissé, les réserves monétaires disponibles de la zone Cfa d’Afrique de l’Ouest sont de 55 %. Des montants disponibles qui peuvent servir à garantir nos exportations, à faire face aux besoins alimentaires. A son avis, « la fixité (du franc Cfa vis-à-vis de l’euro) paraît plus simple. Ce qui est important, c’est que notre monnaie serve à notre économie. Le système semble rassurer », a ajouté le président Cissé. Rappelant la dévaluation de 1994, le président de la Commission de l’Uemoa déclare qu’à l’époque, tout s’était arrêté, le seul moyen de repartir, c’était une dévaluation. « C’était un mal nécessaire ». Il a reconnu que l’idéal, c’est que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Uemoa fusionnent. Mais, avoue-t-il, il y a beaucoup de difficultés à la Cedeao. Raison pour laquelle il croit que l’Union ne va pas disparaître d’ici 2020. Déjà, l’échéance d’une monnaie commune aux 15 pays membres de la Cedeao a été repoussée. Par ailleurs, le conférencier s’est désolé de la crise en Côte d’Ivoire, pays qui constitue 36 % du budget de l’Uemoa et 40 % de son Pib. Cependant, il garde un optimisme pour l’économie de ce pays et déplore l’aspect humain « dommageable » durant la crise. Selon Soumaïla Cissé, les projections économiques pour ce pays sont optimistes. La question énergétique a été évoquée. Pour faire face à la crise de ce secteur, l’Uemoa a mis en place l’Initiative régionale pour l’énergie durable (Ired) qui a un plan allant jusqu’en 2030 en trois phase. D’abord, ce plan prévoit d’augmenter la quantité de l’énergie, ensuite d’avoir une énergie compétitive et avoir en dernier lieu de l’énergie propre. L’Uemoa a créé un Fonds de développement de l’énergie de 500 milliards de francs Cfa. « Dans chaque pays, nous avons financé un programme » énergétique, s’est réjoui Soumaïla Cissé. Le 24 juin dernier, l’Uemoa a signé avec le Sénégal un financement de 24 milliards de francs Cfa. L’objectif de l’Uemoa, c’est d’interconnecter les réseaux électriques des pays. Interpellé sur sa probable candidature à l’élection présidentielle malienne de 2012, M. Cissé, très évasif, a dit : « il n’y a aucun candidat pour le moment ». Malick CISS
samedi 9 juillet 2011
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