"Soumaïla Cissé annonce une envergure politique à l’UEMOA APS : 07/07/2011 19:38 GMT Dakar, 7 juil (APS) - Le président sortant de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Soumaïla Cissé, a dressé, jeudi à Dakar, une étoffe politique pour l’avenir de la communauté qui, selon lui, doit garantir les libertés, la paix et la
sécurité aux 93,6 millions d’habitants répartis sur 3.509.600 Km2. Prolongement de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA, en vigueur), l’UEMOA regroupe, depuis 17 ans, sept pays francophones, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo et un Etat lusophone, la Guinée-Bissau (mai 1997). Le Produit intérieur brut (PIB) de la communauté se chiffre à 32.637,2 milliards de francs CFA. ‘’Beaucoup de choses se sont passées dans la convergence des performances et des politiques macroéconomiques. Mais, ce n’est pas suffisant (…) la macroéconomie ne se mange pas’’, a-t-il dit, lors d’une conférence de presse. ‘’Nous avons un message politique à faire valoir, l’UEMOA ne peut pas être que technique.’’ ‘’Il nous faut rêver plus, penser à une confédération et mutualiser certains domaines comme la justice, la sécurité et la diplomatie, des éléments à mettre en avant’’, a-t-il dit, en guise de feuille de route à ses futurs successeurs. Des concertations sont en cours pour arriver d’ici à septembre à un consensus sur son remplaçant. Deux candidats sont en vue, le Sénégalais El-Hadj Abdou Sakho, actuel commissaire en charge de la politique économique de l’UEMOA et le Nigérien Mamane Badamassi Annou Malam, ancien ministre de l’Economie et des Finances. Le premier est réputé 'intègre et compétent' et son rival garde l’avantage du responsable politique. En fin de mission depuis le 31 mai dernier à la présidence de la Commission de l’UEMOA qu’il a dirigée pendant huit ans, le Malien Soumaïla Cissé mène une ‘’tournée de remerciements’’ aux autorités des Etats membres de l’Union, les chefs d’Etat, de gouvernement et les ministres des Finances. ‘’Je suis très fier de tout ce qui a été fait et de ce que j’ai appris moi-même’’, a-t-il laissé entendre avant de nuancer toutefois ce bout d’enthousiasme : ‘’Est-ce que ce que nous avons réalisé a pu changer les conditions de vie des populations ? C’est ce qui est le plus important’’. Selon lui, l’Union est à la croisée des chemins de son destin, nécessitant à cet effet une révision du Traité du 10 janvier 1994, signé à Dakar, à la veille de la fameuse dévaluation du franc CFA, monnaie commune aux Etats membres. ‘’Il y a nécessité aujourd’hui de réviser ce qui nous lie’’, a dit M. Cissé. ‘’Il y a des efforts à faire sur les libertés, la libre circulation des biens et services et le droit d’établissement des professions libérales’’, a-t-il relevé, déplorant aussi la mauvaise volonté politique d’appliquer certaines décisions communautaires, telles les réformes dans l’enseignement supérieur. Il s’agit de l’égalité de traitement des étudiants ressortissants de l’UEMOA, dans la détermination des conditions et des droits d’accès aux institutions publiques d’enseignement supérieur des Etats membres, depuis 2008. S’y ajoute le montant de l’inscription et les coûts des prestations universitaires qui doivent être les mêmes dans toutes les universités publiques, pour tous les étudiants nationaux et non-nationaux d’un Etat membre de l’UEMOA. ‘’Cette directive n’est respectée que par le Burkina Faso, le Niger et la Guinée-Bissau, y compris ici au Sénégal et ce non-respect fausse le principe de l’égalité de chances dans la formation donnée aux étudiants de la communauté’’, a noté le président sortant de la Commission de l’Union. ‘’Dans notre union, l’un des grands problèmes reste l’emploi des jeunes’’, a déclaré Soumaïla Cissé, qui est aussi un homme politique d’envergure au Mali, même s’il s’est gardé d’annoncer ses intentions dans la succession en 2012 de son ex-rival, le président Amadou Toumani Touré. Pour M. Cissé, l’équation à résoudre réside dans l’emploi à donner à la jeunesse de l’UEMOA afin, a-t-il insisté, ‘’que nous ayons des jeunes qui trouvent leurs racines dans leur culture propre et qui aient aussi des ailes à travers la technologie’’. ‘’Les clés de notre développement sont à chercher dans l’éducation, la culture, la recherche, bref dans le savoir mais aussi, dans la technologie qui, elle, demeure le seul moyen d’accomplir des bonds et de gagner des points’’, a-t-il indiqué en soulignant l’importance de la bonne gouvernance. ‘’Nous devons être plus proches des contraintes du moment’’, a-t-il reconnu, à la lumière des crises sociopolitiques qui ont secoué des Etats membres au point d’entamer la solidité de l’Union. Il a cité la Côte d’Ivoire, pays le plus peuplé et le plus prospère, qui assure 36% du budget de l’UEMOA par le biais du Prélèvement communautaire de solidarité (PCS). Selon M. Cissé, trois défis sont en jeu pour assurer un meilleur avenir à l’Union : ‘’Concevoir l’intégration comme la perspective à relever ; avoir confiance que les populations se sentent plus concernées et amener les chefs d’Etat à jouer le jeu (en matière de critères de convergence macroéconomique et de surveillance multilatérale)’’. ‘’Nous avons les moyens d’aller de l’avant et si nous voulons y arriver, nous devons nous atteler à instaurer une justice supranationale (…)’’, a-t-il préconisé. A cause des barrières dans la libre circulation, a-t-il relevé, ‘’les libertés ne sont pas approfondies’’. ‘’C’est ce sur quoi nous devons nous battre.’’ SAB/ASG – Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
vendredi 8 juillet 2011
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