Le Mali est comme le Titanic qui fonce sur l’iceberg de son naufrage prévisible »
Mercredi 19 novembre. Au Centre international de conférence de Bamako, le chef du parti leader de l’opposition, l’Union pour la République et la démocratie, Soumaila Cissé a animé une conférence de presse pour informer l’opinion nationale et internationale sur la situation sociopolitique du pays, notamment l’Etat des négociations entre le gouvernement et les groupes armés, la réalité de l’acquisition de l’avion présidentiel, la dérive mafieuse de certains marchés d’Etat, la politisation ostentatoire de l’administration et la gestion chaotique de l’épidémie Ebola.
Selon l’opposition malienne, les défis à relever sont si essentiels pour la survie du pays qu’ils ne peuvent plus supporter le mensonge, le maquillage médiatique et la fuite en avant. La situation actuelle urge le président de faire le « parler-vrai » et le « faire-juste » pour créer les conditions d’une bonne gouvernance au service du peuple et traduire les généreuses promesses d’hier en acte aujourd’hui, selon Soumaila Cissé.
« Le Mali est devenu un pays où l’intégrité morale et les valeurs importent peu. La corruption et la concussion se propagent. Le népotisme, le clientélisme et le favoritisme s’accélèrent. La gabegie financière et le gaspillage des ressources prospèrent et la spirale des malversations en tous genres semblent cyclonique », s’insurge-t-il. Pour le président de l’URD, les problèmes et crises s’accumulent et les drames couvrent sournoisement minant plus encore le pays.
Sur la question de l’épidémie Ebola, l’URD estime que la gestion de ce fléau semble pour le moins avoir été faite avec passivité. Et le parti demande au président de la République de fermer les frontières avec la Guinée le temps d’équiper plus sérieusement et plus efficacement le personnel de santé se trouvant aux postes frontaliers et dans les différents centres de santé. « Les urgences sont nombreuses, la question doit être examinée avec la situation sécuritaire », dit-il.
En rapport avec la sécurité, le président de l’URD indique que l’insécurité est gravement observée dans tout le pays qui affecte dangereusement aujourd’hui la paix sociale et annihile tout effort de développement. C’est pourquoi, ajoute-t-il, la restructuration des forces armées et de sécurités s’impose.
« Nous rappelons la nécessité impérieuse de bâtir une armée forte professionnelle et républicaine capable garantir de manière durable la sécurité. La construction de cette armée passe par un changement radical dans les méthodes de recrutement et de nomination. Nous prônons au président l’adoption de la loi de programmation militaire ».
Le parti du leader de l’opposition fonde beaucoup d’espoir sur les pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali à Alger. « Il y a quatre points dans le document qui sont inacceptables : la notion de zone développement des régions du Nord et celle des régions intégrées, la représentation des communautés du Nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions », déclare-t-il.
Note zéro à d’IBK
Le système de gouvernance d’IBK laisse une réalité bien triste : le président et son Premier ministre sont à court des stratégies et d’initiatives salvatrices. Chaque acte posé se révèle catastrophique et mène le pays dans l’impasse.
Pour jouer sa partition face à la gravité des faits qualifiés de malversations par le FMI, faits inédits ayant entrainé la suspension de la coopération avec les partenaires, l’URD exige de traduire devant la justice toutes les personnes impliquées et d’en tirer toutes les conséquences. Cela permettra, selon l’opposition, de lutter contre le favoritisme et le clientélisme au cœur de la gestion du pouvoir.
« Les cadres de l’opposition sont relevés de leur fonction en violation flagrante de la loi n°00-047-AN/RM du 13 juillet 2000 portant statut des partis de l’opposition et les critères de rigueur. C’est pourquoi la gouvernance est incapable de coordonner le pilotage du pays vers un cap d’espérances, appliquées à assoupir les requêtes de courtisans », soutient-il.
« Nous ne crions pas pour être appelés »
Le député Soumaïla Cissé est formel sur la participation de l’URD dans le gouvernement : l’URD n’est pas un parti de circonstance mais toute une vision. « La Poignée des mains mosaïque de races, de couleurs et de religions, est à l’image de notre pays, le Mali d’un peuple, d’un but et d’une foi. Elle a sa place dans l’opposition dans l’hémicycle pour les intérêts des populations les plus défavorisées et les plus exclues du progrès. Il s’agit de voter des lois qui favorisent l’emploi des jeunes, la protection sociale et l’accès équitable à la justice pour tous les citoyens et le contrôle de l’action gouvernementale. C’est son devoir », assure-t-il.
« L’heure est à l’union, à la réconciliation et à la reconstruction. Chaque citoyen, à la place qui est la sienne, doit se tenir disponible et jouer sa partition sous le sceau de l’esprit républicain. Un autre temps démocratique s’ouvre aujourd’hui pour le peuple malien. L’URD et ses alliés sont plus que jamais engagées dans cette voie », promet Soumaila Cissé.
Bréhima Sogoba
L’indicateur du renouveau
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