vendredi 13 janvier 2012

SOUMAILA CISSE : « Si j’étais candidat au Burkina ou au Sénégal, je serais déjà passé au 1er tour » | Interviews

SOUMAILA CISSE : « Si j’étais candidat au Burkina ou au Sénégal, je serais déjà passé au 1er tour » 
Malikounda.com - Le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) Soumaila Cissé, candidat à l’élection présidentielle de 2012, était à Boumdioba, samedi dernier pour l’inauguration d’une maternité construite par un de ses comités de soutien à l’élection présidentielle de 2012.Il s’agit de la toute première sortie sur le terrain dans le pays profond de Soumi depuis son retour au pays. Dans l’entretien ci-dessous, le candidat du parti de la Poignée de mains tire le bilan de cette sortie, évoque son passage à la tête de l’Uémoa. « Si j’étais candidat au Burkina ou au Sénégal, je serai déjà passé au 1er tour », répond-il à ses détracteurs.
Malikounda : Vous venez d’inaugurer une maternité construite par un comité de soutien à votre candidature à l’élection présidentielle de 2012. Quel analyse faite vous de la construction de cette maternité pour les populations de Boumdioba et environnants ?
Soumaila Cissé :
je tenais à venir assister personnellement à cette inauguration par ce que ce qui est recherché avant tout ce sont des actions concrètes. J’ai tenu à commencer mes visites sur le terrain par les réalisations qui confortent la vie au quotidien de nos populations. Au delà des partis politiques, nous avons besoins du soutient de la société civile. Il faut qu’elle s’implique et c’est surtout utile, dans ce cercle de Kolondiéba, dans une zone presque frontalière avec la Côte d’Ivoire et c’est surtout pour faire face aux difficultés de femmes. Nous savons que les femmes souffrent beaucoup, avec les corvées de l’eau. Il aussi des difficultés liées à la maternité. Il y a l’éloignement des centres de santé qui font que c’est l’un des axes majeurs des problèmes de développement futur.

Malikounda : Tout le long du trajet Bamako-Boumdioba, vous avez fait plusieurs escales au cours desquels vous avez échangé avec les militants de l’URD, les notabilités. Quel était l’objectif de ces escales ?
Soumaila Cissé :
J’avoue que j’ai été moi-même surpris. Au départ nous nous étions dit que nous allons dormir tranquillement à Bougouni et puis continuer le chemin. Mais quand vous avez des populations sur lesquelles il y a un engouement réel, qui sortent au bord de la route, notre culture et nos habitudes ne permettent pas de passer sans les saluer. Alors, nous nous sommes arrêtés et les ont salué au bord de la route. Mais vous savez que dans nos villages, on ne salue pas seulement au bord de la route, on salue les chefs de village, les grandes familles, les religieux et surtout la politique nous recommande de saluer la population de vives voix. Ceci nous a mis bien sûr en retard, mais j’assure que ce sont des moments de bonheur pour moi. Après 8 ans à l’extérieur, je retrouve mon pays. Je retrouve sa chaleur, le dynamisme de ses populations et surtout j’écoute. J’écoute les revendications des populations, je vois leurs attentes et je crois que cela me conforte dans mon engagement politique. C’est pour cela que je donne une grande signification, mais aussi un geste d’encouragement vers ce que nous voulons faire, ce que nous cherchons. Voilà le sens profond de mon engagement, que je donne à toutes ces sorties aux bords des routes.

Malikounda : Comment se porte l’Union pour la République et la démocratie, votre parti que vous investi candidats à l’élection présidentielle
Soumaila Cissé :
J’ai vu un parti en état de marche. Je dirai que c’est la force montante. Nous disons qu’elle monte tous les jours. Partout, nous avons trouvé des sous sections et des sections mobilisées et nous avons vu qu’il y a beaucoup de jeunes et de femmes qui ont de l’engouement pour notre parti. Mais au delà de notre parti, nous sommes avec des partis frères (FCD, Barica, Coréam…) et d’autres qui vont venir, et qui nous soutiennent sans le dire officiellement. J'ai été touché de voir un vieux aux larmes à Zantiébougou pour me dire seulement la bienvenue, j'ai vu l’imam à Kébila se lever pour exiger de moi une photo. Ceci est encourageant et démontre que ce n’est pas une affaire d’enfant, mais qui est profonde qui va au déla de ce nous pouvons penser et ceci est encourageant et démontre que l’URD fait du bon travail avec ses alliés.

Malikounda : Vous avez eu souvent aussi des entretiens avec les préfets et sous préfets des localités visitées, peut savoir le contenu de ces rencontres de quoi avez-vous parlé avec ces représentants de l’Etat ?
Soumaila Cissé :
Les sous préfets représentent le chef de l’Etat là où ils sont. Nous devons tous respect au chef de notre Etat. C’est pour cela que j’ai demandé à tous les militants de l’URD partout où ils vont en tournée d’aller saluer le préfet, le sous préfet, le gouverneur. C’est un honneur, une reconnasance que nous rendons à notre Etat surtout un honneur que nous rendons à notre chef d’Etat. Il faut saluer l’administration, ils font un travail difficile

Malikounda : Au cours de vos rencontres avec les populations, vous avez souvent évoqué des problèmes tels l’école, les routes, la santé quel est en fait votre projet de société ?
Soumaila Cissé :
Un projet de société s’appui d’abord sur les demandes, des propositions des populations. Nous faisons cette tournée, nous écoutons, il y a des choses sur lesquelles nous savons déjà qu’il y a une sensibilité, mais nous écoutons pour approfondir les choses. J’ai vu qu’il y a des problèmes énormes d’eau à Bougouni. Quand on vient d’autres régions, on croit qu’ici il pleut beaucoup, qu’il y a de l’eau. Cela n’est pas toujours vrai. Nous avons vu qu’il y a un souci énorme sur l’emploi des jeunes. Les jeunes, les femmes, les vieux sont désespérés à cause du manque d’emploi. Nous avons un souci pour l’école et là tout le monde en est conscient. Quand je viens ici, je connais la route de Bougouni, celles de Manankoro, Garalo, de Kolondiébé et je sais qu’il de problème de route et de désenclavement du pays. Mais en tout état de chose ce que je cherche c’est d’approfondir la démocratie, que l’autorité publique se consolide, c’est pour cela qu’il nous faut des hommes et des femmes qui ont de niveau d’éducation suffisant, qui prennent en main des projets. Ce ne sont pas les médicaments qui vont en faire de ce dispensaire un dispensaire, mais les hommes et les femmes qui auront en charge de le gérer, qui vont s’assurer qu’il est propre, que les médicaments sont là, que les femmes sont prises en charge suffisamment tôt. Et ça ce ne sont pas les infrastructures, mais l’Homme. Ce que je cherche c’est que l’homme malien soit au dessus des autres et qu’il puise prendre en charge son devenir et son avenir, à partir de là tous les secteurs seront bien gérés et au niveau que nous souhaitons.

Malikounda : Les chefs d’Etat de l’Uémoa ont apprécié le travail que vous avez accompli à la tête de cette institution communautaire, comment se fait-il que nous entendons que vous avez réalisé de forages fictifs ? Que s’est-il réellement passé ?
Soumaila Cissé :
Vous avez raison, ce sont des questions qui sont polémiques sur lesquelles je n’aime pas répondre. Mais ce que vous devez savoir sur les forages c’est que j’ai initié un programme de 8000 forages. Ces 8000 forages coûtent à peu près 32 milliards. J’étais en train de négocier avec la Banque islamique de développement un montant de plus de 60 millions de dollars pour encore faire d’autres forages. Sur ces forages j’en fais 450 au Mali, peut être que personne ne le sait. J’en fais 450 au Niger, personne ne le sait. J’en fais 300 au Burkina, 300 au Sénégal, 300 au Togo, 300au Bénin, 300 en Guinée Bissau et 300 en Côte d’Ivoire. Tous ces forages ont été faits sans bruit. Au Sénégal, ils ont voulu d’autres types de forages et que nous avons donné nôtre accord pour le faire. Il s’agit de 150 forages. Mais ces forages, ce sont de forages avec pompes solaires, avec de grandes citernes qui peuvent alimenter 3-4 villages qui ne sont pas distants. Ces forages là, nous les avons financés. Nous avons une aide de la coopération française. Cette aide là, nous la gérons, ce n’est pas un prêt, c’est nôtre argent à nous de l’Uémoa, c’est nôtre argent parce qu’il vient des négociations avec le franc CFA et ça nous est dû. Nous discutons avec nos partenaires français et nous définissons les programmes. Ils n’étaient pas d’accord avec nous. Pourquoi vous l’avez fait ? J’ai dit : moi, Soumaila, si je dois mettre tout le budget de l’Uémoa dans l’eau, je l’aurai fait parce que sans eau, il n’y a pas de vie. Ils ne savent pas ce que c’est que le manque d’eau. Je viens d’une zone, la région de Tombouctou et je sais ce qu’est le manque d’eau. Donc si on peut donner de l’eau à tout le monde, il faut le faire. Maintenant le reste, c’est de petites spéculations. Ça fait plaisir aux gens de salir quelqu’un quand il part. Vous verrez que quand vous quitterez votre poste, le premier qui va vous salir c’est peut être votre meilleur ami. La vie est ainsi faite, mais ce qui est important c’est ce que nous recherchons pour notre pays. Ce qui est important c’est la reconnaissance de tous les chefs d’Etat. J’ai leur lettre. Tous m’ont félicité, remercié pour le travail accompli. Je veux l’engouement des populations à mon endroit, je vous assure si j’étais candidat au Burkina où au Sénégal, je serai déjà passé au 1er tour par ce que eux, ils savent ce que j’ai pu faire et ce que j’ai fait. J’espère aussi que les Maliens me le reconnaîtront un jour.

Malikounda : Êtes-vous satisfaits ce séjour à Kolondiéba, de ce que vous avez vu et entendu ?
Soumaila Cissé :
Je crois que ce qui est important, c’est qu’on peut s’exprimer. Les populations se sont exprimées. Les élus se sont exprimés et j’ai eu l’occasion de répondre. C’est la démocratie, c’est la vie et c’est pour cela que nous luttons, que nous disons que nous tendons la main et que nous continuerons à tendre la main par ce que ce qui est important pour nous c’est le développement du pays, que chaque Malien partout où il est se sente chez lui par ce que nous cultivons la paix, la solidarité, la fraternité. J’ai été 8 ans à l’extérieur. Pendant 8 ans j’ai vu des difficultés, la guerre, des incompréhensions, l’intolérance, je ne souhaite pas ça pour mon pays. C’est pourquoi je les combattrai et les dénoncerai avec force. Aucun propos politicien ne m’emmènera à dire des choses que je ne devrais pas dire. Je suis satisfait de cette visite, des sorties des populations

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