Motion de censure : Honte à notre hémicycle ! - maliweb.net
Intervention de l’honorable Soumaila Cissé a l’assemblée nationale
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Notre Nation est meurtrie.
Notre République est affaiblie.
Notre pays est humilié.
Notre Etat dépérit progressivement.
Notre peuple se désespère chaque jour tant son quotidien est dur et insoutenable.
C’est pourquoi, nous avons, ce matin, Monsieur le Premier Ministre, un devoir particulier.
Ce devoir s’impose à vous comme à nous : celui de faire de ce débat :
un moment de vitalité de notre démocratie ;
un moment d’écoute de l’opposition pour tirer d’elle les idées utiles pour la nation toute entière.
Non, les hommes et les femmes de l’opposition ne sont ni des apatrides ni des comploteurs.
Nous aimons notre cher pays le Mali.
Cet amour de notre Maliba est aussi authentique, aussi profond et puissant que celui que vous revendiquez.
L’amour de notre Maliba est aussi sincère, aussi partagé et manifesté que celui que vous déclamez.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais, ce serait nous insulter!
Chaque Malien, d’où qu’il soit et qui qu’il soit, chérit et défend sa patrie, avec la même énergie lorsqu’elle est menacée, avec la même conviction de son unité et la même vision de sa souveraineté lorsqu’elle forge son destin.
Nous sommes des patriotes fidèles aux valeurs de la République, loyaux envers ses institutions.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais ; ce serait nous offenser!
Nous aimons notre pays, c’est pourquoi nous animons une opposition républicaine et démocratique ici, à l’Assemblée Nationale, en travaillant chaque jour à constituer une alternative crédible à la politique tant décriée que vous menez.
Monsieur le Premier Ministre, je suis persuadé que vous ne considérez pas le débat sur cette 2ème motion de censure de notre ère démocratique avec légèreté et mépris.
Vous savez que c’est une occasion importante pour informer le peuple malien sur la situation préoccupante de notre pays.
Vous conviendrez avec moi que c’est de cela qu’il s’agit.
Aussi, croyez-moi, je ne viens pas à cette tribune le cœur léger.
J’y viens, habité par la tristesse née de l’humiliation subie par notre peuple et de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre république.
Je ne viens pas vous dire que » nous avions raison, que nous vous avions prévenu ».
Non, je viens au nom de l’opposition vous dire de nous écouter, d’écouter les sanglots d’un peuple qui souffre, d’un peuple humilié, d’un peuple qui s’interroge sur son avenir.
N’ayez pas la certitude d’être toujours seul dans le vrai parce que vous risquez de nous entraîner tous dans l’abîme.
Il n’est pas pire poison mortel que l’indifférence.
Non, le sort du pays ne regarde pas que vous seul !
Non, la liberté et la souveraineté du pays ne sont pas entre vos seules mains.
À trop vouloir démentir tel acte ou telle parole, on risque de mentir.
Dites la vérité à notre peuple. Il en a déjà trop entendu.
Le débat, même contradictoire, au Parlement vaut mieux que la révolte fomentée dans la rue.
Etre de la majorité, ne fait pas de quelqu’un un saint, être de l’opposition ne fait pas non plus de quelqu’un une canaille…
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Nous devons nous élever ensemble, au nom du peuple, contre les apprentis-sorciers qui ont enflammé le Nord de notre pays et, qui ont, non seulement créé les conditions d’abandon puis d’assassinats sauvages de nos compatriotes, mais aussi généré des combats meurtriers qui ont fauché lourdement notre jeunesse militaire et humilié notre armée.
Notre armée, dont nous savons tous qu’elle se reconstruit avec vaillance et conscience, devait-elle être envoyée dans la précipitation et l’imprécision «à la boucherie» ?
Monsieur le Premier Ministre,
Beaucoup trop de morts et de blessés sur la déjà trop funeste liste des victimes tombées pour la patrie.
Kidal n’est pas libérée.
L’administration a abandonné la région.
Les populations ne sont plus sécurisées.
Les trafics mafieux fleurissent.
Les groupes terroristes réunissent leurs forces.
Nous avons perdu l’initiative.
L’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays comme l’atteste la dernière séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale.
La réconciliation nationale et le retour définitif des réfugiés dans leurs terroirs, se font attendre.
L’école dans tous ses compartiments va de plus en plus mal.
L’université n’existe que de nom.
Notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois.
Les inégalités envers les femmes sont criardes.
La confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole.
La dette intérieure reste très élevée.
L’investissement se fait rare.
Le panier de la ménagère est troué de toutes parts.
Les dépenses extrabudgétaires sont massives.
La mal- gouvernance est insolente.
La corruption gagne du terrain.
La gestion des finances publiques est calamiteuse.
Les inégalités sociales s’accentuent…….
Aujourd’hui,
Nos concitoyens sont choqués, abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps ; eux qui avaient rêvé de lendemains meilleurs, qui avaient repris espoir, quand brusquement l’horizon s’est bouché et l’espoir a fondu au soleil de la mauvaise gestion, des scandales à répétition, des dépenses somptuaires, de l’insécurité et des incertitudes économiques et sociales.
Nos concitoyens sont orphelins, non d’avoir perdu père et mère, mais d’avoir perdu l’espoir comme le dit un proverbe malien.
samedi 21 juin 2014
Motion de censure : Honte à notre hémicycle ! - maliweb.net
Motion de censure : Honte à notre hémicycle ! - maliweb.net
Intervention de l’honorable Soumaila Cissé a l’assemblée nationale
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Notre Nation est meurtrie.
Notre République est affaiblie.
Notre pays est humilié.
Notre Etat dépérit progressivement.
Notre peuple se désespère chaque jour tant son quotidien est dur et insoutenable.
C’est pourquoi, nous avons, ce matin, Monsieur le Premier Ministre, un devoir particulier.
Ce devoir s’impose à vous comme à nous : celui de faire de ce débat :
un moment de vitalité de notre démocratie ;
un moment d’écoute de l’opposition pour tirer d’elle les idées utiles pour la nation toute entière.
Non, les hommes et les femmes de l’opposition ne sont ni des apatrides ni des comploteurs.
Nous aimons notre cher pays le Mali.
Cet amour de notre Maliba est aussi authentique, aussi profond et puissant que celui que vous revendiquez.
L’amour de notre Maliba est aussi sincère, aussi partagé et manifesté que celui que vous déclamez.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais, ce serait nous insulter!
Chaque Malien, d’où qu’il soit et qui qu’il soit, chérit et défend sa patrie, avec la même énergie lorsqu’elle est menacée, avec la même conviction de son unité et la même vision de sa souveraineté lorsqu’elle forge son destin.
Nous sommes des patriotes fidèles aux valeurs de la République, loyaux envers ses institutions.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais ; ce serait nous offenser!
Nous aimons notre pays, c’est pourquoi nous animons une opposition républicaine et démocratique ici, à l’Assemblée Nationale, en travaillant chaque jour à constituer une alternative crédible à la politique tant décriée que vous menez.
Monsieur le Premier Ministre, je suis persuadé que vous ne considérez pas le débat sur cette 2ème motion de censure de notre ère démocratique avec légèreté et mépris.
Vous savez que c’est une occasion importante pour informer le peuple malien sur la situation préoccupante de notre pays.
Vous conviendrez avec moi que c’est de cela qu’il s’agit.
Aussi, croyez-moi, je ne viens pas à cette tribune le cœur léger.
J’y viens, habité par la tristesse née de l’humiliation subie par notre peuple et de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre république.
Je ne viens pas vous dire que » nous avions raison, que nous vous avions prévenu ».
Non, je viens au nom de l’opposition vous dire de nous écouter, d’écouter les sanglots d’un peuple qui souffre, d’un peuple humilié, d’un peuple qui s’interroge sur son avenir.
N’ayez pas la certitude d’être toujours seul dans le vrai parce que vous risquez de nous entraîner tous dans l’abîme.
Il n’est pas pire poison mortel que l’indifférence.
Non, le sort du pays ne regarde pas que vous seul !
Non, la liberté et la souveraineté du pays ne sont pas entre vos seules mains.
À trop vouloir démentir tel acte ou telle parole, on risque de mentir.
Dites la vérité à notre peuple. Il en a déjà trop entendu.
Le débat, même contradictoire, au Parlement vaut mieux que la révolte fomentée dans la rue.
Etre de la majorité, ne fait pas de quelqu’un un saint, être de l’opposition ne fait pas non plus de quelqu’un une canaille…
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Nous devons nous élever ensemble, au nom du peuple, contre les apprentis-sorciers qui ont enflammé le Nord de notre pays et, qui ont, non seulement créé les conditions d’abandon puis d’assassinats sauvages de nos compatriotes, mais aussi généré des combats meurtriers qui ont fauché lourdement notre jeunesse militaire et humilié notre armée.
Notre armée, dont nous savons tous qu’elle se reconstruit avec vaillance et conscience, devait-elle être envoyée dans la précipitation et l’imprécision «à la boucherie» ?
Monsieur le Premier Ministre,
Beaucoup trop de morts et de blessés sur la déjà trop funeste liste des victimes tombées pour la patrie.
Kidal n’est pas libérée.
L’administration a abandonné la région.
Les populations ne sont plus sécurisées.
Les trafics mafieux fleurissent.
Les groupes terroristes réunissent leurs forces.
Nous avons perdu l’initiative.
L’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays comme l’atteste la dernière séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale.
La réconciliation nationale et le retour définitif des réfugiés dans leurs terroirs, se font attendre.
L’école dans tous ses compartiments va de plus en plus mal.
L’université n’existe que de nom.
Notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois.
Les inégalités envers les femmes sont criardes.
La confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole.
La dette intérieure reste très élevée.
L’investissement se fait rare.
Le panier de la ménagère est troué de toutes parts.
Les dépenses extrabudgétaires sont massives.
La mal- gouvernance est insolente.
La corruption gagne du terrain.
La gestion des finances publiques est calamiteuse.
Les inégalités sociales s’accentuent…….
Aujourd’hui,
Nos concitoyens sont choqués, abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps ; eux qui avaient rêvé de lendemains meilleurs, qui avaient repris espoir, quand brusquement l’horizon s’est bouché et l’espoir a fondu au soleil de la mauvaise gestion, des scandales à répétition, des dépenses somptuaires, de l’insécurité et des incertitudes économiques et sociales.
Nos concitoyens sont orphelins, non d’avoir perdu père et mère, mais d’avoir perdu l’espoir comme le dit un proverbe malien.
Intervention de l’honorable Soumaila Cissé a l’assemblée nationale
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Notre Nation est meurtrie.
Notre République est affaiblie.
Notre pays est humilié.
Notre Etat dépérit progressivement.
Notre peuple se désespère chaque jour tant son quotidien est dur et insoutenable.
C’est pourquoi, nous avons, ce matin, Monsieur le Premier Ministre, un devoir particulier.
Ce devoir s’impose à vous comme à nous : celui de faire de ce débat :
un moment de vitalité de notre démocratie ;
un moment d’écoute de l’opposition pour tirer d’elle les idées utiles pour la nation toute entière.
Non, les hommes et les femmes de l’opposition ne sont ni des apatrides ni des comploteurs.
Nous aimons notre cher pays le Mali.
Cet amour de notre Maliba est aussi authentique, aussi profond et puissant que celui que vous revendiquez.
L’amour de notre Maliba est aussi sincère, aussi partagé et manifesté que celui que vous déclamez.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais, ce serait nous insulter!
Chaque Malien, d’où qu’il soit et qui qu’il soit, chérit et défend sa patrie, avec la même énergie lorsqu’elle est menacée, avec la même conviction de son unité et la même vision de sa souveraineté lorsqu’elle forge son destin.
Nous sommes des patriotes fidèles aux valeurs de la République, loyaux envers ses institutions.
N’en doutez pas, n’en doutez jamais ; ce serait nous offenser!
Nous aimons notre pays, c’est pourquoi nous animons une opposition républicaine et démocratique ici, à l’Assemblée Nationale, en travaillant chaque jour à constituer une alternative crédible à la politique tant décriée que vous menez.
Monsieur le Premier Ministre, je suis persuadé que vous ne considérez pas le débat sur cette 2ème motion de censure de notre ère démocratique avec légèreté et mépris.
Vous savez que c’est une occasion importante pour informer le peuple malien sur la situation préoccupante de notre pays.
Vous conviendrez avec moi que c’est de cela qu’il s’agit.
Aussi, croyez-moi, je ne viens pas à cette tribune le cœur léger.
J’y viens, habité par la tristesse née de l’humiliation subie par notre peuple et de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre république.
Je ne viens pas vous dire que » nous avions raison, que nous vous avions prévenu ».
Non, je viens au nom de l’opposition vous dire de nous écouter, d’écouter les sanglots d’un peuple qui souffre, d’un peuple humilié, d’un peuple qui s’interroge sur son avenir.
N’ayez pas la certitude d’être toujours seul dans le vrai parce que vous risquez de nous entraîner tous dans l’abîme.
Il n’est pas pire poison mortel que l’indifférence.
Non, le sort du pays ne regarde pas que vous seul !
Non, la liberté et la souveraineté du pays ne sont pas entre vos seules mains.
À trop vouloir démentir tel acte ou telle parole, on risque de mentir.
Dites la vérité à notre peuple. Il en a déjà trop entendu.
Le débat, même contradictoire, au Parlement vaut mieux que la révolte fomentée dans la rue.
Etre de la majorité, ne fait pas de quelqu’un un saint, être de l’opposition ne fait pas non plus de quelqu’un une canaille…
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Nous devons nous élever ensemble, au nom du peuple, contre les apprentis-sorciers qui ont enflammé le Nord de notre pays et, qui ont, non seulement créé les conditions d’abandon puis d’assassinats sauvages de nos compatriotes, mais aussi généré des combats meurtriers qui ont fauché lourdement notre jeunesse militaire et humilié notre armée.
Notre armée, dont nous savons tous qu’elle se reconstruit avec vaillance et conscience, devait-elle être envoyée dans la précipitation et l’imprécision «à la boucherie» ?
Monsieur le Premier Ministre,
Beaucoup trop de morts et de blessés sur la déjà trop funeste liste des victimes tombées pour la patrie.
Kidal n’est pas libérée.
L’administration a abandonné la région.
Les populations ne sont plus sécurisées.
Les trafics mafieux fleurissent.
Les groupes terroristes réunissent leurs forces.
Nous avons perdu l’initiative.
L’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays comme l’atteste la dernière séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale.
La réconciliation nationale et le retour définitif des réfugiés dans leurs terroirs, se font attendre.
L’école dans tous ses compartiments va de plus en plus mal.
L’université n’existe que de nom.
Notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois.
Les inégalités envers les femmes sont criardes.
La confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole.
La dette intérieure reste très élevée.
L’investissement se fait rare.
Le panier de la ménagère est troué de toutes parts.
Les dépenses extrabudgétaires sont massives.
La mal- gouvernance est insolente.
La corruption gagne du terrain.
La gestion des finances publiques est calamiteuse.
Les inégalités sociales s’accentuent…….
Aujourd’hui,
Nos concitoyens sont choqués, abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps ; eux qui avaient rêvé de lendemains meilleurs, qui avaient repris espoir, quand brusquement l’horizon s’est bouché et l’espoir a fondu au soleil de la mauvaise gestion, des scandales à répétition, des dépenses somptuaires, de l’insécurité et des incertitudes économiques et sociales.
Nos concitoyens sont orphelins, non d’avoir perdu père et mère, mais d’avoir perdu l’espoir comme le dit un proverbe malien.
vendredi 20 juin 2014
Soumaïla Cissé lors des débats sur la motion de censure à l'Hémicycle : "Ecoutez les sanglots d'un peuple humilié qui souffre…" - maliweb.net
Soumaïla Cissé lors des débats sur la motion de censure à l'Hémicycle : "Ecoutez les sanglots d'un peuple humilié qui souffre…" - maliweb.net
Pour l’honorable Soumaïla Cissé, ce débat doit être un moment de vitalité de la démocratie malienne, « un moment d’écoute de l’opposition pour tirer d’elle les idées utiles pour la nation toute entière « . Il a précisé que les opposants ne sont ni des apatrides ni des comploteurs mais des patriotes fidèles aux valeurs de la République, loyaux envers ses institutions. En douter serait lui faire une insulte.
A en croire M. Cissé, l’examen de cette motion de censure est une occasion pour informer le peuple malien sur la situation préoccupante du pays. C’est pourquoi il dit être triste du fait de l’humiliation subie par le peuple malien et de l’affaiblissement de sa démocratie. » …Je ne viens pas vous dire que « nous avions raison, que nous vous avions prévenu ». Non, je viens au nom de l’opposition vous dire de nous écouter, d’écouter les sanglots d’un peuple qui souffre, d’un peuple humilié, d’un peuple qui s’interroge sur son avenir. N’ayez pas la certitude d’être toujours seuls dans le vrai parce que vous risquez de nous entraîner tous dans l’abîme. Il n’est pas pire poison mortel que l’indifférence », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le sort du pays préoccupe tous ses fils et en discuter librement est largement préférable à une révolte qu’entraînerait le mal-vivre généralisé.
Pour le leader de l’URD, être de la majorité ne fait pas de quelqu’un un saint et être de l’opposition ne fait pas non plus de quelqu’un un moins que rien. Il a appelé à s’élever tous ensemble, au nom du peuple, contre les apprentis-sorciers qui ont enflammé le Nord de notre pays et, qui ont, non seulement créé les conditions de l’abandon puis de l’assassinat sauvage des Maliens, mais aussi provoqué des combats meurtriers qui ont fauché lourdement nos militaires et humilié l’armée malienne.
» Notre armée, dont nous savons tous qu’elle se reconstruit avec vaillance et conscience, devait-elle être envoyée dans la précipitation et l’imprécision à la boucherie ? « , a-t-il demandé. Avant de déplorer le sort des nombreuses victimes en relevant que l’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays comme l’atteste la dernière séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale. Et Soumaïla Cissé de souligner que la réconciliation nationale et le retour définitif des réfugiés dans leurs terroirs, se font attendre. De même que l’école qui va de plus en plus mal ; l’université n’existant que de nom.
» Notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois. Les inégalités envers les femmes sont criardes. La confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole. La dette intérieure reste très élevée. L’investissement se fait rare. Le panier de la ménagère est troué de toutes parts. Les dépenses extrabudgétaires sont massives. La mal- gouvernance est insolente. La corruption gagne du terrain. La gestion des finances publiques est calamiteuse. Les inégalités sociales s’accentuent « , a-t-il dénoncé.
A en croire le chef de l’opposition, la rue gronde de colère ! L’inquiétude se lit sur les visages ! » Où va le Mali, Monsieur le Premier Ministre? Les Maliens ont besoin que soient apportées des réponses appropriées et justes à toutes ces questions. », a-t-il déclaré.
Il a alors demandé au chef du gouvernement de prêter une oreille attentive aux critiques de l’opposition, à ses suggestions et propositions afin d’éviter au pays les impasses dans lesquelles il est en train de sombrer.
Pour Soumaïla Cissé, aucun patriote ne peut rester insensible à la situation que vit le Mali aujourd’hui. Notre devoir aujourd’hui dans l’opposition républicaine, ira-t-il, est de tirer la sonnette d’alarme, «de vous obliger à regarder la situation en face avec lucidité, discernement et objectivité, d’écouter nos critiques et suggestions sans œillères ni dogmatisme pour redresser la barre car si « l’erreur est humaine, y persévérer est diabolique »». Il a alors pris le peuple à témoin afin qu’un jour l’on ne dise pas que toute la classe politique était une complice active ou passive des insuffisances et errements de la gouvernance.
Bruno Djito SEGBEDJI
Soumaïla Cissé lors des débats sur la motion de censure à l’Hémicycle : « Ecoutez les sanglots d’un peuple humilié qui souffre… »
« Notre nation est meurtrie. Notre République est affaiblie. Notre pays est humilié. Notre Etat dépérit progressivement. Notre peuple se désespère chaque jour tant son quotidien est dur et insoutenable « . C’est le tableau sombre qu’a dépeint Soumaïla Cissé, le chef de l’opposition parlementaire à l’entame des débats sur la motion de censure à l’Assemblée nationale le mercredi dernier. Il a lancé un appel au gouvernement à écouter les plaintes et les souffrances du peuple malien.Pour l’honorable Soumaïla Cissé, ce débat doit être un moment de vitalité de la démocratie malienne, « un moment d’écoute de l’opposition pour tirer d’elle les idées utiles pour la nation toute entière « . Il a précisé que les opposants ne sont ni des apatrides ni des comploteurs mais des patriotes fidèles aux valeurs de la République, loyaux envers ses institutions. En douter serait lui faire une insulte.
A en croire M. Cissé, l’examen de cette motion de censure est une occasion pour informer le peuple malien sur la situation préoccupante du pays. C’est pourquoi il dit être triste du fait de l’humiliation subie par le peuple malien et de l’affaiblissement de sa démocratie. » …Je ne viens pas vous dire que « nous avions raison, que nous vous avions prévenu ». Non, je viens au nom de l’opposition vous dire de nous écouter, d’écouter les sanglots d’un peuple qui souffre, d’un peuple humilié, d’un peuple qui s’interroge sur son avenir. N’ayez pas la certitude d’être toujours seuls dans le vrai parce que vous risquez de nous entraîner tous dans l’abîme. Il n’est pas pire poison mortel que l’indifférence », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le sort du pays préoccupe tous ses fils et en discuter librement est largement préférable à une révolte qu’entraînerait le mal-vivre généralisé.
Pour le leader de l’URD, être de la majorité ne fait pas de quelqu’un un saint et être de l’opposition ne fait pas non plus de quelqu’un un moins que rien. Il a appelé à s’élever tous ensemble, au nom du peuple, contre les apprentis-sorciers qui ont enflammé le Nord de notre pays et, qui ont, non seulement créé les conditions de l’abandon puis de l’assassinat sauvage des Maliens, mais aussi provoqué des combats meurtriers qui ont fauché lourdement nos militaires et humilié l’armée malienne.
» Notre armée, dont nous savons tous qu’elle se reconstruit avec vaillance et conscience, devait-elle être envoyée dans la précipitation et l’imprécision à la boucherie ? « , a-t-il demandé. Avant de déplorer le sort des nombreuses victimes en relevant que l’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays comme l’atteste la dernière séance des questions d’actualité à l’Assemblée Nationale. Et Soumaïla Cissé de souligner que la réconciliation nationale et le retour définitif des réfugiés dans leurs terroirs, se font attendre. De même que l’école qui va de plus en plus mal ; l’université n’existant que de nom.
» Notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois. Les inégalités envers les femmes sont criardes. La confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole. La dette intérieure reste très élevée. L’investissement se fait rare. Le panier de la ménagère est troué de toutes parts. Les dépenses extrabudgétaires sont massives. La mal- gouvernance est insolente. La corruption gagne du terrain. La gestion des finances publiques est calamiteuse. Les inégalités sociales s’accentuent « , a-t-il dénoncé.
A en croire le chef de l’opposition, la rue gronde de colère ! L’inquiétude se lit sur les visages ! » Où va le Mali, Monsieur le Premier Ministre? Les Maliens ont besoin que soient apportées des réponses appropriées et justes à toutes ces questions. », a-t-il déclaré.
Il a alors demandé au chef du gouvernement de prêter une oreille attentive aux critiques de l’opposition, à ses suggestions et propositions afin d’éviter au pays les impasses dans lesquelles il est en train de sombrer.
Pour Soumaïla Cissé, aucun patriote ne peut rester insensible à la situation que vit le Mali aujourd’hui. Notre devoir aujourd’hui dans l’opposition républicaine, ira-t-il, est de tirer la sonnette d’alarme, «de vous obliger à regarder la situation en face avec lucidité, discernement et objectivité, d’écouter nos critiques et suggestions sans œillères ni dogmatisme pour redresser la barre car si « l’erreur est humaine, y persévérer est diabolique »». Il a alors pris le peuple à témoin afin qu’un jour l’on ne dise pas que toute la classe politique était une complice active ou passive des insuffisances et errements de la gouvernance.
Bruno Djito SEGBEDJI
vendredi 13 juin 2014
Libérée par ses colonies, la France de De Gaulle a oublié les soldats africains - maliweb.net
Libérée par ses colonies, la France de De Gaulle a oublié les soldats africains - maliweb.net
Récit d’une vie passée au crible, l’ouvrage autobiographique de Bocar Cissé est un précieux matériau d’historien. Au fil des pages, l’enseignant devenu homme politique aujourd’hui décédé, détaille avec une application d’orfèvre les épisodes qui ont mêlé son destin à celui du Mali sur près d’un siècle.
L’administration coloniale à la loupe
Tout d’abord l’enfance dans le Delta du Niger, la pêche et les études coraniques. Puis, très vite l’entrée à l’école française dans les villages de Saraféré et de Niafunké dans la région de Tombouctou. Il y fait la connaissance de celui qu’il surnomme son « messie », Mamby Sidibé. Ce maître d’école le pousse à franchir les portes des grands établissements de l’époque coloniale: l’Ecole primaire supérieure de Bamako, alors capitale du Soudan français, et l’école normale William Ponty, prestigieux établissement de l’Afrique-Occidentale française qui a formé la plupart des cadres de cette région à la fin des années 1930.
A travers la formation de Bocar Cissé, le decorum de l’administration coloniale est reconstitué, son organisation décortiquée. L’auteur décrit notamment comment les responsables français s’allient avec des chefs de tribus locaux pour faciliter la mise en coupe réglée de Bamako par le gouverneur, Terrasson de Fougères. Au cœur de cette mécanique coloniale, l’auteur perçoit déjà le rôle crucial de l’instituteur, émissaire privilégié de l’administration auprès des populations. Mais avant de pouvoir goûter à l’exercice, le voici contraint d’intégrer les rangs de l’armée française sur le front de la guerre qui enflamme la lointaine Europe en 1943.
Les oubliés de la libération
Avec de nombreux africains de l’ouest, Bocar Cissé embarque direction Fez au Maroc puis Alger, l’île d’Elbe, la Corse et enfin, la France continentale. Sur place, l’accueil réservé au bataillon est plus que mitigé. Fêtés en héros dans certains villages, les soldats africains y font pourtant le plus souvent l’expérience douloureuse d’un racisme violent dicté par une profonde ignorance. « Certains pensaient que la peau noire était une saleté, et nous avons vu des enfants venir nous frotter pour voir si la couleur allait disparaître. Dans certains bistrots ou hôtels, le principe était de ne jamais donner à boire au soldat noir, parce que le soldat noir qui boit est dangereux, disait-on ! »
En fait de cruauté, l’autorité politique n’est pas en reste. Avec précision, Bocar Cissé raconte comment de Gaulle a tenu les soldats africains à l’écart lors de la libération de Paris. Un épisode peu connu, volontairement oublié par l’histoire officielle.
« Nous étions cantonnés dans le Jura, tout près de la Suisse, quand l’armée reçut un ordre venant du général de Gaulle : il fallait relever toutes les troupes noires et les remplacer par des soldats français pour reconstituer des régiments homogènes. Des jeunes soldats de Toulon viendraient prendre la relève. Nous étions donc en voie de démobilisation pour laisser la place uniquement à des soldats français. (…) Sur ordre du général de Gaulle il fallait progressivement renvoyer toutes les troupes noires en Afrique et les remplacer par de jeunes Français des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). De Gaulle avait ainsi l’intention de modifier la donne, c’est-à-dire de faire oublier l’idée que les colonies avaient libéré la France. Il voulait montrer que la France avait été libérée par les Français. Ainsi, le jour de la libération de Paris, il faut remarquer qu’il y avait les FFI et la division Leclerc, qui a été fondée au Tchad avec les troupes noires. Il s’agit de cette fameuse colonne qui a parcouru toute l’Afrique du nord ! Par la suite cette division est arrivée à Paris, mais on a dit que ce sont d’abord les FFI qui ont libéré la ville. Or, j’ai eu l’occasion de discuter avec un officier FFI à Montferrat. Il m’a dit carrément que de nombreuses personnes du FFI s’étaient arrogé des galons qu’elles ne méritaient pas, que certaines ne savaient même pas épauler un fusil. »
Encore une fois, la petite histoire raconte la grande.
« Un homme instruit est un lâche »
De retour au pays, le jeune instituteur fait ses premiers pas dans l’univers des touaregs. Un monde qui le fascine et qui deviendra pour lui un objet d’étude en tant que chercheur. Muté dans la région de la vallée du fleuve Niger, Bocar Cissé crée et dirige plusieurs « écoles nomades » accueillant des enfants touaregs dans les villes de Gourma-Rharous, Tombouctou et Ménaka. A nouveau, la mémoire de l’auteur, couchée sur le papier, se fait le témoin historique de l’occupation française de 1894 à 1903 et de ses conséquences sur les populations du nord du Mali aujourd’hui au cœur de l’actualité.
« Avant la conquête (…), les Touaregs nigériens (de la boucle du Niger) se divisaient en deux grands groupements géographiques et politiques. A l’ouest de Tombouctou, c’était la confédération tademekka (…) A l’est, dans la région de Gao, c’est la confédération iwllemmedan, de beaucoup la plus importante. (…) Les français ont éparpillé les factions des tribus qui se sont soumises petit à petit, et les ont installées dans leur zone d’habitat actuelle. »
A l’école nomade, l’enseignement devient un combat. L’instruction des enfants à l’école des colons est rejetée en bloc par certaines chefferies touaregs. « Les guerriers pensaient qu’il était néfaste de mettre leurs enfants à l’école : à l’école française, ils allaient apprendre des notions d’humanité et d’autres valeurs qui ne convenaient pas à des enfants de guerriers. Ainsi un jour, j’entendis le commandant demander à un chef pourquoi il n’envoyait pas ses enfants à l’école. Le chef répondit : nous n’envoyons pas nos enfants à l’école parce qu’un homme instruit est un lâche : avant de faire un coup terrible, il se met à réfléchir longuement aux conséquences qui découleraient de son acte. ». Boca Cissé doit convaincre des bienfaits de l’éducation pour obtenir l’inscription des élèves. Autre défi de taille, la scolarisation des jeunes filles souvent retirées de l’école au début de l’adolescence pour être mariées.
Autant d’obstacles qui pousseront l’instituteur vers l’engagement politique et surtout le syndicalisme enseignant dont il restera une grande figure au Mali.
« Bocar Cissé, Instituteur des sables. Témoin du Mali au XXème siècle. » Bocar Cissé, B. Salvaing, A.O. Kounta. Editions Granvaux
PUBLIÉ PAR THALIA BAYLE (Journaliste. Diplômée en sciences politiques à Lille, passée par le think tank “European Institute” à Washington, ARTE, et pigiste pour différentes publications)
Libérée par ses colonies, la France de De Gaulle a oublié les soldats africains
A travers une autobiographie détaillée, Bocar Cissé, ancien instituteur engagé et père de Soumaïla Cissé, principal opposant à Ibrahim Boubacar Keïta lors des présidentielles de 2013, livre un témoignage d’une grande profondeur historique sur le Mali du XXème siècle. Des souvenirs de vie qui reconstituent avec précision l’époque de l’administration coloniale. Jusque dans ses plus sombres épisodes.Récit d’une vie passée au crible, l’ouvrage autobiographique de Bocar Cissé est un précieux matériau d’historien. Au fil des pages, l’enseignant devenu homme politique aujourd’hui décédé, détaille avec une application d’orfèvre les épisodes qui ont mêlé son destin à celui du Mali sur près d’un siècle.
L’administration coloniale à la loupe
Tout d’abord l’enfance dans le Delta du Niger, la pêche et les études coraniques. Puis, très vite l’entrée à l’école française dans les villages de Saraféré et de Niafunké dans la région de Tombouctou. Il y fait la connaissance de celui qu’il surnomme son « messie », Mamby Sidibé. Ce maître d’école le pousse à franchir les portes des grands établissements de l’époque coloniale: l’Ecole primaire supérieure de Bamako, alors capitale du Soudan français, et l’école normale William Ponty, prestigieux établissement de l’Afrique-Occidentale française qui a formé la plupart des cadres de cette région à la fin des années 1930.
A travers la formation de Bocar Cissé, le decorum de l’administration coloniale est reconstitué, son organisation décortiquée. L’auteur décrit notamment comment les responsables français s’allient avec des chefs de tribus locaux pour faciliter la mise en coupe réglée de Bamako par le gouverneur, Terrasson de Fougères. Au cœur de cette mécanique coloniale, l’auteur perçoit déjà le rôle crucial de l’instituteur, émissaire privilégié de l’administration auprès des populations. Mais avant de pouvoir goûter à l’exercice, le voici contraint d’intégrer les rangs de l’armée française sur le front de la guerre qui enflamme la lointaine Europe en 1943.
Les oubliés de la libération
Avec de nombreux africains de l’ouest, Bocar Cissé embarque direction Fez au Maroc puis Alger, l’île d’Elbe, la Corse et enfin, la France continentale. Sur place, l’accueil réservé au bataillon est plus que mitigé. Fêtés en héros dans certains villages, les soldats africains y font pourtant le plus souvent l’expérience douloureuse d’un racisme violent dicté par une profonde ignorance. « Certains pensaient que la peau noire était une saleté, et nous avons vu des enfants venir nous frotter pour voir si la couleur allait disparaître. Dans certains bistrots ou hôtels, le principe était de ne jamais donner à boire au soldat noir, parce que le soldat noir qui boit est dangereux, disait-on ! »
En fait de cruauté, l’autorité politique n’est pas en reste. Avec précision, Bocar Cissé raconte comment de Gaulle a tenu les soldats africains à l’écart lors de la libération de Paris. Un épisode peu connu, volontairement oublié par l’histoire officielle.
« Nous étions cantonnés dans le Jura, tout près de la Suisse, quand l’armée reçut un ordre venant du général de Gaulle : il fallait relever toutes les troupes noires et les remplacer par des soldats français pour reconstituer des régiments homogènes. Des jeunes soldats de Toulon viendraient prendre la relève. Nous étions donc en voie de démobilisation pour laisser la place uniquement à des soldats français. (…) Sur ordre du général de Gaulle il fallait progressivement renvoyer toutes les troupes noires en Afrique et les remplacer par de jeunes Français des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). De Gaulle avait ainsi l’intention de modifier la donne, c’est-à-dire de faire oublier l’idée que les colonies avaient libéré la France. Il voulait montrer que la France avait été libérée par les Français. Ainsi, le jour de la libération de Paris, il faut remarquer qu’il y avait les FFI et la division Leclerc, qui a été fondée au Tchad avec les troupes noires. Il s’agit de cette fameuse colonne qui a parcouru toute l’Afrique du nord ! Par la suite cette division est arrivée à Paris, mais on a dit que ce sont d’abord les FFI qui ont libéré la ville. Or, j’ai eu l’occasion de discuter avec un officier FFI à Montferrat. Il m’a dit carrément que de nombreuses personnes du FFI s’étaient arrogé des galons qu’elles ne méritaient pas, que certaines ne savaient même pas épauler un fusil. »
Encore une fois, la petite histoire raconte la grande.
« Un homme instruit est un lâche »
De retour au pays, le jeune instituteur fait ses premiers pas dans l’univers des touaregs. Un monde qui le fascine et qui deviendra pour lui un objet d’étude en tant que chercheur. Muté dans la région de la vallée du fleuve Niger, Bocar Cissé crée et dirige plusieurs « écoles nomades » accueillant des enfants touaregs dans les villes de Gourma-Rharous, Tombouctou et Ménaka. A nouveau, la mémoire de l’auteur, couchée sur le papier, se fait le témoin historique de l’occupation française de 1894 à 1903 et de ses conséquences sur les populations du nord du Mali aujourd’hui au cœur de l’actualité.
« Avant la conquête (…), les Touaregs nigériens (de la boucle du Niger) se divisaient en deux grands groupements géographiques et politiques. A l’ouest de Tombouctou, c’était la confédération tademekka (…) A l’est, dans la région de Gao, c’est la confédération iwllemmedan, de beaucoup la plus importante. (…) Les français ont éparpillé les factions des tribus qui se sont soumises petit à petit, et les ont installées dans leur zone d’habitat actuelle. »
A l’école nomade, l’enseignement devient un combat. L’instruction des enfants à l’école des colons est rejetée en bloc par certaines chefferies touaregs. « Les guerriers pensaient qu’il était néfaste de mettre leurs enfants à l’école : à l’école française, ils allaient apprendre des notions d’humanité et d’autres valeurs qui ne convenaient pas à des enfants de guerriers. Ainsi un jour, j’entendis le commandant demander à un chef pourquoi il n’envoyait pas ses enfants à l’école. Le chef répondit : nous n’envoyons pas nos enfants à l’école parce qu’un homme instruit est un lâche : avant de faire un coup terrible, il se met à réfléchir longuement aux conséquences qui découleraient de son acte. ». Boca Cissé doit convaincre des bienfaits de l’éducation pour obtenir l’inscription des élèves. Autre défi de taille, la scolarisation des jeunes filles souvent retirées de l’école au début de l’adolescence pour être mariées.
Autant d’obstacles qui pousseront l’instituteur vers l’engagement politique et surtout le syndicalisme enseignant dont il restera une grande figure au Mali.
« Bocar Cissé, Instituteur des sables. Témoin du Mali au XXème siècle. » Bocar Cissé, B. Salvaing, A.O. Kounta. Editions Granvaux
PUBLIÉ PAR THALIA BAYLE (Journaliste. Diplômée en sciences politiques à Lille, passée par le think tank “European Institute” à Washington, ARTE, et pigiste pour différentes publications)
jeudi 12 juin 2014
À cause de la tension politico-sécuritaire dans le pays… L'URD reporte sine die son congrès prévu les 21 et 22 juin - maliweb.net
À cause de la tension politico-sécuritaire dans le pays… L'URD reporte sine die son congrès prévu les 21 et 22 juin - maliweb.net
L’URD reporte sine die son congrès prévu les 21 et 22 juin
A l’issue de la réunion de son Bureau exécutif national tenue jusque tard dans la soirée du mardi 10 juin au siège du parti à Badalabougou, les responsables de l’Union pour la République et la démocratie (URD) ont fini par opter pour le report des prochains congrès prévus pour les 21 et 22 juin prochains. Motif : la tension politique et sécuritaire qui s’est aggravée dans le pays suite aux derniers événements de Kidal.
Les dirigeants du parti de la poignée de mains comptent battre le record du rappel des troupes pour se donner le courage et la détermination de s’assumer dans l’opposition durant ce quinquennat d’IBK. C’est dans ce sens que le congrès doit rassembler des délégués venus des 55 sections du Mali et des 26 sections de l’extérieur. Mais, le mal-vivre généralisé en cette avant-veille du mois du ramadan ajouté aux menaces sécuritaires dans le septentrion en particulier à Kidal les oblige à observer un stand by. La réunion s’est prolongée pour savoir s’il faut reporter le congrès ou non. Finalement, les partisans du report se sont révélés majoritaires.
Précisons que ces assises seront l’occasion de remembrer l’organe dirigeant du parti avec le départ à la retraite politique du président Younoussi Touré, qui va certainement remettre le témoin à Soumaïla Cissé, dans la perspective des communales de la fin du dernier trimestre 2014, mais aussi de la présidentielle 2018. Dans cette optique, on annonce que la direction du parti devrait s’offrir une cure de jouvence avec probablement l’entrée de jeunes cadres comme Dr Madou Diallo, l’actuel président du mouvement national des jeunes, Moussa Séye Diallo, Timothée Totégué Daou, etc. Certains cadres du BEN, Me Demba Traoré (ancien ministre durant la transition), l’ancien ministre et actuel député et vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Cissé pourraient être promus Secrétaire général ou secrétaire politique du parti.
En outre, selon certaines sources, pour son engagement et le dynamisme dont il a fait montre avec son bureau (des jeunes) lors des dernières élections générales, l’actuel Secrétaire général de l’Assemblée nationale pourrait être proposé à un poste de vice-président ou de secrétaire général du parti de la poignée de mains. Cela ne devrait pas être de la mer à boire dans la mesure où certains membres du bureau sortant ont montré leur limite en terme de capacité de mobilisation et d’assise réelle sur leur base.
Rappelons que l’URD est aujourd’hui le parti majoritaire de l’opposition parlementaire avec 18 députés à l’Assemblée nationale. Il compte, sur l’ensemble du territoire national, 2 264 élus locaux dont 187 femmes et 197 maires. Il faut ajouter que l’URD se réunit en congrès ordinaire tous les quatre ans. Participent à ces assises le Secrétaire général de chaque sous-section ou son représentant par ordre de préséance, le Secrétaire général de chaque section ou son représentant par ordre de préséance, les membres du bureau exécutif national, des membres de la commission nationale de contrôle financier, les membres de la commission nationale de conciliation et d’arbitrage, les députés, les conseillers nationaux du parti, les présidentes des sections du mouvement des femmes, des présidents des sections du mouvement des jeunes ; les sections des Maliens de l’extérieur seront représentées par un à cinq délégués.
Bruno D SEGBEDJI
L’URD reporte sine die son congrès prévu les 21 et 22 juin
A l’issue de la réunion de son Bureau exécutif national tenue jusque tard dans la soirée du mardi 10 juin au siège du parti à Badalabougou, les responsables de l’Union pour la République et la démocratie (URD) ont fini par opter pour le report des prochains congrès prévus pour les 21 et 22 juin prochains. Motif : la tension politique et sécuritaire qui s’est aggravée dans le pays suite aux derniers événements de Kidal.
Les dirigeants du parti de la poignée de mains comptent battre le record du rappel des troupes pour se donner le courage et la détermination de s’assumer dans l’opposition durant ce quinquennat d’IBK. C’est dans ce sens que le congrès doit rassembler des délégués venus des 55 sections du Mali et des 26 sections de l’extérieur. Mais, le mal-vivre généralisé en cette avant-veille du mois du ramadan ajouté aux menaces sécuritaires dans le septentrion en particulier à Kidal les oblige à observer un stand by. La réunion s’est prolongée pour savoir s’il faut reporter le congrès ou non. Finalement, les partisans du report se sont révélés majoritaires.
Précisons que ces assises seront l’occasion de remembrer l’organe dirigeant du parti avec le départ à la retraite politique du président Younoussi Touré, qui va certainement remettre le témoin à Soumaïla Cissé, dans la perspective des communales de la fin du dernier trimestre 2014, mais aussi de la présidentielle 2018. Dans cette optique, on annonce que la direction du parti devrait s’offrir une cure de jouvence avec probablement l’entrée de jeunes cadres comme Dr Madou Diallo, l’actuel président du mouvement national des jeunes, Moussa Séye Diallo, Timothée Totégué Daou, etc. Certains cadres du BEN, Me Demba Traoré (ancien ministre durant la transition), l’ancien ministre et actuel député et vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Cissé pourraient être promus Secrétaire général ou secrétaire politique du parti.
En outre, selon certaines sources, pour son engagement et le dynamisme dont il a fait montre avec son bureau (des jeunes) lors des dernières élections générales, l’actuel Secrétaire général de l’Assemblée nationale pourrait être proposé à un poste de vice-président ou de secrétaire général du parti de la poignée de mains. Cela ne devrait pas être de la mer à boire dans la mesure où certains membres du bureau sortant ont montré leur limite en terme de capacité de mobilisation et d’assise réelle sur leur base.
Rappelons que l’URD est aujourd’hui le parti majoritaire de l’opposition parlementaire avec 18 députés à l’Assemblée nationale. Il compte, sur l’ensemble du territoire national, 2 264 élus locaux dont 187 femmes et 197 maires. Il faut ajouter que l’URD se réunit en congrès ordinaire tous les quatre ans. Participent à ces assises le Secrétaire général de chaque sous-section ou son représentant par ordre de préséance, le Secrétaire général de chaque section ou son représentant par ordre de préséance, les membres du bureau exécutif national, des membres de la commission nationale de contrôle financier, les membres de la commission nationale de conciliation et d’arbitrage, les députés, les conseillers nationaux du parti, les présidentes des sections du mouvement des femmes, des présidents des sections du mouvement des jeunes ; les sections des Maliens de l’extérieur seront représentées par un à cinq délégués.
Bruno D SEGBEDJI
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