samedi 9 juillet 2011

« Le Sénégal avait présenté deux projets très mûrs »

Articles Reussir | TROIS QUESTIONS A SOUMAILA, PDT COMMISSION DE L’UEMOA | « Le Sénégal avait présenté deux projets très mûrs »: "Le Sénégal a engrangé le maximum de financement de la part de l’Uemoa en matière d’énergie. C’est ce qu’a révélé M. Soumaïla Cissé, Président de la Commission de l’Uemoa. Dans cet entretien, il explique les raisons d’une telle situation. Où en êtes-vous avec le problème de l’énergie dans l’Uemoa ? Depuis quelques années les problèmes de l’énergie sont au cœur des préoccupations de l’Uemoa. C’est ainsi que nous avons fait un programme pour
résorber ce gap. Il y a une première phase qui va jusqu’en 2012 qui consiste à renforcer la production en faisant de sorte qu’il y a moins de délestages possibles. La deuxième phase concerne la mise en place d’une énergie plus compétitive à bas prix. La troisième phase c’est faire de sorte que l’énergie soit de plus durable, par exemple, en travaillant avec le solaire. Pour la première, nous avons mis en place un fonds d’investissement estimé à 500 milliards de francs Cfa. 250 ont été mis en place grâce à la commission des finances de l’Uemoa avec la Boad. Ainsi, le Bénin, le Mali et le Niger ont eu un montant de 20 millions, la Côte d’Ivoire 25, le Sénégal 35. Aujourd’hui, nous sommes en train de trouver les 250 milliards chez nos partenaires pour mettre en place un fond d’investissement et nous allons faire appel à la communauté internationale. Mais pour ce qui est de l’union à proprement parlée, nous avons pensé qu’il fallait faire l’interconnexion entre les différents réseaux d’électricité des différents pays. Aujourd’hui, l’interconnexion est en train d’être effective entre le Mali et la Côte d’Ivoire qui est déjà connecté avec le Ghana. L’ensemble des pays de l’Uemoa vont être connectés en matière d’énergie. C’est comme le sang dans notre organisme. Comment expliquez le fait que le Sénégal engrange le maximum d’investissement ? Cela ne veut pas dire que le Sénégal a plus de problèmes que les autres pays. Mais c’est parce que le Sénégal a présenté deux programmes qui étaient déjà prêts, il n’y avait pas de raisons pour qu’on ne les finance pas. Nous, on ne fait pas de distinction, nous faisons le partage en fonction des besoins, mais surtout sur la maturité des projets. Après tout, cela revient au même. Parce que si un jour le Sénégal a un surplus d’énergie, cela va être reversé à un autre pays de la sous-région. N’oubliez pas que l’union a pour objectif dans ce secteur de faire en sorte qu’il soit résolu dans tout l’espace Uemoa. Est-ce que la crise n’a pas fragilisé le Cfa ? Pas du tout. Si notre monnaie n’était pas crédible, avec la situation sociopolitique que nous avons connue ces dernières années en Côte d’ivoire, notamment, le Cfa allait être très menacé. La monnaie, c’est un facteur économique, notre économie est donc en relation avec l’économie. Il faut que notre monnaie soit forte pour que notre économie soit stable. C’est ce qui permet aux populations de transférer leur pouvoir d’achat, maitriser l’inflation, c’est ce qui permet au gouvernement de transférer. Il y a des situations qui font qu’on a besoin d’une monnaie un peu forte, parfois d’une monnaie faible. Entre ces deux, nous avons choisi un système de parité fixe, il fonctionne bien. Mais je crois qu’il faut continuer à le regarder et le surveiller. Aujourd’hui, beaucoup de régions dans le monde nous envient. Le débat au niveau de la Cedeao, c’est d’arriver à une monnaie unique. Ce n’est quand même pas facile, mais c’est bon de s’y mettre.

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