jeudi 17 décembre 2009

DISCOURS DEVANT LES MAIRES

Monsieur le Maire de la ville de Ouagadougou ;

Mesdames et Messieurs les Maires des Villes Capitales,

Mesdames et Messieurs les Président(e)s des Associations Nationales de Pouvoirs Locaux,

Messieurs les Commissaires,

Honorables Invités ;

Mesdames, Messieurs,

Je suis, à la fois, fier et heureux, de prendre la parole devant tant d’élus, à l’occasion de cette concertation sur « la plate-forme des collectivités territoriales de notre espace communautaire. »

Je voudrais joindre ma voix à celle du Maire de la ville de Ouagadougou pour souhaiter la bienvenue à tous nos invités et un bon séjour en terre africaine du Burkina.

Votre fierté, Monsieur le Maire de Ouagadougou, doit être grande de recevoir tant de décideurs de nos grandes villes.

Mesdames et Messieurs les Maires des Villes Capitales,

Mesdames et Messieurs les Président(e)s des Associations Nationales de Pouvoirs Locaux,

Votre participation à cette concertation souligne l’intérêt que vous portez à l’intégration sous-régionale.

Vous exprimez ainsi votre engagement en faveur de « la mise en place d’une plate-forme des collectivités territoriales dans l’espace UEMOA ».

Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs,

L’avenir de nos Etas se joue dans les villes.

Les villes constituent aussi le moteur de l’intégration car, elles permettent de renforcer les liens de solidarité et de fraternité qui sont le ciment de notre construction communautaire.
C’est ainsi, que, conscients de l’importance des villes, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union ont adopté en 2004, l’Acte Additionnel portant sur la Politique d’Aménagement du Territoire Communautaire de l’UEMOA.

Cette politique dont l’objectif principal est la recherche d’une meilleure maîtrise de l’approche spatiale du développement accorde une importance particulière à la décentralisation et au rôle des villes et des collectivités locales.

C’est dans ce cadre également, que le Conseil des Ministres a adopté le 27 mars 2009 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le Programme Indicatif Régional de Développement Urbain (PIRDU).

Ce programme vise, entre autres, à :

• renforcer les processus de décentralisation, la gouvernance et la participation citoyenne des populations;

• améliorer les conditions de vie des populations urbaines ;

• combattre la macrocéphalie des villes capitales ;

• renforcer le rôle moteur, l’attractivité et la compétitivité des villes de l’Union ;et,

• équilibrer l’armature urbaine pour accroître et faciliter les échanges.

Il s’agit là, d’un programme qui cherche à soulager les pressions diverses qui s’exercent actuellement sur les villes capitales sujettes notamment, à l’exode rural, à la dégradation de l’environnement et du cadre de vie, à l’insuffisance des infrastructures et à celle des équipements sociaux de santé, d’éducation, de transport, d’assainissement, de voirie et d’approvisionnement en eau potable.

A cet effet, la Commission a jugé nécessaire de donner une nouvelle impulsion à la décentralisation, à la gouvernance et à la participation citoyenne dans ses Etats membres.

Aujourd’hui, les enjeux et les défis nés de la mondialisation et de la globalisation doivent nous pousser vers une plus grande concertation entre tous les acteurs au premier chef desquels les élus locaux, en vue de renforcer la cohérence, l’efficacité et la synergie des interventions tant du secteur public que privé.

C’est pour cette raison que la Commission propose de mettre en place dans l’espace communautaire, un cadre institutionnel de concertation des entités infranationales, qu’elles s’appellent régions, communes, provinces ou préfectures.

Pour les collectivités locales et les élus locaux, un tel cadre pourrait leur servir d’instrument pour faciliter les mutations, se structurer en réseau, renforcer leurs capacités en maitrise d’ouvrage, capitaliser les bonnes expériences, et, fédérer les divers appuis qui feront d’eux des acteurs performants de développement.

Honorables Invités ;

Mesdames, Messieurs,

Cette nouvelle dimension que la Commission compte donner aux collectivités locales et aux élus locaux est sûrement ambitieuse, mais elle est pleine d’espoir car elle conditionne la participation de nos territoires, de nos Etats et de notre sous-région au processus de globalisation et de mondialisation.

C’est pourquoi, cette initiative a besoin de votre appui et de votre portage politique afin de parachever les processus de décentralisation en cours dans nos pays.

Aussi, la Commission vous invite au cours de vos travaux, à échanger, entre autres, sur des questions fondamentales, à savoir :

Quel rôle pour les collectivités territoriales dans la construction et la mise en œuvre d’une politique de cohésion et de développement territorial au sein de l’UEMOA ?

Quelle approche, quelle stratégie d’accompagnement et quels moyens pour permettre aux collectivités territoriales de participer à un développement harmonieux et durable des territoires aux côtés des Etats ?

Comment faire de la plate-forme des collectivités territoriales un outil pour porter la voix des autorités locales ouest-africaines et mieux faire prendre en compte leurs visions et attentes dans la dynamique de construction de l’intégration régionale ?

Au-delà de ces questions majeures, il vous revient également de mener des réflexions sur la démarche méthodologique et les outils institutionnels et techniques à mettre en place pour parvenir à l’atteinte des objectifs communs et partagés que nous envisagerons à cette rencontre de Ouagadougou.

Les propositions issues de nos travaux devront rassurer les Etats centraux sur la complémentarité de nos actions dans la mise en œuvre des politiques publiques et l’approfondissement de la démocratisation, tout en préservant l’unité et la cohésion au sein de l’Union.

Mesdames et Messieurs les Maires des Villes Capitales,

Mesdames et Messieurs les Président(e)s des Associations Nationales de Pouvoirs Locaux,

Au-delà du thème de notre rencontre, se pose la problématique du développement de nos grandes villes.

Toutes les mégapoles, toutes proportions gardées, se ressemblent vu sous l’angle des difficultés.

Je livre à votre attention ce constat… que vous connaissez sûrement… fait par le sociologue Zygmunt Baumann, selon qui, je cite :

« Les villes, les métropoles d'aujourd'hui, sont le véritable terrain où se déversent les problèmes engendrés sur le plan mondial.

Elles sont devenues des champs de bataille où s'affrontent aujourd'hui, les valeurs de la sécurité et de la liberté, l'amour pour le renouveau et la peur des changements, l'amour pour le melting pot et la peur de la mixité, les processus de désagrégation et ceux d'intégration.

Tout cela fait des villes de véritables laboratoires locaux, où l'on expérimente les capacités de cohabiter, sur une planète mondialisée…», fin de citation.

Mesdames et Messieurs les Maires des Villes Capitales,

Mesdames et Messieurs les Président(e)s des Associations Nationales de Pouvoirs Locaux,

Pour tous ces immenses défis, je reste confiant, au regard de votre vision ambitieuse et surtout de vos expériences de managers portés sur l’audace et l’anticipation.

Je sais également, que d’énormes efforts sont fournis de part et d’autre, mais ici, comme ailleurs, l’arbre qui tombe fait beaucoup de bruit, et, personne n’écoute la forêt qui pousse !

Vous êtes, Mesdames et Messieurs les élus, cette forêt qui, pousse passionnément, assurément et obstinément… afin de réaliser le bonheur de nos concitoyens.

Je suis également, persuadé que cette première rencontre posera les bases de la construction de la plate-forme des collectivités territoriales de notre espace communautaire.

C’est sur ces mots d’espoir que, je déclare ouverte, la réunion de concertation entre l'UEMOA, les Maires des Villes Capitales et les Présidents des Associations Nationales de Pouvoirs Locaux.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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