lundi 24 août 2009

KIOSQUE: Tandja n'inspire pas Touré : Soumaïla Cissé…président en 2012

maliweb.net :: Tandja n'inspire pas Touré : Soumaïla Cissé…président en 2012
Le Challenger, 24/08/2009
Le virus du pouvoir n'étant pas encore isolé par les savants depuis que le monde est existe, il est hasardeux d'émettre des pronostics sur les comportements éventuels d'un homme de pouvoir, surtout s'il est déjà aux commandes des affaires. Seulement, si l'on considère des paramètres sociétaux du milieu dans lequel on vit, nous pouvons oser, à la lumière de certaines paroles, accorder le bénéfice du doute à certains pouvoiristes.
Nous étions les premières Cassandres à écrire dans les colonnes des " Echos " en 2007, que la présidence à vie était à nos portes. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous le pont avec son cortège de polémiques. Mais également, bien de propos ont été tenus et qui méritent d'être analysés, médités, expertisés, contre- expertisés pour, enfin, émettre un avis sur ce qui peut arriver en 2012.
Indéniablement, Tandja et Touré ont bien de traits communs. Tous deux sont issus du même corps de métier : l'armée. Chacun a son Programme, PEDS (Programme de développement économique et social) pour Touré et PS (Programme spécial) pour Tandja. Chacun est soutenu par un peuple plus souverain que le reste des citoyens du pays. Tous deux adorent bien le pouvoir pour le pouvoir et rien d'autre que le pouvoir. Mais également, Tous deux aiment le commandement à la tête du pays qu'ils aiment tout autant que le pouvoir. Encore qu'au Niger un Ravaillac peut en cacher un autre, alors qu'ici, au Mali, ATT ne veut pas les croiser sur son chemin.
Les points communs s'arrêtent là. Le président Touré est quelqu'un qui, délibérément, ne fait et ne veut surtout pas faire de mal à personne même si, souvent, un entourage sournois le pousse à commettre l'irréparable. Il est surtout très sensible aux critiques et attaques, justifiées ou non. Alors, depuis 2007, il ne cesse de prendre des coups pleins la figure et a du mal à les encaisser. C'est le revers de la médaille de l'exercice du pouvoir. Nous ne croyons plus en un troisième mandat d'ATT Lui, Amadou, fils de Toumani Touré, le sauveur des Maliens, le bienfaiteur, le bâtisseur, le réunificateur, père des tous petits et mari de toutes les veuves, ne comprend pas "l'ingratitude" des Maliens à son égard. Même si l'exercice du pouvoir l'agace sérieusement, il ne peut non plus, aujourd'hui, écourter son mandat. En juin dernier, n'a-t-il pas demandé au peuple de lui faire confiance ? Car, manifestement, il sait que son peuple ne le croit plus, tant les contrevérités ont été nombreuses depuis 2002.
Lorsqu'un homme estime que personne ne lui fait confiance, que personne ne le croit, alors il fait tout pour mériter justement de nouveau cette confiance perdue. Sauf grand malheur, nous ne croyons plus en un troisième mandat d'ATT qui, en venant au pouvoir, ne comptait en briguer qu'un seul. Mais, comme vous le savez, ce sont les politiques et autres opportunistes de tout poil qui lui ont fait changer d'avis.
Soumaïla président Il n'est plus de notre ressort de dire qui est qui, qui a fait quoi, ou qui mérite le plus. Notre devoir, c'est de recommander que justice soit rendue. Et si cette justice doit être rétablie, bien entendu, le pouvoir doit revenir de droit à Soumaïla Cissé. Parce que tout a été fait par sa propre formation pour entraver sa victoire en 2002, voire la détourner. Mais également, tout aura été entrepris pour confisquer tacitement cette même victoire en 2007, en le contraignant de ne pas briguer le suffrage des Maliens. L'homme acceptera de s'effacer au profit de son ami de longue date, qui venait de décider de faire un second mandat. Après tant de sacrifices à son profit, si ATT ne favorise l'arrivée de Soumaïla en 2012, il ne fera rien pour l'empêcher. Au vu des forces en présence, nous ne voyons personne l'emporter sur Cissé lors de la présidentielle de 2012. Ce capitaine des hautes finances est désormais aguerri pour se mettre aux commandes du bateau Mali avec plus de détermination et de rigueur. Il a les atouts pour redresser l'économie et consolider les sentiers ouverts par Touré. Nous n'oublions pas que certains projets du P.d.e.s. ont été ficelés sous Cissé, alors ministre de Finances.
Encore qu'à la régulière, personne ne peut le battre en 2012. Mise à part toute autre considération, Soumaïla incarne le type de dirigeant capable de rétablir l'autorité de l'Etat et de travailler de façon désintéressée. Il est suffisamment riche pour s'abstenir de piller les deniers publics. Et il n'y a pas meilleur que lui à pouvoir assurer les arrières d'ATT pour des raisons faciles à deviner.
Abdoul Karim Dramé*Journaliste indépendant*

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