mercredi 20 février 2008

Faiblesse de la production dans l’Uemoa : Soumaïla Cissé craint une crise alimentaire pour cette année

Le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé, a prévenu mardi à Dakar les huit Etats membres du risque d’une crise alimentaire au cours de cette année. «Cette année, on risque d’avoir une crise alimentaire. Il faut être honnête pour le dire. Les prix augmentent de façon très sensible et nous prenons de mauvaises mesures en fermant les frontières», a dit M. Cissé devant plusieurs parlementaires de pays membres de l’organisation régionale.
Plusieurs députés participent à la 21e session ordinaire du Comité interparlementaire (CIP) de l’Uemoa. Ouverte hier à Dakar, cette réunion se poursuit pendant dix jours, jusqu’au 28 février. Selon M. Cissé, la fermeture de leurs frontières par les Etats, en raison de la rareté dans la région des produits céréaliers dont ils sont producteurs, met en péril l’avenir de l’organisation. «Chaque pays se dit que les voisins sont des fainéants et lui mangent son mil», a relevé le chef de l’exécutif de l’organisation.
Il répondait à la question d’un député relative aux conséquences du déficit de la pluviométrie, lors du dernier hivernage, dans plusieurs pays de l’Uemoa. «Les Etats se permettent de dire que la production agricole a été bonne. Il y a un complexe à ce niveau. La production n’a pas été bonne, contrairement à ce que les ministres de l’Agriculture des différents pays disent aux bailleurs de fonds», a fait savoir ce parlementaire de l’Uemoa. «Je pense à une crise prochaine. En général, la soudure arrive au mois d’août. On est loin de cette période et la tension est déjà énorme», a prévenu M. Cissé, demandant aux parlementaires d’attirer l’attention des gouvernements sur l’éventualité d’une crise alimentaire.
L’augmentation de la production céréalière, dans l’espace Uemoa, est la meilleure solution pour parer à cette éventualité, a-t-il estimé. «Le seul moyen de réduire cela (la crise alimentaire), c’est d’augmenter la production. C’est un problème délicat. Nous sommes en train d’aménager 5 000 ha dans l’Office du Niger, au Mali», a poursuivi Soumaïla Cissé. Il préconise aussi de «créer un vrai marché régional de la production céréalière, mener des actions d’urgence et anticiper sur les choses». Article publié dans l'édition du Mercredi 20 février 2008 APS

Aucun commentaire: