vendredi 17 septembre 2010

Entrepreneuriat féminin : AFRIQUE-ESPAGNE, EXPERIENCES CROISEES| L’ESSOR

Entrepreneuriat féminin : AFRIQUE-ESPAGNE, EXPERIENCES CROISEES L’ESSOR : Quotidien National d’Information du Mali
Si le secteur privé est considéré comme le moteur de la croissance, les femmes sont pour leur part la locomotive du développement en Afrique
vendredi 17 septembre 2010, par Mariam A. Traoré
Bamako abrite depuis hier la 3è rencontre des femmes chefs d’entreprise africaines et espagnoles. Initiée par
le Centre de Coperacio intercultural de dones africaine (CODAF), elle vise entre autres à créer des relations d’affaires et d’amitié entre les femmes chefs d’entreprise africaines et espagnoles. La rencontre permet aussi aux femmes entrepreneurs à discuter, partager leurs expériences et exposer leur savoir-faire. Prennent part à l’événement les femmes entrepreneurs du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de Guinée Conakry, de Tunisie, du Maroc, du Mali et d’un peu partout en Espagne. La cérémonie d’ouverture était placée sous la
présidence de Soumaïla Cissé, président de la commission de l’UEMOA. Y ont pris part, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, le directeur multi pays de l’Unesco, Juma Shabani, la représentante des chefs d’entreprise d’Espagne, Mme Maité Palomino et nombre d’invités. La coordinatrice de la rencontre, Mme Marie Françoise Sy, a estimé que la rencontre allait aider à améliorer la coopération sud-sud et nord-sud. Pendant trois jours, les participants développeront des thèmes comme « les femmes africaines face à la crise financière mondiale : impacts et réponses », « Le rôle de l’empowement dans l’équité entre homme et femmes en matière d’entrepreneuriat ». Ils se pencheront également sur « le tourisme solidaire et patrimoine culturel, une nouvelle alternative pour l’emploi des femmes en milieu rural ». Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, a loué l’importance et le rôle des femmes opératrices dans le développement de notre pays. Un programme a été élaboré en 2007 par son département qui vise à renforcer la capacité des femmes opératrices économiques du Mali, a-t-elle rappelé. Le ministre a invité les femmes à dépasser les détails pour aller vers l’essentiel, à savoir de contribuer efficacement au développement de leurs pays respectifs. Le parrain de l’événement, Soumaïla Cissé, a constaté que l’Afrique a une longue tradition de femmes entrepreneurs. Quand les femmes se lancent dans la voie de l’entreprenariat, a-t-il relevé, elles font preuve de beaucoup de vision, de talent, d’énergie et par-dessus tout d’une exceptionnelle volonté d’entreprendre et de réussir. Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit les femmes comme une force motrice à plusieurs niveaux, en particulier dans le commerce du fait de leur rigueur et de leur engagement. Ainsi presque 100 % des femmes remboursent leur micro-crédit. Une performance reconnue et qui conforte la confiance placée en elles, a souligné Soumaïla Cissé. Ce potentiel a incité la commission à soutenir la création du réseau des opératrices économiques des États membres de l’Uemoa : le REPOSE. Ce réseau va, du point de vue de Soumaïla Cissé, permettre à ses membres d’améliorer leurs capacités économiques et financières, d’accroître leur productivité dans les différents secteurs de développement et d’assurer la prise en compte de leur contribution dans l’économie. Un voyage d’études a ainsi été organisé à Casablanca et Rabat en 2007 pour 16 opératrices de la filière coton-textile, un autre à Fès en 2008 pour 16 opératrices de la filière cuir. Dans ce cadre, la Commission de l’Uemoa a déjà engagé sur fonds propres plus de 100 millions de Fcfa et prévoit en 2011, la réalisation d’un annuaire professionnel des opératrices économiques de l’Union. En plus de ces actions spécifiques, a expliqué Soumaïla Cissé, l’organisation sous-régionale appuie la scolarisation de la petite fille et renforce les capacités des jeunes femmes entrepreneurs. Certaines d’entre elles viennent ainsi de participer, il y a quelques semaines à Dinar, en France, à la première promotion de "Talents du monde" où elles ont fièrement tenu leur place, a noté le président de la Commission de l’Uemoa. "Talents du monde", a-t-il expliqué, est un programme original qui permet d’allier formation et management, à travers l’organisation du travail, la connaissance de l’entreprise, afin de permettre aux bénéficiaires de développer dans leur pays leurs activités et leurs compétences. Il s’adresse à de jeunes entrepreneurs qui ont démarré leurs activités et ont besoin de renforcer leurs compétences managériales, leurs capacités d’innovation ou de développer des réseaux. L’ensemble de ces initiatives permettra de favoriser et de dynamiser l’entreprenariat féminin dans notre sous-région. Si le secteur privé est considéré comme le moteur de la croissance, les femmes sont pour leur part la locomotive du développement en Afrique, a jugé Soumaïla Cissé. La promotion, le développement et le renforcement de l’entreprenariat féminin constituent donc de nos jours une réponse efficace et adaptée à la crise économique et financière. À cet effet leur autonomisation économique est essentielle, a insisté Soumaïla Cissé. Dans cet ordre d’idées, pour soutenir et valoriser l’entreprenariat féminin, le président de la Commission de l’Uemoa préconise en général de développer des initiatives en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et, en particulier, de renforcer l’accompagnement des femmes dans leurs projets.

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